Créer un site internet

Avis au Public, ou le Physionomiste en défaut

Avis au Public, ou le Physionomiste en défaut, opéra-comique en deux actes, de Marc-Antoine Désaugiers, musique de Louis-Alexandre Piccini (neveu), 22 novembre 1806.

Théâtre de l’Opéra Comique.

Titre :

Avis au Public, ou le Physionomiste en défaut

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

2

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

22 novembre 1806

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Comique

Auteur(s) des paroles :

Marc-AntoineDésaugiers

Compositeur(s) :

Louis Alexandre Piccini (neveu)

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mad. Masson, 1807 :

Avis au public, ou le Physionomiste en défaut, opéra-comique en deux actes ; paroles M. Désaugiers, Musique de M. Alexandre Piccini ; Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l’Opéra-Comique, par les Comédiens ordinaires de l’Empereur, le 22 Novembre 1806.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome I, janvier 1807, p. 270-273 :

[Le sujet n’est pas neuf, et le critique nous fournit une liste de pièces exploitant la même idée de pères mettant leur fille « au concours », qui passent une petite annonce pour la marier. Si elle a du succès, c’est grâce aux détails. Le résumé de l’intrigue montre sa richesse en quiproquos, si nombreux que le critique renonce à les expliquer tous. La pièce finit comme on s’en doutait, chaque jeune fille épousant celui qui lui convient, et le « vieux fou » retournant à son célibat. Le jugement est positif : pièce fort gaie, même si l’auteur des paroles aurait pu mieux motiver les quiproquo, et adopter un ton dans le dialogue moins proche de celui des parades ; le musicien aurait pu être plus original, mais sa musique est « légère et gracieuse ». Les deux auteurs ont paru. Les interprètes ont été « vivement applaudis ».]

THÉATRE DE L'OPÉRA-COMIQUE.

L'Avis au public, ou le Physionomiste en défaut.

Cette petite pièce, qui ressemble à beaucoup d'autres par le sujet, mais dont les détails ont de l'originalité, a été favorablement accueillie.

On a vu par-tout, du moins sur nos théâtres, et notamment au Vaudeville et chez Montansier, des pères qui mettent leurs filles au concours, et des prétendans de diverses tournures qui viennent l'un après l'autre dire ce qu'ils sont, ce qu'ils font, et ce qu'ils ont ; chacun d'eux se distingue par une physionomie, ou plutôt par une caricature particulière, et fait ou donne lieu, comme par hasard, à des épigrammes plus ou moins piquantes contre toutes les classes de la société. Telles sont, autant que je puisse m'en souvenir, les Revues de l'an V, de l'an VI, de l'an VII, de l'an VIII, le Mariage par les Petites-Affiches, etc. ; telle est à peu près la pièce dont j'ai à rendre compte.

Il y a deux pères dans celle-ci, et tous deux négocians de Lyon ; l'un, M. Rivierre, a une fille douce et naïve, nommée Lucile ; l'autre, M. Jeannin, se disant grand physionomiste, est père d'une petite espiègle qui s'appelle Rose.

Blinval, maître de l'hôtel garni où ces deux pères, avec leurs filles, sont venus se loger, est l'amant de Rose, mais amant refusé par Jeannin, qui a mis cette belle enfant dans les Petites-Affiches. Lucile n'a encore fait aucun choix, et M. Rivierre la destine à un jeune homme nommé St.-Clair, qui n'en sait rien , ne l'a pas demandée, et ne l'a même jamais vue.

Les concurrens commencent à se présenter, le no. des Petites-Affiches en main, savoir :

1o. Un vieux fou nommé Roc, dont le mot favori est : Comme de raison, à l'imitation du fameux président : Je dis ça, et du : C'est donc pour vous dire de M. Vautour. Ce Roc cherche depuis 35 ans une femme ou fille de bonne volonté, et est encore à la trouver.

2°. Le Saint-Clair dont je viens de parler, qui, n'ayant d'engagement avec aucune maîtresse, s'avise de chercher une femme dans les gazettes ; et par l'effet d'une méprise, s'adressant à Lucile au lieu de parler à Rose, devient éperduement amoureux de la première...... ; et vice versâ.

Rapporter tous les quiproquo qui résultent de cette disposition alternative, serait une tâche difficile ; le lecteur se contentera sans doute de savoir que Blinval, dont la physionomie ne plaît point à M. Jeannin, père de Rose, s'avise d'arriver, pour le tertio, déguisé en lord, et met ainsi en défaut la perspicacité de l'original, qui lui trouve la mine heureuse et lui accorde la main de sa fille..... Ici la trame se débrouille, et chacun reprend le fil qu'il a perdu. St.-Clair, qui croyait avoir affaire à la Rose des Petites-Affiches, en courtisant l'aimable Lucile, reconnaît que celle-ci est la personne dont M. Rivierre lui destinait la main ; milord jette là son bel habit et redevient Blinval ; enfin, M. Roc qui va, vient et revient sans cesse.

« De la veuve d'Hector à la fille d'Hélène »,

s'en retourne comme il était venu.

Si l'on peut reprocher quelque chose à l'auteur du poëme, c'est de n'avoir pas pris assez de soins pour motiver ses quiproquo, et de ne s'être pas toujours élevé au-dessus du ton de la parade ; du reste, l'ouvrage est fort gai. La musique en est généralement légère, et gracieuse; on aurait pu la désirer plus originale.

On a demandé les auteurs, et ils ont paru. Ce sont MM. Désaugiers et Piccini ; le premier pour les paroles, le second pour la musique.

Mmes. Haubert-Lesage et Moreau, Chenard, Elleviou et Lesage ont été vivement applaudis ; les deux derniers surtout.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 11e année, 1806, tome VI, p. 440-441 :

[Qualifiée de « folie », la pièce ne repose pas sur une idée neuve, puisque plusieurs pièces ont recouru à celle « des demandes de mariages par les journaux ». « Plusieurs quiproquos très-gais, et le rôle comique de M. Roc » : la pièce a connu le succès. Musique « un peu pâle ». Bilan modeste !]

THÉATRE DE L'OPÉRA-COMIQUE.

Avis au Public opéra en deux actes.

Cette folie a eu du succès. L'idée n'en est pas neuve : on a déjà vu dans plusieurs pièces des demandes de mariages par les journaux. Ici, c'est un physionomiste qui annonce ainsi sa fille. Il est dupe d'un déguisement et ne reconnoît point un amant sous celui de Milord. C'est Elleviou qui joue ce rôle parfaitement.

Plusieurs quiproquos très-gais, et le rôle comique de M. Roc, joué d'une façon originale par Lesage, ont contribué au succès de l'ouvrage. Il est de MM. Désaugiers et ***. La musique de M. Piccini, neveu, a paru agréable, mais un peu pâle.

D’après Nicole Wild et David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 150, Avis au public a été joué jusqu’en 1828.

Ajouter un commentaire

Anti-spam