Athènes pacifiée

Athènes pacifiée, comédie en 3 actes et en prose, tirée des onze pièces d'Aristophane, de Cailhava. A Paris, chez Pougens et Boulard, an 5.

Comédie non représentée.

Almanach des Muses 1798.

La pièce eut l'honneur d'une deuxième présentation dans l'Almanach des Muses de 1802 :

Athènes pacifiée, comédie en trois actes et en prose, tirée des onze pièces d'Aristophane ; par Cailhava. Paris, Ch. Pougens, imprimeur-libraire, quai Voltaire, n° 10.

Théâtre français de la République. Comédie imprimée et non représentée.

Almanach des Muses 1802.

L'intention de l'auteur, en composant cette pièce dans le cours de l'an cinq, fut de resserrer en quelques scènes imitées d'Aristophane, tout ce qu'il avait préparé pour faire connaître les beautés de cet auteur comique, ses défauts, ses lâches complaisances pour le peuple, le peu d'influence qu'il eut sur les affaires publiques et tous les torts qu'il aurait dû s'épargner. Il voulait encore prouver aux auteurs qui écrivent la comédie qu'il serait funeste de voir un but politique au-delà du but moral.

Ouvrage piquant à la lecture, et qui ne l'eût pas été moins à la représentation, sur-tout dans le tems où il fut achevé.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Pougens et chez Boulard, an 5 :

Athènes pacifiée, comédie en trois actes et en prose, tirée des onze pièces d’Aristophane ; Par Cailhava.

Une préface de l'auteur précède le texte de la pièce et explique ses intentions :

Depuis la Révolution, un chapitre essentiel manque à mon art de la Comédie, celui du but politique.

En décomposant Aristophane, le seul modèle dans ce genre, en méditant ses pièces j'ai senti combien il serait funeste que nos poètes comiques vissent un but politique au-delà du but moral. Le théâtre est une tribune bien dangereuse ; une idée fausse ou légèrement hasardée peut y séduire les cœurs, et monter les têtes avant qu'on ait le tems de la combattre.

Pénétré de cette vérité, jaloux de la rendre plus sensible, j'ai cru qu'il serait piquant de resserrer dans quelques scènes, imitées d'Aristophane, tout ce que j'avais préparé dans l''intention de faire connaître ses beautés, ses défauts, ses lâches complaisances pour le peuple, le peu d'influence qu'il eut sur les affaires publiques, et tous les torts que son génie aurait dû repousser, j'ai même cru devoir prouver, dans cet Ouvrage, à mes jeunes confrères, qu'il ne leur reste aucun prétexte, aucun faux-fuyant pour marcher sur les traces d'Aristophane-Diplomane, puisque malgré les deux mille quelques cents ans qui nous séparent, ses comédies, à la marche près, semblent être composées d'hier ou d'aujourd'hui, tant le portrait d'Athènes et celui de Paris sont ressemblans. L'on peut en juger par cette copie ; mais si quelqu'un de nos contemporains s'y reconnaît, si sur-tout il ne se trouve point flatté, qu'il s'en prenne au premier peintre ; pas un seul coup de pinceau, dans mon Ouvrage, qui ne soit imité d'Aristophane : j'en ai même adouci plusieurs, et n'ai pas copié les plus sévères.

Heureux ! si mon essai, dans le genre grec, obtient les suffrages de ce même public qui daigna me prodiguer tant d'encouragement, lorsque dans la Maison à deux portes, la Fille supposée, les Menechmes grecs, j'osai transplanter sur la scène française trois chefs-d'œuvres du plus comique des Poëtes Latins.

Le Tuteur dupé ou la Maison à deux portes est une comédie en cinq actes et en prose, de Cailhava, créée à la Comédie Française le 30 septembre 1765. La Fille supposée ou le Mariage interrompu est une comédie en trois actes et en vers de Cailhava (1769).

Semaines critiques, ou Gestes de l'an cinq, tome second (1797, an V), p. 92-93 :

Ce sera sans sujet, je vous le promets, que les comédiens du Théâtre de la République ne joueront pas la jolie comédie d'Athènes Pacifiée de Cailhava, dont le titre fit assurément rire sans sujet le conseil des cinq cents. Cette pièce est imprimée, et tout le monde peut aujourd'hui juger si les comédiens ont bien fait de la refuser. Peut-être Baptiste cadet, qui règne maintenant à ce théâtre, s'est-il offensé de ce qu'il n'y eut point de d'Anières à Athènes ; mais c'est la faute des Grecs, et non pas celle de Cailhava. Je ne sais ; mais je crois que, si Baptiste cadet avait été Athénien, Aristophane ne l'eût pas fait jouer, mais l'aurait joué. Quelque bon poète ne me fera-t-il pas le plaisir, avant que je meure, de jouer ces comédiens qui jouent tout le monde ? Athènes Pacifiée ne fera point de tort à la réputation de Cailhava. Cette pièce est purement écrite, le dialogue en est soigné, l'intrigue simple, l'allégorie fine : mais malheureusement tout cela est passé-de mode ; et avec toutes ces qualités il serait possible qu'elle fût écoutée froidement au théâtre ; car nous avons une maladie de tête bien plaisante ; nous avons été pendant trois ou quatre ans aveugles, et voilà maintenant que nous sommes sourds. Gare la paralysie : et cela pourrait bien être ; car nous ne marchons plus vers aucune des connaissances humaines. Ce n'est pas faute d'écoles centrales, d'écoles spéciales, d'écoles normales, et de tant d'autres choses qui riment à fatales.

 

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