Au feu ou les Femmes solitaires, comédie-vaudeville en un acte, de Dieulafoy et Gersin, 27 décembre 1808.
Théâtre du Vaudeville.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mad. Masson, 1809 :
Au feu ou les Femmes solitaires, vaudeville en un acte, Par MM. Dieulafoy et Gersin, Représentée sur le Théâtre du Vaudeville le 27 décembre 1808.
Mercure de France, tome 34 (octobre à décembre 1808), n° CCCLXXXIX du 31 décembre 1808, p. 657 :
[Le titre de cette pièce nouvelle est « bien piquant », ce qui devrait garantir le succès. Mais ce titre n'a pas suffi, et on n'a vu que des situations, des scènes qui ressemblaient « à tout ce qu'on a vu ». Le public a supporté patiemment le spectacle, il a même, après des « couplets bien tournés, mais un peu grivois », voulu « connaître les auteurs », dont le nom a surpris : « deux auteurs connus par de brillans succès », et dont la pièce présente n'est vraiment pas du niveau habituel de leurs productions.]
Théâtre du Vaudeville. – Première représentation de Au feu, ou les Femmes solitaires.
« Lorsque vous ferez un Vaudeville, disait il y a peu de tems un journaliste, soignez sur-tout le titre, et s'il est bien piquant, l'ouvrage réussira. » Hélas il n'y a pas de règle sans exception, cette nouvelle production, ne me paraît pas devoir faire long-tems recette, et pourtant quel titre fut jamais plus capable de piquer la curiosité, Au feu, ou les Femmes solitaires! Avant le lever du rideau, les spectateurs impatiens cherchaient à deviner l'ouvrage annoncé si pompeusement; mais combien on s'est trouvé désappointé, lorsqu'au lieu d'une intrigue neuve et fortement conçue, on a reconnu que chaque situation, chaque scène ressemblait à tout ce qu'on a vu. Le public n'a cependant témoigné aucune impatience; et plusieurs couplets bien tournés, mais un peu grivois, ayant obtenu grâce pour le reste, on a poussé la curiosité jusqu'au point de vouloir connaître les auteurs. Mais, au grand étonnement de chacun, un acteur a paru sur le théâtre, et a nommé deux auteurs connus par de brillans succès, et auxquels on ne se serait pas avisé d'attribuer un ouvrage, où l'on n'a retrouvé ni leur talent, ni leur esprit habituel.
Magasin encyclopédique, ou Journal des Sciences, des Lettres et des Arts, année 1809, tome I, p. 183 :
[L'article commence par un rapide résumé de l'intrigue, une histoire de femmes qui se croient trompées, et à qui on montre que loin de les trahir, leurs amants « se sont battus pour punir des propos tenus contre elles ». Si l'intrigue « n'a rien de neuf ni de piquant », la pièce a « de la gaieté, des scènes variées » qui expliquent son succès, tout comme le jeu de Joly. Les auteurs sont cités, et le critique leur reproche vertueusement le recours à des plaisanteries « assez crues ». Ils n'ont pas besoin de recourir à de tels procédés.]
THÉATRE DU VAUDEVILLE.
Au feu, ou les Femmes solitaires, comédie jouée le 27 décembre.
Voilà encore une contrépreuve de haine aux femmes. Ici des jeunes personnes qui se croyent trompées jurent de ne point revoir d'hommes. Elles s'enferment à la campagne, et s'appliquent aux arts et aux sciences; mais leurs amans qui les ont suivies veulent se justifier. De là les romances, les ambassades et même les escalades ; car ces messieurs entrent par les fenêtres. Un jardinier qui découvre leurs provisions donne à la tante des soupçons, qu'elle éclaircit en faisant crier, au feu ! A ce cri, les amans sortent des armoires dont les inscriptions portent, astronomie, peinture, musique. On explique aux Dames que loin d'avoir voulu les trahir, ces messieurs se sont battus pour punir des propos tenus contre elles.
De la gaieté, des scènes variées, ont fait réussir cette pièce dont l'invention n'a rien de neuf ni de piquant ; Joly a joué avec beaucoup d'originalité. Les auteurs sont: MM. Dieulafoi et Gersain. Il me semble que depuis quelque temps on a beaucoup soulevé la gaze qui doit couvrir certaines plaisanteries : dans la pièce nouvelle, il y en a d'assez crues. Sans être moraliste bien austère, on peut rappeler à l'ordre des gens qui ont assez d'esprit pour se passer d'un semblable moyen.
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