L’Arbre de Vincennes, ou la Fête d’un bon Roi

L’Arbre de Vincennes, ou la Fête d’un bon Roi, comédie mêlée de vaudevilles, par MM. Théaulon et Dartois, 23 août 1814.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

L’Arbre de Vincennes, ou la Fête d’un bon Roi

Genre

vaudeville héroïque

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose, avec couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

23 août 1814

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Théaulon de Lambert et Dartois de Bournonville

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Martinet, 1816 :

L’Arbre de Vincennes, vaudeville héroïque : par MM. Théaulon de Lambert et Dartois de Bournonville. Représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 23 août 1814 ; et à Rouen, le 25 du même mois.

Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 313 (Cinquième année), 15 Août 1814, p. 214-215 :

[Le Journal des arts, des sciences et de la littérature permet de suivre l’histoire de la pièce, de son annonce à son « élagage », entre la mi-août à début septembre, et mesurer le degré d’inféodation de la critique dramatique au nouveau pouvoir, ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas de garder un regard lucide sur une œuvre trop longue et trop vide lorsqu’elle rend compte de la première représentation.]

Tous nos théâtres vont s'empresser de célébrer la fête du Roi par des ouvrages analogues à la circonstance. Les auteurs de l'opéra de Pélage y ont ajouté une scène pour l'adapter encore mieux à leur but, de fêter le Roi et la Paix. Au Vaudeville, on verra l'Arbre de Vincennes ; c'est une idée ingénieuse de rappeler dans un pareil jour l'un de nos meilleurs rois. Les Variétés s'en sont également emparées, en présentant la Chaumière béarnaise, ou la Féte d'un bon Roi. Enfin, l'Odéon prépare le Bouquet du Roi. On peut présager le succès d'ouvrages qui retracent les sentimens d'une famille pour son pere.

Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 315 (Cinquième année), 25 Août 1814, p. 260 :

Enfin Pélage, ou le Roi et la Paix, sera joué demain [23 août] à l'Opéra. A cet hommage à notre monarque, le Vaudeville joindra le même jour son bouquet sous le titre de l'Arbre de Vincennes. Le théâtre des Variétés reserve le sien pour le jour des gratis ; c'est la Jeunesse de Henri IV, ou la Fête d'un bon Roi

Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 315 (Cinquième année), 25 Août 1814, p. 261 :

Dans la pièce de l'Arbre de Vincennes, que l'on joue ce soir [23 août] au Vaudeville, Philippe-le-Hardi a dû prendre, par convenance, la place de Saint Louis, son père, que les auteurs avaient mis en scène. Une de nos feuilles dit qu'en effet il eût été assez mal séant de voir Saint Louis auprès de Psyché. Sous l'ancien régime, la censure théâtrale permit néanmoins un grand opéra intitulé : Louis IX. Le saint monarque paraissait donc sur le même théâtre que les divinités du paganisme, et ce n'est pas sans doute la compagnie de Psyché qui a dû paraître convenir le moins à Saint Louis, mais bien celle de Ninon, Fanchon et autres saintes du paradis d'Epicure.

Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 316 (Cinquième année), 30 Août 1814, p. 279-280 :

THÉATRE DU · VA UDEVILLE.

Première représentation de l'Arbre de Vincennes, ou la Féte d'un bon Roi, vaudeville héroïque en trois actes , de MM. Théaulon et Dartois.

Les convenances et la censure ont exigé des auteurs une petite infidélité à l'histoire. Tout le monde sait que l'Arbre de Vincennes était le tribunal champêtre où St.-Louis rendait la justice à ses sujets. Ne pouvant présenter ce pieux monarque, sur une scène trop profane, MM. Théaulon et Dartois n'ont pas voulu du moins que leur pièce sortît de la famille, et c'est Philippe le Hardi, fils de Louis IX, qu'ils ont placé sous le chêne révéré.

Le comte de la Marche, injustement disgracié par la reine Blanche, a pris le costume et le luth d'un troubadour, et, sous ce déguisement, il attend à Vincennes le moment de se justifier auprès de son roi. Marcel, riche fermier du lieu, grand amateur de chansons, est tellement enthousiasmé du troubadour Alfred, qu'il veut lui faire épouser sa fille. Claire aime aussi les chansons, mais elle préfère, aux plus jolis couplets du monde, un jeune paysan du village. Alfred, qui de son côté a donné son cœur à la belle Mathilde, ne peut, par prudence, contrarier Marcel, mais se promet bien de faire le bonheur de Claire, au lieu de l'épouser.

Cependant Mathilde, qui, suivant l'usage du temps, était allée, avec plusieurs de ses compagnes, faire un pélerinage, arrive à Vincennes ; et, persuadée par le bruit public de l’infidélité d'Alfred, elle se propose de l'accuser devant le roi. Ce monarque chéri doit, le soir même, donner une audience sous l'arbre illustré par son père. Il vient, avant l'heure fixée, se reposer sous son ombrage, et s'y endort. Le génie de la France lui fait voir en songe, et un transparent présente au public les portraits de Louis XII, de Henri IV, de Louis XIV et Louis XVIII.

L'heure de l'audience est arrivée. Alfred, accusé à la fois par Mathilde, par Claire, par son amant, n'a pas de peine à se justifier, et prouve également qu'il ne fut point coupable envers l'Etat : il épouse sa mie, et Claire est unie à son amoureux, qui promet au mélomane Marcel d'apprendre à chanter.

Ce vaudeville offre de jolis tableaux et des scènes agréables ; mais le fond en est un peu sérieux, et la coupe de trois actes, à laquelle les auteurs ont voulu s'astreindre, on ne sait trop pourquoi, les a entraînés à beaucoup de longueurs et de détails oiseux. Quelques plaisanteries hasardées ou trop graveleuses ont excité des murmures ; elles ont paru trancher beaucoup trop avec le ton d'un vaudeville héroïque : les auteurs en feront sans doute aisément le sacrifice. Un sacrifice plus héroïque, mais qui assurerait à leur ouvrage tout le succès qu'il mérite, ce serait de le réduire à un seul acte : par-là, ils pourraient rapprocher les scènes que le public a le plus goûtées, et faire disparaître celles où l'on a trouvé de la froideur.

Tel qu'il est, l'ouvrage a obtenu du succès. On a particulièrement applaudi le songe de Philippe, la reconnaissance d'Alfred et de Mathilde, empruntée d'une jolie romance de Dalvimare (un jeune troubadour), et la scène où le Roi donne son audience au peuple.

Henri n'est pas aussi bien dans Philippe que dans Henri IV. La jolie voix d'Isambert a prêté beaucoup de charme au rôle du troubadour, surtout dans la romance qu'il chante au premier acte, et qui a pour refrain :

Tout pour le Roi , tout pour l'honneur.

Mlle. Desmares, qui joue la pélerine, mériterait les mêmes éloges, si l'on entendait un peu mieux les paroles de ses couplets.

J'ai oublié de dire que les auteurs ont placé la scène le jour de la fête de Philippe, pour motiver leur second titre, et adapter leur ouvrage à celle que nous venons de célébrer. La pièce n'en est pas moins susceptible d'être donnée en tout temps : puisqu'on y retrace une journée d'un bon Roi, elle sera toujours pour nous de circonstance.                         M.

Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 317 (Cinquième année), 5 Septembre 1814, p. 307 :

L’Arbre de Vincennes a été élagué par ses auteurs, et se trouve très bien de cette opération.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome VIII, août 1814, p. 291-294 :

[L’Arbre de Vincennes, c’est ce chêne sous lequel saint Louis, puis son fils Philippe rendait la justice, ce qui donne au critique l’occasion de rêver à une telle forme de justice, à laquelle il trouve d’ailleurs avantages et inconvénients. Il entreprend ensuite de faire l’analyse de la pièce dont l’intrigue accumule les clichés : un homme victime de ce qu’il estime être une injustice, et qui se déguise en troubadour pour ne pas être reconnu, et à qui on propose d’épouser une jeune fille, tandis que celle qu’il appelle sa mie est partie en pèlerinage, laquelle le soupçonne de trahison à son retour. Bien sûr, tout finit par s’arranger grâce à la sagesse royale. Au Vaudeville, tout finit par des mariages, et par les bons mariages. Le jugement porté sur la pièce est plutôt sévère : trop de romanesque, de l’esprit faux et des inconvenances que le sauteurs ont pris pour de la couleur locale (ou temporelle), beaucoup de longueurs entre les quelques jolies scènes que le critique a remarquées. Longueurs et mauvais goût n’ont pas empêché la pièce de réussir. Les allusions auraient pu être plus claires (la scène de l’arbre qui montre les portraits de nos grands rois, saint Louis, Henri IV, Louis XIV, et... Louis XVIII : le critique ne dit pas vraiment ce qu’il en pense. Un seul acteur est félicité pour sa « voix romantique » quand il chnate des couplets dont la musique est bien choisie.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

L'Arbre de Vincennes.

C'est un tableau touchant et qui a quelque chose de patriarchal que ce lit de justice tenu à l'ombre d'un chêne par un puissant monarque ; c'est là qu'il est vraiment le père de famille conciliant sans retard et terminant sans frais les petits différens qui surviennent entre ses enfans. Simple et noble tribunal ! Justice vraiment royale ! Oh ! pourquoi la corruption de nos mœurs, et l'obscurité répandue par la fraude cupide sur la plupart des causes ne permettent-elles plus l'exercice de cette paternelle et prompte jurisprudence ! Elle aurait cependant des graves inconvéniens. Que deviendraient les avocats, les procureurs, les huissiers, les... Ne faut-il pas que tout le monde vive ? S'il n'y avait plus de criminels, que deviendraient les geôliers, que d«viendraient.... Allons, tout est pour le mieux; sans regretter la cour de justice champêtre de S. Louis et de Philippe son fils, accommodons-nous, le mieux que nous pourrons, de nos tribunaux, qui n’ont rien de champêtre ; et persuadons-nous que la grande salle du palais et .toutes les chambres qui viennent y aboutir, sont plus commodes pour les plaideurs qui peuvent, à couvert, être jugés, grugés, rongés, quelque temps qu'il fasse, que l’Arbre de Vincennes, où il fallait à la moindre ondée, ajourner les causes jusqu'au premier beau temps. Contentons-nous de voir cet arbre au Vaudeville.

Un comte de la Marche a été injustement exilé par la reine Blanche. Il veut, en prouvant son innocence, regagner l'estime de son roi, et non sa faveur ; car il est résolu à quitter la cour et son vain éclat pour consacrer ses jours à sa mie, Mathilde la jolie, qui est allée en Palestine prier pour son ami. Le comte de la Marche est caché, sous le nom du troubadour Alfred, chez un riche fermier du village de Saint-Maur, qui, charmé de son mérite et surtout de ses chansous, veut lui donner en mariage sa fille Claire pour avoir un troubadour dans sa famille.

La jolie Pelerine arrive pour apprendre cet hymen et accuser son perfide amant. C'est la fête du roi ; le comte de la Marche veut profiter de l'occasion pour le chanter et se justifier ; mais il est accusé par Mathilde. (Il paraît que le roi tenait aussi, sous l'arbre de Vincennes, une cour d'amour). Le fermier Marcel et sa fille Claire interviennent au procès qui finit par une explication et par un arrêt du roi, arrêt incomparable puisqu'il contente toutes les parties. On répare l'injustice commise envers le faux troubadour ; Mathilde la jolie, qui ne soupçonne plus sa fidélité, retire sa plainte et lui donne sa main au grand contentement de la petite Claire, dont le cœur avait fait un choix.

En établissant leur pièce sur un fond romanesque jusqu'à l'extravagance, les auteurs ont cru peindre les mœurs du temps; mais ils auraient dû aussi peindre la simplesse et le naturel des troubadours de ce siècle : ils auraient alors sacrifié à la vérité locale plusieurs couplets qui ne brillent que d'un faux esprit et plusieurs plaisanteries licencieuses que leur sujet devait leur interdire.

Naturam expellas, etc.

Il y a dans cette pièce plusieurs jolies scènes ; mais elles produiraient plus d'effet si elles étaient plus rapprochées les unes des autres. Les auteurs peuvent ajouter beaucoup à leur pièce en en retranchant quelque chose.

La voix romantique d'Isambert a prêté du charme aux couplets de son rôle dont les airs sont heureusement choisis.

Malgré des longueurs et plusieurs traits de mauvais goût, la pièce a complètement réussi ; les allusions auraient été encore plus vivement saisies s'il n'avait pas fallu un travail d'esprit pour les deviner.

On a employé pour ce vaudeville jusqu'au merveilleux Philippe s'endort un instant ; l'arbre de Vincennes se développe en un transparant dans lequel le génie de ]a France lui montre les portraits de S.-Louis, de Henri IV, de Louis XIV et de Louis XVIII.

Les auteurs nommés au milieu des applaudissemens ; sont MM. Théaulon et Dartois.

[Naturam expellas, etc. : personne ne s’étonnera d’apprendre qu’il s’agit d’une citation des Epitres d’Horace, livre I, épitre X, vers 24, vers tellement connu aux yeux du critique qu’il suffit d’en donner les deux premiers mots. Le vers complet et son successeur :

Naturam expellas furcâ, tamen usque recurret,
Et mala perrumpet furtim fastidia victrix.

« C’est qu’on a beau chasser la nature avec une fourche, elle reviendra toujours; toujours elle percera, victorieuse d’un injuste dédain » (emprunt à l’édition et à la traduction de M. Goupy, Horace, Satires et épitres, publiés en 1841).]

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 19e année, 1814, tome IV, p. 419-420 :

[Le compte rendu souffre du même mal que la pièce : les deux sont, dans l’air du temps, des œuvres de circonstance.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

L’Arbre de Vincennes, ou la Fête d'un bon Roi, comédie en trois actes, mélée de vaudevilles, jouée le 23 août.

Oh le bon temps que celui où un bon Roi, assis sous un chêne, laissoit approcher de lui, sans défiance, tous ses sujets, et jugeoit lui-même leurs causes comme un père termine les différends qui surviennent entre ses enfans. Nous sommes bien plus civilisés que nos ayeux, aussi avons-nous un palais de justice, des juges, des présidens, des conseillers, des rapporteurs, des greffiers, des huissiers, des avocats, des procureurs..... et leurs clercs ! Que de barrières, de détours, de chemins tortueux, avant d'arriver à cette bonne Thémis. Que d'encre répandue et de papiers noircis, que de dits, contredits, enquêtes, oppositions, référés, sentences, délais, appels, et cætera, avant d'obtenir un bon jugement, et souvent pour en obtenir un mauvais. Le chêne de.Vincennes doit être bien regretté de ceux que leur mauvais destin entraîne dans les antres de la chicanne. Il semble que la pureté de l'air, la clarté qui environnoit ce siège de justice, devoit influer sur les jugemens qu'y rendoit un juge noble et généreux qui n'étoit circonvenu ni par les solliciteurs, ni par leurs présens. Je pense bien qu'une jolie plaideuse n'y perdoit pas toujours sa cause : mais l'homme est toujours homme, sous un chêne comme sous un dais de velours.

Les auteurs de l'Arbre de Vincennes ne font juger à Philippe, fils de S. Louis, qu'une cause d'amour. Le Comte de la Marche, exilé injustement par la Reine Blanche, est déguisé en troubadour, et caché dans la maison d'un riche fermier de S. Maur. Celui-ci veut lui faire épouser sa fille Claire, pour avoir un troubadour dans sa famille. Mathilde la jolie, croit le Comte infidèle. Habillée en pélerine, elle arrive à Vincennes, demande justice de son déloyal amant, et l'obtient sans peine du Roi qui reconnoît le Comte, et le rétablit dans tous ses droits en lui rendant sa faveur.

Dans ce vaudeville, le merveilleux a aussi sa part. Le Roi s'endort sous l'arbre de Vincennes qui s'entr'ouvre, se développe, et laisse voir dans des transparens les portraits des Rois de France qui ont le mieux travaillé à la grandeur ou au bonheur de cet Empire. Le portrait de Sa Majesté Louis XVIII y paroît près de ceux de Henri IV et de Louis XIV. Un peu plus de gaieté et de naturel auroit augmenté le succès qu'a obtenu cet ouvrage de Messieurs Théaulon et Dartois.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1815, IXe année, p. 136-137 :

[Intéressante explication du remplacement de Louis IX par son fils dans le rôle du roi justicier. Sinon, jugement positif, mais pouvait-il en être autrement ? « De jolis tableaux, de jolis couplets, d'heureuses allusions », voilà ce qui constitue les mérites de la pièce.

L'ARBRE DE VINCENNES, ou la fête d'un bon Roi, vaudeville historique en trois actes, par MM. Théaulon et Dartois. (25 août.)

Les convenances et la censure ont exigé des auteurs une petite infidélité à l'histoire. Tout le monde sait que l'arbre de Vincennes était le tribunal champêtre où St.-Louis rendait la justice à ses sujets. Ne pouvant présenter ce pieux monarque sur une scène trop profane, les auteurs n'ont pas voulu que leur pièce sortit [sic] de la famille, et c'est Philippe le Hardi, fils de Louis IX, qu'ils ont placé sous le chêne révéré : l'action se passe le jour de la fête de Philippe, c'est ce qui justifie le second titre de la pièce.

Le comte de la Marche, injustement disgracié par la reine Blanche, a pris le costume et le luth d'un troubadour, et, sous ce déguisement, il attend à Vincennes le moment de se justifier auprès de son Roi. Marcel, riche fermier du lieu, grand amateur de chansons, est tellement enthousiasmé du troubadour Alfred, qu'il veut lui faire épouser sa fille. Claire aime aussi les chansons, mais elle préfère, aux plus jolis couplets, un jeune paysan du village. Alfred, qui de son côté a donné son cœur à la belle Mathilde, ne peut, par prudence, contrarier Marcel, mais il se promet bien de faire le bonheur de Claire, au lieu de l'épouser.

Cependant Malthide, qui, suivant 1'usage du tems, était allée, avec plusieurs de ses compagnes, faire un pélerinage, arrive à Vincennes ; et, persuadée par le bruit public de l'infidélité d'Alfred, elle se propose de l'accuser devant le Roi. Ce monarque chéri, doit, le soir même, donner une audience sous l'arbre illusté par son père. Il veut, avant l'heure fixée, se reposer sous son ombrage, et s'y endort. Le génie de la Fiance lui fait voir en songe et en transparent présenté au public, les pertraits de Louis XII, de Henri IV, de Louis XIV et Louis XVIII.

L'heure de l'audience est arrivée. Alfred, accusé à-la-fois par Mathilde, par Claire, par son amant, n'a pas de peine à se justifier, et prouve également qu'il ne fut point coupable envers l'état ; il épouse sa mie, et Claire est unie à son amoureux, qui promet au mélomane Marcel d'apprendre à chanter.

De jolis tableaux, de jolis couplets, d'heureuses allusions ont justifié le succès de ce charmant ouvrage, et font honneur au talent de MM. Théaulon et Dartois.

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