L'Auto-da-fé, ou le Tribunal de l'inquisition, pièce à spectacle, en trois actes, en prose, de Gabiot, 2 novembre 1790.
Théâtre de l'Ambigu-Comique.
Brochure de 97 pages, vendue au théâtre, 1790.
Armand Chuquet, Paris en 1790, Voyage de Halem, p. 315
Les théâtres du boulevard, l'Ambigu Comique qui a donné le baron de Trenck, « fait historique en un acte avec divertissement (2) » – et le Théâtre-Français comique et lyrique se signalent aussi par des pièces nationales. J'ai vu à l'Ambigu Comique un véritable auto-da-fé. Depuis longtemps la fille de ma propriétaire, actrice du théâtre, m'avait très aimablement invité à ce spectacle. On y représente des Français qui courent risque aux Indes orientales de succomber à la fureur sacrée de l'Eglise. La procédure du saint tribunal, le grand inquisiteur, et ses interrogatoires, et la condamnation, enfin l'auto-da-fé dans toute sa pompe, sans oublier ma voisine et co-locataire Fanchette qui avait un bonnet de diable en papier, tout cela paraît sur la scène au grand plaisir des spectateurs. Le bouffon était fait par une Mauresse qui est attachée aux Français et dont le baragouin amuse infiniment le parterre. Comme on le conçoit bien, un capitaine de vaisseau français et son équipage viennent troubler l'auto-da-fé, fusiller l'inquisiteur et soustraire les victimes à la mort (3).
(2) Cette pièce du Baron de Trenck ou le prisonnier prussien avait pour auteur Gabiot (né à Salins en 1759, mort à Paris le 12 septembre 1811).
(3) Cf. sur l'Auto-da-fé, ou le Tribunal de l'Inquisition dévoilé, pièce à spectacle, en trois actes, de Gabiot, représentée le 2 novembre 1799 à l'Ambigu Comique, le livre de H. Welschinger, Le théâtre de la Révolution, 1881,
Henri Welschinger, le Théâtre de la Révolution, 1789-1799, p. 268-269 :
[Welschinger, qui n'est pas favorable à la Révolution, loin de là, est en train d'énumérer les pièces hostiles à la religion et à l'Eglise. Il se limite à un court résumé de l'intrigue avant de signaler une autre pièce, jouée en province.]
Du Vatican nous passons au tribunal de l'Inquisition avec l'Auto-da-Fé (1), pièce à spectacle de L. Gabiot, représentée le 2 novembre 1790 à l'Ambigu-Comique. Don Pèdre, familier de l'Inquisition, qui aime Célestine fille de don Fernand, accuse son fiancé Valcourt d'avoir tenu des propos impies contre la Foi et le livre aux vengeances du Saint Tribunal. On va conduire Valcourt au supplice, quand une troupe de Français et d'Espagnols le délivre. Leur chef, M. de Folleville, leur propose de l'emmener en France avec Célestine : « Vous n'aurez rien à y craindre, dit-il ; les foudres sanglants de l'Inquisition ne s'y entendent jamais et meurent sans force et sans vigueur dès qu'ils ont touché les rives de la France !... » Le 7 germinal an II (27 mars 1794) le citoyen Boubée fit jouer à Toulouse une pièce absurde sur le même sujet, les Victimes sauvées ou les Horreurs de l'Inquisition,drame historique et patriotique en trois actes et en vers !
D'après la base César, la pièce de Gabiot a été représenté, au Théâtre de l'Ambigu-Comique, à partir du 2 novembre 1790. Elle a eu 23 représentations en 1790, 26 en 1791, 17 fois en 1796. Soit 66 représentations en deux séries de représentations (1790-1791, puis 1796).
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