L'Auberge des ruines

 

L'Auberge des ruines, mélodrame en trois actes, à spectacle, de Louis [L. B. F. von Bilderbeck], musique de Quaisain et Lanusse, ballet de Millot, créé sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique le 24 février 1814.

Date fournie par le Journal de Paris de ce jour.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Gardy, 1814 :

L'Auberge des ruines, mélodrame en trois actes, à spectacle, Par M. Louis, Musique de MM. Quaisin et Lanusse, Ballet de M. Millot. Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique, le 23 Février 1814.

Journal des arts, des sciences et de la littérature, n° 280 du 28 février 1814, p. 287 :

[Le théâtre de l'Ambigu-Comique sait réaliser de belles ruines, ce dont le critique le félicite, peut-être ironiquement. Il n'a plus ensuite qu'à résumer une intrigue de mélodrame où rien ne manque  le mariage forcé, la fuite du mari comme de l'épouse, la prison dont on s'évade, la fausse identité qui ne trompe pas. Mais le critique ne veut pas révéler la fin : « tout mélodrame est une énigme proposée au spectateur », et il refuse de livrer la solution. « Intérêt des situations », « beaucoup de longueurs et quelques incorrections de style », « un divertissement hongrois » très applaudi, des « coups de théâtre » à la fin, il y a des aspects positifs qui compensent des insuffisances...]

THÉATRE DE L'AMBIGU-COMIQUE.

L'Auberge des Ruines, mélodrame en trois actes, de M. Louis,
musique de MM. Quaisin et Lanusse , ballet de M. Millot.

Si les souterrains, les brigands et les traîtres sont les principaux soutiens du mélodrame, les ruines ont bien aussi leur mérite, et celles que l'Ambigu vient de nous offrir mettront sans doute son Auberge en crédit.

Le perfide tuteur de la jeune Léontine l'a secrètement vendue au général autrichien Frohberg ; mais, pour la lui livrer sans défense, il l'a d'abord mariée à un jeune homme privé de fortune, qui, sitôt après la cérémonie a été séparé d'elle et envoyé à l'armée, où un brevet d'officier doit être sa récompense. Cependant, Dalheim (c'est le nom de cet indigne époux) ne s'est prêté à cette horreur que pour sauver une mère expirante de besoin. Furieux de s'être avili à ce point, il a depuis fait éclater ses plaintes, étouffées par le crédit et la puissance. Une prison d'état a été son séjour, et, s'en étant échappé, il a été condamné à mort par contumace. Sous un nom supposé, il est rentré au service comme simple soldat, et sa valeur l'a fait élever au grade de lieutenant.

Léontine, qui a reconnu le piége dans lequel on a voulu l'entrainer, a fui loin de son tuteur et de Frohberg, et a trouvé un asile chez une de ses compagues, filles d'un magnat de Hongrie. Les événemens de la guerre amènent de ce côté un corps autrichien. Son époux et son persécuteur en font tous deux partie. Reconnu par Froberg, Dalheim est exposé au plus grand danger ; la sentence va être exécutée. De son côté, Léontine, enlevée par les agens du général, et conduite à l'Auberge des Ruines, n'est pas dans une position moins affreuse. Nous nous garderons bien de dire par quels moyens presque surnaturels les deux époux sont réunis, et le crime puni dans le lieu même où il devait triompher. Tout mélodrame est une énigme proposée au spectateur, et dont it faut lui laisser deviner le mot.

L'intérêt des situations de cet ouvrage a fait pardonner beaucoup de longueurs et quelques incorrections de style assez fortes pour exciter des murmures au boulevard. On a beaucoup applaudi un divertissement hongrois, Et les coups de théâtre du troisième acte ont tout à fait décidé le succès.

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