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L'Astronome
L'Astronome, opéra en deux actes, puis un, de Brousse-Desfaucherets, musique de Louis-Sébastien Lebrun. 1er frimaire an 7 [21 novembre 1798].
Théâtre de la rue Feydeau.
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Titre :
Astronome (l’)
Genre
opéra (comique)
Nombre d'actes :
2, puis 1
Vers / prose ?
en prose, avec des couplets en vers
Musique :
oui
Date de création :
1er frimaire an 7 [21 novembre 1798]
Théâtre :
Théâtre de la rue Feydeau
Auteur(s) des paroles :
Brousse-Desfaucherets
Compositeur(s) :
Louis-Sébastien Lebrun
Almanach des Muses 1800
Un astronome peu célèbre, mais jaloux de s'illustrer par la découverte d'une comète dont il a prédit le retour, veut épouser sa pupille. Celle-ci est aimée d'un jeune homme qui, fort de l'appui d'un oncle fort riche et de l'amour qu'on lui accorde, a résolu d'enlever sa maîtresse. Il se déguise donc en savant asiatique, s'introduit ainsi chez le tuteur, et emmène la pupille dans le moment où l'astronome guette l'apparition de la comète.
Des situations comiques, de la gaîté. Musique agréable.
Almanach des Muses 1800
Un astronome peu célèbre, mais jaloux de s'illustrer par la découverte d'une comète dont il a prédit le retour, veut épouser sa pupille. Celle-ci est aimée d'un jeune homme qui, fort de l'appui d'un oncle fort riche et de l'amour qu'on lui accorde, a résolu d'enlever sa maîtresse. Il se déguise donc en savant asiatique, s'introduit ainsi chez le tuteur, et emmène la pupille dans le moment où l'astronome guette l'apparition de la comète.
Des situations comiques, de la gaîté. Musique agréable.
La Décade philosophique, littéraire et politique, an sept de la République, Volume 1, n° 7 (10 Frimaire [30 novembre 1798]), p. 438-439 :
[L'intrigue de la pièce nouvelle associe curieusement le goût de l'astronomie du personnage principal et son désir d'épouser sa pupille. Le tuteur, occupé à guetter une comète, se fait souffler sa promise. Le compte rendu insiste sur l'absence d'originalité de la pièce, mais signale aussi une situation neuve « fort comique », qui ne lui semble toutefois pas très vraisemblable. Musique « spirituelle et grâcieuse », interprètes félicités pour leur « manière franche et gaie ». La pièce devrait « enrichir le répertoire » du Théâtre lyrique.
L'Eclipse totale est un opéra-comique de Poisson de La Chabeaussière, musique de Dalayrac (1782). Le lien entre l'Astronome, l'Éclipse totale et les Mémoires Turcs est repris dans le Magasin encyclopédique quatrième année, tome 5, p. 152 et la Bibliographie astronomique de Le Français de Lalande (1803), p. 797.]
Théâtre lyrique, rue Feydeau.
L'Astronome, en deux actes.
La troupe lyrique du Théâtre Feydeau signale sa rentrée par des succès. L'Astronome, opéra-comique en deux actes, paroles du C. Desfaucherets, musique du C. Lebrun, a parfaitement réussi.
Un Astronome assez peu connu, mais qui prétend s'illustrer incessamment par la découverte d'une comète dont il a annoncé le retour, a le projet d'épouser sa pupille, qu'il rend d'ailleurs malheureuse. L'amant de la jeune personne, appuyé du consentement d'un oncle fort riche, et de l'amour de sa maîtresse, forme le dessein de l'enlever au tuteur, se déguise, pour cet effet, en savant asiatique, et profite du moment où l'Astronome guette sa comète pour enlever sa pupille.
Ce fonds est absolument le même que celui d'un Opéra-Comique donné il y a quinze ans avec succès au théâtre italien, sous le nom de l'Eclipse totale, dont les Mémoires Turcs paraissent avoir donné la première idée aux deux Auteurs. Le nœud, les personnages et le dénouement se ressemblent, les situations seules diffèrent ; la nouvelle pièce en offre une fort comique, quoiqu'un peu forcée peut-être, si l'on était strict sur la vraisemblance : c'est celle où l'amant voulant donner une lettre à sa maîtresse, la laisse tomber aux pieds du tuteur, et où celui-ci, plus occupé de prouver la bonté des verres de sa lunette, que de savoir d'où vient cette lettre, la lit lui-même à sa pupille.
La musique est à-peu-près telle que pouvait le comporter ce genre ; elle est spirituelle et grâcieuse; elle fait honneur au compositeur.
Les Acteurs Gaveaux, Narbonne et Rézicourt, ainsi que la citoyenne Quesney, méritent des éloges pour la manière franche et gaie avec laquelle ils ont exécuté ce petit ouvrage, qui, par son genre aimable et facile, doit enrichir le répertoire de ce théâtre. L. C.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 4e année, 1798, tome IV, p. 397-398 :
[L’opéra de l’Astronome a eu du succès, mais il a dû subir l’épreuve de la réduction de deux actes à un. Le critique en cite la source, en raconte l’intrigue. Son jugement constate le succès, mais conteste l’originalité. Satisfécit à un comédien (sur toute la troupe). Les auteurs sont nommés, et le musicien est encouragé : sa musique « ne peut qu'ajouter à la réputation de son auteur ».
Les Deux avares est un opéra bouffon en deux actes et en prose de Fenouillot de Falbaire, musique de Grétry, créé sur le théâtre de l' Opéra-Comique le 6 décembre 1770]
L'Astronome, opéra en deux actes, donné au théâtre Faydeau le premier frimaire, a été remis en un acte, et joué ainsi le 3 du même mois.
Le fond de la pièce est tiré en partie du roman intitulé les Mémoires turcs.
Un vieillard très-gai, et sur-tout très-original, prétend à la réputation d'Astronome. Il a fait sortir sa pupille du couvent, et veut l'épouser sous deux jours ; mais cette jeune personne a vu plusieurs fois au couvent le jeune Richard ; elle l'aime et en est aimée. L'oncle de Richard, étant ami de l'Astronome , entreprend de seconder l'amour de son neveu : pour cela, il lui conseille de s'introduire auprès du tuteur sous un costume oriental. Richard obéit, et s'annonce comme Indien, astronome et même devin ; il éblouit le vieillard par un essai de son savoir ; et en lui persuadant que lui Panlogos, véritable descendant de Thalès, accourt du fond de l'Asie pour le voir, mais particulièrement pour voir une certaine comète que le vieillard prétend devoir partir d'un point, et que l'amant déguisé prétend devoir partir d'un autre côté. (Il montre l'appartement de son amante). Cette double entente produit un effet très-comique.
Mais la nuit approche, et le tuteur astronome monte à son observatoire pour guetter la comète. L'amant s'empare des clefs qui sont restées à la porte, enferme le vieillard et s'évade avec son amante. L'astronome, auquel le prétendu Panlogos ne répond plus, descend, se voit enfermé, et reconnoît le piège dans lequel il est tombé. Richard revient accompagné de son oncle et de sa maîtresse, et on ne délivre le tuteur avare qu'après l'avoir fait consentir au mariage des deux jeunes gens.
Cet opéra a eu beaucoup de succès ; cependant le déguisement de l'amoureux ressemble un peu à celui du fils du grand-turc dans le Bourgeois-Gentilhomme, et le dénouement à celui des deux avares. Le citoyen Rézicourt a fait beaucoup de plaisir dans le rôle de l'astronome. La musique est du citoyen Lebrun , et ne peut qu'ajouter à la réputation de son auteur. Le poëme est du citoyen Desfaucherets, déjà connu par la charmante comédie du Mariage secret.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1798 (vingt-huitième année), tome III (frimaire, an VII [décembre 1798]), p. 232-235 :
[C’est sous le titre de la Double folie que l'Esprit des journaux rend compte de l’Astronome.
Le compte rendu s’ouvre, comme souvent, par l’analyse de la pièce, présentation des personnages, puis résumé d’une intrigue assez fantaisiste, mais aussi très classique (oncle, neveu, tuteur, pupille, voilà un quatuor assez habituel). Bien sûr tout finit par le mariage qu’on pouvait prévoir dès les premières répliques de la pièce. Le succès de la pièce est qualifié de « mérité », malgré le peu de nouveauté des situations, et grâce aux « agrémens nouveaux » que l’auteur des paroles a su leur donner. Est-ce le résultat de « l’action en elle-même » ou du « jeu des acteurs » ? La musique manque de nouveauté. Quelques morceaux remarqués seulement. Les auteurs ont été demandés. Ils sont cités avec leurs titres de gloire.]
THEATRE DE LA RUE FEYDEAU.
La Double folie, opéra comique.
Un vieillard avare est devenu doublement fou Il s'est mis dans l'esprit qu'il est grand astronome ; il achète fort cher une lunette, uniquement parce que le vendeur l'assure qu'elle a servi à Copernic. Son autre folie, qui vaut bien la première, est de vouloir épouser sa jeune pupille, qu'il a retirée du couvent dans ce dessein. Cette pupille plus sage que son tuteur a eu occasion de voir au parloir de son couvent un jeune homme, neveu de Richard, ami intime de l'astronome ; tous deux s'aiment, se le disent, & se sont promis de s'épouser. Le jeune Richard confie à son oncle & son amour & son désir ; l'oncle qui trouve le parti convenable, y consent & promet de les aider. Il est à remarquer que rien de ce qui intéresse les deux amans, & même les moyens qu'on se propose d'employer pour parvenir à leur union, ne sont cachés au tuteur, qui cependant les ignore toujours, tant il est préoccupé de sa comète & des autres corps célestes.
Il devient utile & même nécessaire que la jeune pupille soit informée des projets de l’oncle & du neveu. Pour y parvenir, l'oncle confie à l'astronome l'amour de son neveu pour une jeune pensionnaire du couvent où a demeuré la pupille. Il lui avoue tout naturellement qu'il voudroit connoître ses véritables sentimens à l'égard de son neveu Richard, parce que dans le cas où il apprendroit qu'ils lui fussent favorables, il travailleroit à la faire sortir du couvent & même à la faire conduire chez lui. L'astronome, tout en blâmant ce parti , fait descendre sa pupille. Richard avoit donné à la pupille le nom d'Aurore ; c'est sous ce nom qu'il la célébroit dans les vers qu'il lui adressoit. La pupille, apprenant qu'elle est interrogée par l'oncle de Bichard, avoue qu'en effet Richard est aimé d'Aurore, & qu'elle est instruite que tous deux se sont promis de s'épouser. Cette situation simple & vraiment comique a été très-applaudie.
Le neveu informé par son oncle veut s'introduire chez l'astronome. Il arrive sous l'habit oriental & se donne pour un savant qui fait un voyage en Europe uniquement pour voir son illustre confrère & conférer avec lui. Il réunit à l'astronomie, la médecine, la chimie, la puissance de guérir par le simple attouchement, & enfin l'art de deviner. Il prouve cette dernière assertion par des vérités sur le compte de l’astronome , qui engage ce dernier à lui imposer silence, de peur d'en trop entendre.
On sent combien toutes ces circonstances doivent jeter de variété dans le dialogue & dans la marche de l'action.
La nuit, comme l'on sait, est le moment du travail pour les astronomes : le tuteur monte à son observatoire, & laisse à la porte son trousseau de clefs ; l'amant reste en bas ; l'un guette le passage de sa comète, l'autre attend, dit-il, une étoile qu'il veut voir filer. L'amant après avoir disposé sa maîtresse au départ, & avoir entretenu pendant quelques momens le tuteur au haut de sa tour, prend les clefs, ferme la grille, & part accompagné de son amante ; il rejoint au dehors son oncle, qui les attend. Tous rentrent ensuite au moment où le tuteur s'apperçoit qu'il est trompé & enfermé. Là, on lui avoue la vérité, & il n'obtient sa liberté qu'en consentant au mariage des deux jeunes gens.
Cette pièce a eu du succès & le méritoit ; toutes ces situations ne sont pas, à la vérité, neuves au théâtre; mais l'auteur a su donner à plusieurs des agrémens nouveaux. Nous ignorons si cela tient à l'action en elle-même ou au jeu des acteurs ; nous dirons seulement qu'il y a eu des momens froids dans le second acte, & singulièrement au moment des préparatifs des deux amans pour leur départ.
La musique, quoiqu'agréable & généralement applaudie, n'a présenté rien de neuf ni même de très-saillant. On a remarqué & beaucoup applaudi un rondeau où il y a de la grâce, & deux ou trois morceaux d'ensemble d'un effet assez piquant.
Les auteurs ont été demandés. Celui des paroles est le C. Desfaucherets, auteur connu avantageusement par la charmante comédie du Mariage secret ; & celui de la musique le C. Lebrun, acteur estimé de ce théâtre , dont les talens, comme compositeur, ont été déjà couronnés par plusieurs succès.
L’Esprit des journaux français et étrangers, vingt-huitième année, volume IV, nivôse an 7 [janvier 1799], p. 197-199 :
[Second article sur la pièce, à quelques mois d’intervalle. C’est un succès, dont l’intrigue est rapidement résumée. Puis le critique donne la source de la pièce, puisqu’elle ressemble une pièce jouée quelques années auparavant, avec une ressemblance pour le nœud, les personnages & le dénouement. Il invite à l’indulgence (la pièce ne brille pas par la vraisemblance dans sa scène la plus drôle). Une ligne sur la musique « spirituelle & gracieuse ». Un court paragraphe sur les acteurs, dignes d’éloge. Et l’affirmation que la pièce a sa place au répertoire de l’Opéra Comique.]
THEATRE LYRIQUE DE LA RUE FEYDEAU.
L’Astronome, en deux actes.
La troupe lyrique du Théâtre Feydeau signale sa rentrée par des succès. L'Astronome, opéra comique en deux actes, paroles du C. Desfaucherets, musique du C. Lebrun, a parfaitement réussi.
Un astronome assez peu connu, mais qui prétend s'illustrer incessamment par la découverte d'une comète dont il a annoncé le retour, a le projet d'épouser sa pupille, qu'il rend d'ailleurs malheureuse. L'amant de la jeune personne, appuyé du consentement d'un oncle fort riche, & de l'amour de sa maîtresse, forme le dessein de l'enlever au tuteur, se déguise, pour cet effet, en savant asiatique, & profite du moment où l'astronome guette sa comète pour enlever sa pupille.
Ce fonds est absolument le même que celui d'un opéra comique donné il y a quinze ans avec succès au Théâtre italien, sous le nom de l'Eclipse totale, dont les Mémoires turcs paroissent avoir donné la première idée aux deux auteurs. Le nœud, les personnages & le dénouement se ressemblent, les situations seules diffèrent ; la nouvelle pièce en offre une fort comique, quoiqu'un peu forcée peut-être, si l'on étoit strict sur la vraisemblance : c'est celle où l'amant voulant donner une lettre à sa maîtresse, la laisse tomber aux pieds du tuteur, & où celui-ci, plus occupé de prouver la bonté des verres de sa lunette, que de savoir d'où vient cette lettre, la lit lui-même à sa pupille.
La musique est à peu près telle que pouvoit le comporter ce genre ; elle est spirituelle & gracieuse ; elle fait honneur au compositeur.
Les acteurs Gaveaux , Narbonne & Rézicourt, ainsi que la citoyenne Quesney, méritent des éloges pour la manière franche & gaie avec laquelle ils ont exécuté ce petit ouvrage, qui, par son genre aimable & facile, doit enrichir le répertoire de ce théâtre.
Dans la base César : l'auteur est Jean-Louis Brousse-Desfaucherets, le compositeur Louis-Sébastien Lebrun.
Première représentation le 21 novembre 1798.
28 représentations jusqu'au 18 septembre 1799.
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