Asgill ou le Prisonnier anglais, drame en cinq actes, de Benoît-Michel Decomberousse.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, de l'Imprimerie d'Hautbout-Dumoulin, an 4 [1795-1796] :
Asgill, ou le Prisonnier anglais, drame, en cinq Actes et en Vers ; Par Benoît-Michel Decomberousse, Représentant du peuple et membre du Lycée des Arts.
Si la fière Albion prétend nous outrager,
Nous comptons dans nos droits celui de nous venger.
Acte II, Scène III.
Une note précise que l'auteur tient à faire respecter ses droits :
Nota. L'auteur se réserve tous les droits que lui attribuent les loix sur sa propriété. Les Artistes dramatiques qui croiraient la pièce digne de la représentation, voudront bien obtenir brevet du propriétaire.
Il semble que la pièce n'ait pas été représentée.
Avant de donner la liste des personnages, le sujet de la pièce est expliqué :
Sujet de la pièce.
Dans la guerre soutenue contre les anglais par la liberté américaine, les réfugiés de New-Yorck attaquèrent un fort érigé par ordre du général Washington, qu'ils emportèrent, après avoir tué ceux qui le défendaient, à l'exception de trois hommes qu'ils firent prisonniers. L'un d'eux, le capitaine Huddi, fut confiné à bord d'un navire pendant trois semaines ; on le mit à terre sous prétexte de l'échanger ; mais on eut la barbarie de le pendre au premier arbre, sans aucune forme de procès. Washington, informé de cette horreur, écrivit sur-le-champ à sir Henri Clinton, insistant sur ce que le capitaine Lepincot, par ordre duquel le malheureux Huddi avait été pendu, le fût à son tour, à titre de représailles ; et le général Américain déclara que si on lui refusait cette satisfaction il allait faire périr un de ses prisonniers, pour venger la mort de Huddi, et effrayer ceux qui seraient désormais tentés de commettre de pareils attentats. Un jeune officier très-intéressant, nommé Asgill, contraint de tirer au sort, fut la victime qui amena le billet fatal, et sa mort ne fut différée que dans l'espoir d'obtenir enfin le supplice du vrai coupable. Bientôt après, Asgill fut en effet arraché au malheur qui le menaçait.
Extrait tiré des anecdotes du règne de Louis XVI, tome IV, page 364.
La pièce reprend une anecdote de la guerre d'indépendance des États-Unis, traitée à plusieurs reprises, sous le titre Asgill ou le Prisonnier de guerre par Marsolier, musique de Dalayrac (Théâtre de l'Opéra-Comique National, 2 mai 1793), puis sous le titre Arnill, ou le PrisonnierAméricain, par les mêmes auteurs (Théâtre de l'Opéra-Comique de la rue Favart, 19 ventôse an 3 [9 mars 1795]. Il s'agit à chaque fois de souligner la cruauté des Anglais qui ne respectent aucun droit de la guerre, et de mettre en avant la figure de Washington.
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