L’Artiste par Amour, ou les Nouveaux déguisemens amoureux

L’Artiste par Amour, ou les Nouveaux déguisemens amoureux, comédie en un acte, en vers, de M. Maurin, 14 avril 1807.

Théâtre de l’Impératrice, rue de Louvois.

Titre :

Artiste par Amour (l’), ou les Nouveaux déguisemens amoureux

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

14 avril 1807

Théâtre :

Théâtre de l’Impératrice, rue de Louvois

Auteur(s) des paroles :

Maurin

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez M.me Masson, 1810 :

L’Artiste par amour, comédie, en un acte, en vers, Par M. Maurin. Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre de l’Impératrice, rue de Louvois, le 14 Avril 1807.

Le 14 avril 1807, c'est bien sous le titre de l'Artiste par amour, ou les Nouveaux déguisemens amoureux que la pièce est annoncée par le Courrier des spectaclesElle est connue aussi sous le titre de l’Aristomanie, ou les Déguisements amoureux. C'est sous ce titre qu'elle est répertoriée dans l'Almanach des Muses de 1808 :

Piece à tiroir, dans laquelle le même acteur représente quatre différens personnages. Farce très gaie, et écrite quelquefois du ton de la bonne comédie.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez les Marchands de Nouveautés, 1808 :

L'Aristomanie, ou les déguisemens amoureux, comédie, en un acte et en vers, Par M. Maurin. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Impératrice, le 14 avril 1808.

Jules Gay, Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour: aux femmes, au mariage, etc., quatrième édition (1894), Volume 1, p. 291, signale que la pièce a reparu en 1810 sous le titre de l’Artiste par amour.

Courrier des spectacles, n° 3716 du 15 avril 1807, p. 2 :

[Le titre, que le critique s'est permis d'écourter, est explicite : une pièce à déguisements comme il y en a beaucoup, un amant se déguisant pour convaincre son futur beau-père d elaui accorder la main de sa fille n'est pas rare dans les comédies. L'article précise d'abord qu'il ne s'agit pas d'une nouveauté : elle a été joué souvent en province et l'acteur principal l'a souvent joué. C'est une pièce à tiroir, où l'acteur masculin doit jouer quatre rôles en plus du sien. Le critique présente successivement les quatre personnages qu'il assure. Le résultat est jugé avec indulgence : une pièce gaie, « pas mal faite », un dialogue « vif ingénieux », et des caractères comiques compensant la nullité de l'intrique. Le critique résume ensuite cette intrigue : un poète qui veut donner à sa fille un mari aimant les beaux-arts finit par l'accorder à l'amant de sa fille qui s'est beaucoup dépensé pour obtenir son accord. Le dénouement est annoncé de façon curieuse : il arrive quand l'amant « croit avoir assez fait pour sa renommée et sa justification » et qu'il dévoile son identité. L'interprétation met en lumière un acteur très prometteur, qui « a été vivement applaudi ». Sinon, seule une actrice ayant accepté « un très-petit rôle de soubrette » est cité, et sa présence est surtout un geste de sympathie pour l'acteur principal, qui s'est aussi chargé de nommer l'auteur.]

Théâtre de l’Impératrice.

Les Déguisemens amoureux,
( Première représentation.)

Cette comédie n’est une nouveauté que pour la capitale ; elle a été composée en province par un acteur nommé M. Maurin. M Perroud en a rempli souvent le rôle principal. Ce n’est qu’une pièce à tiroir dont le mérite tient souvent au jeu de l’acteur. La physionomie de M. Pérroud est douée d’une mobilité si exquise, il sait si bien varier son ton, ses gestes, ses manières, que ces sortes de pièces lui conviennent parfaitement Il représente ici quatre personnages diffèrens, un Amoureux, un Maître de ballets italien, un musicien petit-maître et un vieux Poëte tragique. Il seroit difficile de dire jusqu’à quel point il sait métamorphoser ses traits, sa marche, son langage, son costume, etc. C’est un véritable Prothee. Il paroît jeune, décent et d’une éducation soignée dans le premier rôle. Il paroît quarante ans dans le second ; sa perruque à vastes boucles, son toupet crêpé, son habit de clinquant lui donnent une tournure très piquante dans le rôle de Maître des ballets ; sa Titus poudrée, sa large cravatte, son habit écourté, son langage grassayant, sa vannité sotte, dans le personnage du Chanteur, ne sont guères moins plaisans. Enfin il a 70 ans dans le rôle du vieux Poëte tragique. Cette petite piece, qui n’est qu’une gaité, n'est pas mal faite, l'intrigue en est presque nulle ; mais le dialogue en est vif, ingénieux, et les caractères sont dessinés d’une maniéré comique.

Un M. Dormont, poëte, amateur des beaux-arts, a une jeune fille qu’il se dispose a marier, mais il ne veut lui donner pour époux qu’un homme qui, comme lui, aime la poésie, le théâtre et les arts libéraux. Sa fille a un amant nommé FlorviIle, mais il déplaît à Dormont, qui ne le trouve pas zélé pour le culte des Muses. Florville, pour rétablir sa réputation, prend successivement trois déguisemens, et se métamarphose si heureusement, que Dormont ne le reconnoît point. Quand il croit avoir assez fait pour sa renommée et sa justification, il se nomme, et Dormont consent à lui donner sa fille.

Il n’y a véritablement qu’un seul rôle dans cette pièce. celui de Florville ; les autres lui sont entièrement sacrifiés. On doit donc savoir gré à Mlle. Molière, qui n’a pas dédaigne de se charger d’un très-petit rôle de soubrette. C est sans doute une preuve d’attachement et d’intérêt qu’elle a voulu donner à M. Perroud. Cet acteur a été vivement applaudi ; on lui a fait l’application de plusieurs mots heureux qui se trouvoient fort à propos dans la pièce. Après la représentation, on a demaudé l’auteur, et c’est encore M. Perroud qui est venu nommer M. Maurin. L'auditoire étoit très-nombreux et bien composé. M. Perroud paroît plaire beaucoup au public.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 12e année, 1807, tome II, p. 429-430 :

[Une pièce à déguisements (ceux de l’amant, dont l’interprète joue quatre rôles). Pièce bien versifiée, mais pas assez gaie (« peu de traits saillans »).]

L’artiste par amour, ou les nouveaux Déguisemens amoureux.

Cet ouvrage est une imitation des Mille et une Pièces, où l'on voit un amant se travestir, pour obtenir la main de sa maîtresse, ou pour tromper un bonhomme qui veut que l'on joue la comédie : tels sont les proverbes où jouoit Volange. C'est ordinairement le jeu de l'acteur qui en fait tout le mérite. L'ouvrage nouveau avoit grand besoin du secours de Péroud, qui remplit fort bien ses quatre rôles. Il est surtout remarquable dans ceux du chanteur et de l'auteur gascon : quoiqu'on puisse lui reprocher dans le premier de singer trop visiblement un chanteur connu; Au reste, il est fort comique , et le Théâtre Louvois a fait une bonne acquisition.

La pièce est versifiée facilement; mais le dialogue est semé de peu de traits saillans. L'auteur est M. Maurin, qu'on dit être comédien de province.

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