Azélie, comédie-féerie, en trois actes, de Florian, musique de Rigel, 4 juillet 1790.
Théâtre de Monsieur.
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Titre :
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Azélie
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Genre
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comédie féerie
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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Musique :
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oui
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Date de création :
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4 juillet 1790
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Théâtre :
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Théâtre de Monsieur
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Auteur(s) des paroles :
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Florian
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Compositeur(s) :
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Rigel
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Mercure de France, tome CXXXIX, n° 29 du samedi 17 juillet 1790, p. 131 :
[Le compte rendu de cet opéra-féerie adopte le point de vue inverse des comptes rendus habituels de ce genre d'œuvre : c’est de la rivalité musicale entre Italiens et Français qu’il part, pour affirmer la qualité de la musique italienne, et aussi la réussite remarquable de l’opéra nouveau, remarquable par tous les aspects musicaux, « sa manière ferme & savante, ses beaux morceaux d'ensemble & de grandes beautés d'orchestre & de mélodie ». C’est remarquable pour une composition française (même si Henri-Joseph Rigel est né allemand avant de venir jeune en France). Par contre, le critique ne peut rien dire du livret, faute de place. Celui-ci est pourtant remarquable, puisqu’il a « de la raison dans la conduite, & de la grace & de l'esprit dans le style », trois qualités rares (les livrets italiens sont généralement jugés incohérents, absurdes, mal écrits : il y a bien ici une comparaison implicite).]
THÉATRE DE MONSIEUR.
L'Opéra-féerie d'Azélie a mérité le succès le plus complet qu'ait obtenu encore le genre François sur ce Théatre. Il faut avouer que les Opéras Italiens, par la musique qu'on y chante, & par la manière dont elle est exécutée, y présentent une comparaison très-formidable, une lutte dangereuse, & livrent les compositions françoises à des jugemens très-rigoureux. M. Righel, Auteur de la musique d'Azélie, vient d'échapper à ce danger. Sa manière ferme & savante, ses beaux morceaux d'ensemble & de grandes beautés d'orchestre & de mélodie ont réuni tous les suffrages, & ne peuvent qu'ajouter à sa réputation.
Le Poëme, sur lequel le défaut d'espace nous défend de nous arrêter, a été fort applaudi, il y a de la raison dans la conduite, & de la grace & de l'esprit dans le style.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome VIII (août 1790), p. 347-349 :
[La comédie-féerie est visiblement un genre mineur aux yeux du critique, et il marque une certaine condescendance dans son compte rendu : la pièce a bien des défauts (elle a peu d’intérêt, la qualité essentielle d’une pièce de théâtre aux yeux des gens du temps, et elle ne brille que par « des détails agréables »), mais elle est, une fois de plus, sauvée par la musique.
Ninette attirée à la cour, c'est le personnage de Favart, le Caprice amoureux, ou Ninette à la cour créée en 1755.]
Azélie, comédie-féerie, en trois actes, musique de M. Rigel, est la même piece que celle qui fut donnée en 1780, au théatre italien, sous le titre de Rozanie : mais le premier acte en a été retouché, & les deux autres refaits entiérement.
Voici, en très-peu de mots, le sujet de cette piece. Azélie est une jeune princesse, qu'une fée bienfaisante, sous la forme d'une vieille paysanne, éleve dans une forêt , afin de la soustraire aux malheurs qui la menacent, jusqu'à ce qu'elle ait atteint sa seizieme année. Simple comme Ninette, attirée comme elle à la cour, Azélie ne peut se défendre d'aimer le fils de la reine, qui, à son tour, l'adore. Mais un enchanteur, acharné à la perte de cette jeune personne, lui fait commettre une faute qui dévoile, en présence de toute la cour, son amour pour l'héritier du trône. La reine, furieuse de cette audace, chasse Azalie ; & l'infortunée tombe soudain au pouvoir du cruel enchanteur. Persécutée par un aussi implacable ennemi, elle est sur le point de périr, de même que son amant, quand la bonne fée vient à leur secours, & finit, après s'être fait connoître, par unir ce couple amoureux.
Cette comédie-féerie, dont les principaux événemens ne sont pas toujours présentés avec assez de clarté, offre en général, comme toutes celles de ce genre, peu d'intérêt. Ces défauts, il est vrai, sont rachetés par des détails agréables , & qu'on a justement applaudis. Mais ce qui a sur-tout contribué à son succès , est le mérite transcendant de la musique de M. Rigel. Tous ses airs sont d'un chant varié, élégant & expressif Les morceaux d'ensemble sont travaillés avec un art admirable, & qui dénote dans cet habile maître, un goût aussi sûr [sic] qu'exercé.
On retrouve au troisieme acte, un air qui a été composé, il y a près de six cens ans, par le roi Richard, dit Cœur de-lion, & que M. Rigel .a vraisemblablement conservé à cause de son antiquité.
D’après la base César, la pièce de Florian, dont César ne semble pas connaître la musique, a été jouée 16 fois au Théâtre de Monsieur / Théâtre Feydeau, du 4 juillet 1790 au 13 février 1791.
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