L'Anti-célibataire, ou la Manie des Mariages, comédie en cinq actes et en vers, de Pujoulx. 1er Nivose an 11 (22 décembre 1802).
Théâtre Français, rue de Louvois.
Le titre de la pièce est parfois abrégé en L’Anti-célibataire, ou les Mariages.
Rapidement, elle a été remise en quatre, puis en trois actes.
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Titre :
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Anti-célibataire (l’), ou la Manie des mariages
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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5, 4, puis 3
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Vers / prose ?
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en vers
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Musique :
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non
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Date de création :
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1rr nivose an 11 (22 décembre 1802)
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Théâtre :
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Théâtre Français, rue de Louvois
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Auteur(s) des paroles :
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Pujoulx
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Almanach des Muses 1804
Un bon homme, entêté de la manie des mariages, se propose d'unir sa nièce à son neveu, et la fille d'un de ses amis à un jeune homme du voisinage. Un billet, que le hasard fait tomber entre ses mains, lui découvre bientôt que ces nœuds sont mal assortis, et qu'un simple échange ferait le bonheur des quatre amans. Pour les punir de leur peu de confiance, il fait dresser les deux contrats de mariage, et feint d'ignorer un secret que les amans lui ont caché, on ne sait trop pourquoi. Les époux signent en croyant faire leur malheur ; mais le bon homme, après avoir joui un instant de leur douleur, fait lire les deux contrats. Les amans tombent à ses pieds, en voyant qu'ils sont unis à l'objet de leur amour.
Morale excellente, mais peu d'intérêt. Succès d'estime.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, an 2 :
L'Anti-célibataire, ou les Mariages, comédie en trois actes et en vers ; Représentée, pour la première fois, en cinq actes, sur le Théatre Louvois, le i.er Nivôse an 11. Edition conforme à la dixième représentation. Par J. B. Pujoulx.
« Si le diable était veuf,il lui trouverait femme ».
Acte I.er Scène II.
Dans un avertissement placé avant la liste des personnages, l'auteur justifie les modifications apportées à la pièce, comportant cinq actes à la première représentation, puis quatre pendant huit représentations, avant de prendre sa forme définitive en trois actes.
AVERTISSEMENT.
Quelques personnes seront peut-être surprises de voir qu'un ouvrage representé d'abord en cinq actes, joué ensuite en quatre pendant huit représentations, et avec un succes non contesté, ait été réduit en trois actes, sans que le public ait paru demander cette nouvelle réduction ; mais je dois avouer ici que, ne me laissant pas plus abattre par des critiques peu mesurées qu'éblouir par des éloges peu raisonnés, les conseils des littérateurs, des gens de goût, et mes propres réflexions, ont toujours balancé, dans mon esprit, et ces critiques, et ces éloges. C'est par suite de ces conseils, de ces réflexions que, dès la seconde représentation je songeai à mettre cette comédie en trois actes, non-seulement parce que cette coupe est peut-être plus dramatique qu'aucune autre, mais encore parce qu'elle m'offrait les moyens de réunir, dans un cadre resserré, les scènes qui avaient été les plus applaudies : je dois donc ces heureux changemens autant à l'espoir de rendre cet ouvrage digne d'un succès durable au théâtre, qu'au desir de justifier l'opinion favorable que des gens de lettres distingués ont conçue sur celui qu'il peut avoir à la lecture.
La Décade philosophique, littéraire et politique, an xi, n° 10 (10 nivose), p. 59-60 :
Théâtre Français, rue de Louvois.
L'Anti-Célibataire, ou la Manie des Mariages, comédie d'abord en cinq actes, en vers, aujourd'hui en quatre actes.
Thalie, un peu moins agonisante que sa sœur Melpomène, mais fort languissante aussi, vient, au théâtre Louvois, de donner une lueur d'espérance.
L'auteur de l'Anti-Célibataire, le C. Pujoulx, déjà connu par beaucoup de petits ouvrages dramatiques, essaie de prendre un vol plus prononcé, et dans cette comédie prouve au moins qu'il étudie le bon genre et les bons modèles. Il nous donne une pièce de mœurs et de caractères ; ses intentions sont louables ; le projet et l'exécution décèlent souvent du goût, de l'esprit et même du talent. Voici l'analyse de son sujet :
Un ami sincère et vrai de l'humanité, un peu optimiste par caractère, mais pas assez pour être insouciant, a pour objet d'occupation principale de faire des mariages. Il en a arrangé deux dans sa propre maison, et sans qu'on puisse à la vérité trop deviner pourquoi, il s'est trompé au point de vouloir que les deux ménages soient tout à fait désassortis, tandis que par un simple échange les quatre personnes seraient toutes très-heureuses. Comment cet homme si bon, si doux n'a-t-il pas aperçu le qui-proquo ? comment les amans intéressés à le lui découvrir ne le font-ils pas ? quelle raison puissante les condamne au silence ? C'est ce que l'auteur n'a point assez motivé. Enfin l'Anti-Célibataire ne s'aperçoit de sa méprise qu'au quatrième acte, et par un hasard qui lui fait trouver un billet. Il change alors de batterie, feint de vouloir se venger de ce qu'on l'a trompé, fait venir le notaire, dresse les deux contrats, oblige les malheureux prétendus à signer ; mais tandis qu'ils croient signer leur malheur par obéissance, il les avertit que les noms sont changés, et donne ainsi à chacun des époux l'épouse qui lui convient.
Cette intrigue, un peu faible comme on voit, et pas tout à fait assez neuve, a pourtant fourni cinq actes à l'auteur ; c'est qu'il en a rempli le vide par des développemens de caractère un peu froids, mais qui ne manquent ni d'esprit ni de vérité ; par l'opposition adroite d'un égoïste, vieux garçon, avec l'Anti-Célibataire ; par l'épisode de deux bons vieux domestiques, mariés depuis cinquante ans, et dont l'ami des mariages prétend faire célébrer la cinquantaine.
Le tout ne fait pas une comédie bien forte ; mais on ne peut s'empêcher de sourire à la vérité de quelques peintures, à l'adresse de quelques scènes, à des détails de dialogue assez piquans, à des vers de situation ou de caractère bien frappés. La réduction en quatre actes, qui peut-être pourrait descendre jusqu'à trois, a rendu la marche de la pièce moins traînante, et donne aux détails plus d'effet ; aussi réussit-elle sans contradiction. Elle nourrira le répertoire de ce théâtre, plus heureux jusqu'ici dans ses nouveautés que celui de la République. L. C.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1802, tome IV, p. 533 :
THÉÂTRE LOUVOIS.
L'Anti-Célibataire, ou la Manie des Mariages.
Cette comédie, en cinq actes et en vers, du C. Pujoux , jouée le 1.er nivose, n'a obtenu qu'un demi-succès. Elle a été remise en quatre actes, sans devenir meilleure : mais comme elle est plus courte, on l'écoute maintenant avec un peu plus de patience.
M. Dorseuil, c'est l'anti-célibataire, veut marier quatre jeunes gens , sans s'informer s'ils s'aiment ou non. C'est pourtant par là que devroit commencer un homme qui a la manie des mariages, et qui devroit avoir celle de les bien assortir; mais c'est précisément à quoi il n'a pas pensé, et cela est tout simple, puisque sans cela la pièce n'existeroit pas. Les jeunes gens destinés l'un à l'autre ne s'aiment pas ; mais un échange suffit pour les rendre heureux : cet échange se fait, et la pièce finit. L'auteur, voulant établir des contrastes, a fait ressortir le caractère de son anti-célibataire par celui d!un égoïste, que Picard joue avec beaucoup d'originalité. Vigny joue parfaitement le rôle de Dorseuil: on ne peut donc pas s'en prendre aux acteurs du peu de succès de cette pièce. Elle offre un but moral, elle est agréablement versifiée ; mais son seul défaut c'est que ce n'est pas une comédie. T. D.
Dans César, il n'y a que trois représentations signalées : les 5, 6 et 7 juin 1790 (ce qui ne va pas sans problème de chronologie !). Une erreur, mais que je sans pas expliquer.
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