L'Antipathie, opéra en un acte, de David, musique de Charles-Gabriel Foignet (Foignet père), 21 Frimaire an 7 [11 décembre 1798].
Théâtre Montansier Variétés
Almanach des Muses 1800.
Courrier des spectacles, n° 659 du 22 frimaire an 7 [12 décembre 1798], p. 2-3 :
[Peu de succès pour cette antipathie, dont les auteurs ont été demandé par « quelques personnes » qui pourraient bien être une claque (même si le critique ne le dit pas : il parle seulement de leur « bonté »). L'auteur des paroles a été nommé, c'est pour nous un parfait inconnu, et le musicien a voulu rester anonyme, ce dont le critique le félicité (il ne dit d'ailleurs pas un mot de cette musique), due pourtant à un auteur connu. Suit le résumé d'une intrigue sans la moindre originalité : un oncle quid éteste les femmes interdit à son neveu de se marier. Pour le faire changer d'avis, le neveu le met en présence de sa bien aimée, qui fait semblant de détester les hommes. L'oncle se laisse séduire : il tombe amoureux de sa future nièce, lui déclare sa flamme, mais le neveu a pris son coeur, et l'oncle est bien obligé d'unir les deux amants (la fin que tout le monde avait prévu...).]
Théâtre Montansier.
L’opéra donné hier pour la première fois à ce théâtre, sous le titre de l’Antipathie, n’a obtenu qu’un médiocre succès ; cependant quelques personnes ont eu la bonté de demander l’auteur, et l’on s’est empressé de les satisfaire, en levant promptement la toile, et en venant annoncer que les paroles sont du cit. David : quant à l’auteur de la musique, il a désiré garder l’anonyme, et a au moins donné par-là une preuve de modestie.
Saint-Fond, officier de marine, a été trahi par une femme qu’il aimoit éperduement ; il en a conçu une telle antipathie pour le sexe féminin, qu’il a défendu à son neveu de se marier, sous peine d’être déshérité. Celui-ci, amant de Constance, ne voit pas d’autre moyen d’intéresser son oncle en faveur de son amour, qu’en lui faisant voir sa maîtresse. A cet effet, il prie son oncle de venir le voir, et le fait descendre dans une maison, dont la soubrette de Constance passe pour l’hôtesse. Aussitôt que Saint-Fond arrive et voit Constance, il veut fuir et reprendre aussi-tôt sa route ; mais celle-ci feignant nue pareille antipathie pour les hommes, cette singularité pique d’abord l’attention de Saint-Fond ; puis il s’accoutume à la voir, bientôt à vouloir lui parler, et insensiblement il en devient amoureux. Constance, qui s’en apperçoit, témoigne encore plus d’aversion pour lui. L’amour-propre de Saint-Fond est blessé, cet obstacle l’irrite ; enfin ne pouvant plus se rendre maître de son penchant pour Constance , il se déclare. Mais son neveu est aux genoux de sa maîtresse, et il faut bien que le pauvre oncle qui, malgré son antipathie, s’est passionné si promptement, cède enfin aux instances de son neveu. Les deux amans sont unis.
César signale un opéra de Charles-Gabriel Foignet portant ce titre et joué au théâtre de Montansier le 11 décembre 1798. Et c'est tout...
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