L’Anneau perdu, ou le Mariage par accident

L’Anneau perdu, ou le Mariage par accident, vaudeville (pièce grivoise) en 1 acte, de M. Thierry, 26 prairial an 8 (15 juin 1800).

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Anneau perdu (l’), ou le Mariage par accident

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

11 prairial an 8 [31 mars 1800]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Thierry

Courrier des spectacles, n° 1199 du 27 prairial an 8, p. 2 :

[Une première qui tourne mal : le couplet d’annonce chanté la veille à la fin du spectacle avait été bien accueilli, mais ce n’a pas été suffisant pour que tout aille bien le lendemain : sifflets, nomination de l’auteur dans des conditions douteuses (ceux qui demandaient son nom n’étaient probablement pas des « curieux », mais des gens payés pour cette noble mission qui permet à la pièce de reparaître sur la scène. L’intrigue que le critique résume de façon pas toujours très claire ne brille pas par son originalité, et une fois de plus la jeune fille reçoit pour mari celui qu’elle aime, et non celui que sa mère lui destinait. Conclusion : une chute, deux causes, des « trivialités » (le théâtre doit être moral, on doit pouvoir y emmener sa fille, même si le choix du Théâtre du Vaudeville pour cela n’est pas le meilleur possible, pas le moins risqué), et des rôles mal sus par les acteurs, ce qui n’est pas surprenant quand on voit à quel rythme le Vaudeville présente des nouveautés.]

Théâtre du Vaudeville.

Le joli vaudeville Arlequin Afficheur, que l’on revoit toujours avec le même plaisir, fut terminé hier par le couplet suivant pour l’Anneau perdu.

ARLEQUIN.

Je n’en puis plus, je suis rendu
D’avoir couru toute la ville
Pour afficher l’Anneau perdu,
Au théâtre du Vaudeville.
Ah ! quel seroit notre bonheur
Si cet anneau pouvoit d’avance
Entre le public et l’auteur
        Former une alliance.

Le public a fait répéter ce couplet qui a été très applaudi, et qui sembloit être d’un bon augure pour l’ouvrage. Mais à peine étoit-il à moitié que les murmures commencèrent à se faire entendre. Ce ne fut qu’avec peine que la pièce put se traîner jusqu’à la fin, où les sifflets redoublèrent, ce qui n’empêcha point que l’on nommât le cit. Thierry à la demande de quelques curieux.

Nicaise croit être sur le point d’épouser Suzon, parce qu’il a le consentement de sa mère ; mais monsieur Hameçon, quoiqu’assez généralement d’accord avec sa femme, ne l’est point sur ce point. Il veut donner sa fille à Guillot qu’elle aime. Nicaise a acheté d’avance un anneau qu’il destine à sa prétendue ; mais en passant l’eau avec mad. Hameçon, il laisse tomber ‘anneau, est entraîné lui même dans l’eau en voulant la ratraper, et laisse sa future belle-mère exposée à périr. Au lieu de lui porter secours, il vient chercher Guillot qui la tire de danger, et reçoit en récompense la main de Suzette.

Quelques trivialités ont causé la chûte de cet ouvrage, dont on peut aussi accuser les acteurs qui ne savoient pas leurs rôles.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, 1800, tome I, p. 560-561 :

[Un assez bel échec : « la seconde moitié de l'ouvrage s'est traînée avec peine au milieu des sifflets ». Après un bref résumé de l’intrigue, le critique nous donne les causes (assez classiques) de cet échec « les rôles qui n'étoient pas sus, et quelques trivialités ». Peut-on penser que les « quelques curieux » qui « ont demandé l’auteur » étaient une claque ?]

L'Anneau perdu, ou le Mariage par accident.

Cet ouvrage étoit annoncé comme pièce grivoise. II a été joué le 26 prairial ; la seconde moitié de l'ouvrage s'est traînée avec peine au milieu des sifflets.

Nicaise croit épouser Suzette ; mais M. Hameçon, pêcheur, n'est point d'accord avec sa femme, et veut donner Suzon à Guillot, qu'elle aime. Nicaise a acheté d'avance un anneau ; mais en passant l'eau avec M.me Hameçon, il le laisse tomber, est entraîné lui-même dans l'eau, et laisse sa belle-mère future exposée à périr. Au lieu de la secourir, il vient chercher Guillot, qui la tire de danger, et reçoit Suzette en récompense.

Les rôles qui n'étoient pas sus, et quelques trivialités, ont déterminé la chute de cet ouvrage. Quelques curieux ont demandé l'auteur ; on a nommé le C. Thierry.

Dans le Courrier des spectacles, j’ai retrouvé 7 représentations de l’Anneau perdu : les 26, 28, 29 et 30 prairial, et les 1er, 3 et 9 messidor [15-28 juin 1800].

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