L'Avocat Patelin, comédie en deux actes, de Patrat, musique de Chartrain, 21 janvier 1792.
Théâtre de Mademoiselle Montansier.
Mercure universel, n° 326 du lundi 23 janvier 1792, p. 368 :
Théatre de mademoiselle Montensier.
On a donné avant-hier avec succès la Iere. représentation de l'Avocat patelin, arrangé en deux actes par M. Patrat , et mis en musique par M. Chartrain.
La musique a fait plaisir, elle a paru pleine de gaîté ; on a sur-tout applaudi l’ouverture et la finale de second acte. M. Micalef a été comique dans le rôle de Patelin et M. Baptiste naturel dans celui d’Agnelet.
Journal de Paris, n° 29 du dimanche 29 janvier 1792, p. 4 :
[Après avoir porté un jugement positif sur le spectacle mis sur la scène du Théâtre Montansier – un « poëme » et une musique bien assortis, un public satisfait – le critique ébauche une réflexion intéressante sur ce genre d'œuvre mêlant texte et musique : c'est à l'auteur des paroles d'éviter « les détails & les développemens » et de ménager « des situations & des effets ». « Ces sortes d'ouvrages » ne sont de toute façon pas égales en mérite aux « bonnes Comédies » – il y a bien pour lui une hiérarchie des genres. Il évoque aussi un risque de voir le parolier mis au service du compositeur ?
THÉATRE DE Mlle MONTANSIER.
M. Patrat a arrangé pour ce Théâtre 1'Avocat Patelin, dans lequel M. Chartrin a mêlé plusieurs morceaux de musique.
Le Poëme a paru bien coupé pour la musique ; la musique a réussi, & le Public a été satisfait ; cependant nous nous permettrons quelques observations sur ce genre d'ouvrages.
Les Poèmes destinés être mis en musique doivent être très-différens des Poëmes entièrement parlés ; il faut dans ces premiers que l’Auteur évite les détails & les développemeus, il doit songer, surtout, à préparer au Musicien des situations & des effets : ces sortes d’ouvrages ont leur mérite sans doute ; mais ce n’est pas le même que celui de nos bonnes Comédies.
En adoptant pour le mettre en musique un ouvrage dramatique que l'Auteur avoit composé pour la Scène Françoise, ne risque-t-on pas de tronquer le Poëte pour faire briller le Musicien ?
La base César paraît faire des représentations du Théâtre Montansier des représentations de la version de l'Avocat Patelin par Brueys et Palaprat, créée en 1706 au Théâtre de la rue des Fosssés Saint-Germain.
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