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Les Avant-postes, ou l'Armistice

Les Avant-postes, ou l'Armistice, vaudeville anecdotique en un acte, d'Audras, Tournay et Vial, 2 fructidor an 8 [20 août 1800].

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Avant-postes (les), ou l'Armistice

Genre

vaudeville anecdotique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

2 fructidor an 8 [20 août 1800]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Audras, Tournay et Vial

Almanach des Muses 1801

Une anecdote racontée dans les journaux, a fourni le sujet de cette pièce.

Le meunier George doit épouser Charlotte. La veille de son mariage, il est rencontré par un avant-poste français : on le questionne, on le fait boire ; enfin le général français (Lecourbe) a résolu de l'enivrer et de prendre ses habits pour s'approcher du camp ennemi, pour en examiner les dispositions. George s'endort, on le déshabille, le général prend ses vêtemens, et lui fait donner un uniforme d'officier français. le Général est bientôt arrêté par un avant-poste autrichien, mais il s'en débarrasse en indiquant le lieu où dort un général français dont la prise sera facile. Le Général, hors de danger, renvoie les habits de George, avec une dot pour Charlotte ; et le meunier épouse sa maîtresse.

Bagatelle qui a réussi.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, au magasin de pièces de Théâtre, an IX :

Les Avant-postes, ou l'Armistice, vaudeville anecdotique, en un acte. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre du Vaudeville, le 2 Fructidor, an 8.

Avant le texte de la pièce, les hors-d'œuvre habituels :

  • la liste des personnages :

    PERSONNAGES.

    ARTISTES.

    UN GÉNÉRAL FRANÇAIS.

    Hyppolite.

    SON AIDE DE CAMP.

    Albert.

    UN SOUS-OFFICIER FRANÇAIS.

    Duchaume, jeune

    GEORGES HARTTMANN, meunier allemand.

    Duchaume.

    CHARLOTTE, fiancée à Georges.

    Mme. Henry.

    UN VIEUX CAPORAL AUTRICHIEN.

    Carpentier.

    SOLDATS FRANÇAIS

     

    SOLDATS AUTRICHIENS.

     

  •  le lieu de la scène :

La Scène se passe dans l'espace qui est entre les avant-postes français et autrichiens. Cet espace est occupé, au commencement de la pièce, par la grande garde des Français, et ensuite par une patrouille autrichienne.

  • le couplet d'annonce :

COUPLET D'ANNONCE.

AIR : D'Arlequin afficheur.

Quand aux regards du spectateur
On offre une pièce nouvelle,
En avant, contre son auteur,
La critique est en sentinelle ;
Mais si vous voulez que pour lui
L'avantage au moins se balance,
Aux avant-postes, aujourd'hui,
Placez votre indulgence.

  • la description du tableau initial :

(Il fait nuit lorsque la toile se lève ; le général et son aide-de-camp sont occupés à examiner des cartes de géographie ; un soldat du poste les éclaire avec une lanterne sourde, en prenant des précautions pour que la lumière ne soit point apperçue des postes ennemis, qui sont supposés à peu de distance. Le fond du théâtre est occupé par des Français, dont l'un est en sentinelle.)

Le vaudeville final s'achève sur un couplet confié à Charlotte, et qui reprend l'appel à l'indulgence du public déjà présent dans le couplet d'annonce :

CHARLOTTE, au public.

Jusqu'ici l'auteur incertain,
Du sort de cette bagatelle,
Voudrait voir, par un coup de main ,
Finir son épreuve cruelle.
Ah ! si vous daignez concevoir,
Son tourment, ses vives allarmes
Oui, de la critique, ce soir,
Vous laisserez tomber les armes.

La Décade philosophique, littéraire et politique, an 8, quatrième trimestre, n° 34 [10 Fructidor], p. 436-437 :

[La pièce est construite sur une anecdote qui valorise l’habileté et le courage des Français aux détriments des Allemands (ou des Autrichiens, c'est pareil à cette époque). Elle ne peut donc qu’être jugée positivement. Après avoir résumé l’intrigue avec une pointe de moquerie (l’annonce de l’armistice qui tire « d'embarras les auteurs »), rapide conclusion (« quelques applaudissemens »), guidée explicitement par des considérations patriotiques (on ne dit pas de mal de l’armée !).]

Les Avant - Postes, vaudeville en un acte, représenté le 2 fructidor.

On a lu dans les journaux du mois passé l'anecdote d'un de nos généraux de l'armée du Rhin, voulant faire par lui-même une reconnaissance ; il fit enivrer le meunier d'un village ennemi qui venait lui vendre son blé, prit ses habits et le revêtit de son uniforme, ce qui donna lieu à la méprise d'une patrouille autrichienne qui fit le meunier prisonnier de guerre, croyant arrêter un Général français.

C'est sur cette anecdote, véritable ou controuvée, qu'est échafaudée la petite pièce intitulée les Avant-Postes, première production des CC. Tournay, Audras et Vial.

Pour y lier une petite intrigue, on a supposé que le meunier, George Artmann, doit se marier le lendemain à la jeune et jolie Charlotte. Celle-ci, inquiète de ce qu'est devenu son amant, le cherche, au hasard de rencontrer des soldats Si elle ne rencontrait que des Français, elle n'aurait aucune crainte ; car s'ils envoient des boulets aux maris, ils n'ont que des baisers pour les femmes ; mais elle tombe entre les mains d'une patrouille autrichienne qui est prête à lui faire violence. Heureusement pour elle le Général français, vêtu en meunier, est assez imprudent pour voler à son secours, et tomber au milieu des Autrichiens, quoiqu'il soit sans armes. Il échappe aux suites de cette inconséquence, en leur indiquant un Général français sommeillant dans le bois voisin. Ils vont l'enlever, l'amènent encore endormi sur le théâtre, et comme il est gros et lourd, ils ne doutent pas que ce ne soit un homme de poids. Le meunier s'éveille enfin, et nie qu'il soit militaire ; si j'étois un Général français, dit-il, je me serais acheté mon blé. La nouvelle de l'armistice vient heureusement dénouer cet imbroglio, et tirer d'embarras les auteurs.

Cette pièce a reçu quelques applaudissemens. On y loue beaucoup nos armées et nos généraux. Comment refuserait-on d'applaudir à des éloges si bien mérités ?             R. P. D.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, 1800, tome III, p. 114 :

[La pièce est une « bluette », avec « beaucoup de gaieté et de jolis couplets », jouée avec ensemble : trois acteurs sont chaudement félicités. Quant aux auteurs, un seul est déjà connu. Le fait de citer le « couplet d’annonce » est-il signe de sa qualité aux yeux du critique ?]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Les Avant-postes, comédie anecdotique en un acte.

Une anecdote attribuée au général Lecourbe, a fourni le sujet de cette bluette, jouée avec succès le 2 fructidor.

Georges, meunier allemand, vient pour vendre son bled aux François; le général qui a besoin d'un travestissement pour faire une reconnoissance, fait enivrer le meunier, prend ses habits et le recouvre des siens. Prêt à être pris par une patrouille d'Allemands, il indique au caporal l'endroit où est endormi le meunier allemand, qu'il lui livre comme général, et se sauve. La pièce se termine par l'annonce de l'armistice, et par le mariage de Georges avec Charlotte, sa
prétendue. Beaucoup de gaieté et de jolis couplets ont soutenu cette pièce jouée avec ensemble. Le C. Carpentier a fait, du rôle du caporal allemand, une caricature très-plaisante. Le C. Duchaume a joué avec bonhomie le rôle de Georges, et M.me Henri avec grâce et ingénuité celui de Charlotte.

Les auteurs sont les CC. Audras , Tournai et Vial ; le dernier seul est connu par d'autres productions.

Voici le couplet d'annonce:

Air du Vaudeville d'Arlequin afficheur.

Quand aux regards du spectateur
On offre une pièce nouvelle,
En avant, contre son auteur,
La critique est en sentinelle.
Ah ! si vous voulez que pour lui
L'avantage, au moins, se balance,
Aux avant-postes, aujourd'hui,
    Placez votre indulgence.

On trouve l’annonce de la publication de la pièce dans la même revue, 6e année, 1801, tome V, p. 284 :

Les Avant-postes, ou l’Armistice, vaudeville anecdotique en un acte, représenté pour la première fois sur le théâtre du Vaudeville, le 2 fructidor an 8. A Paris, au magasin des pièces de théâtre, rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, n.° 44, en face de l'église. An 9. Prix, 1 fr. ; in-8.° de 30 pages.

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