Il Barone deluso (le Baron trompé), opéra en deux actes, musique de Cimarosa, 13 thermidor an 13 [1er août 1805].
Théâtre de l’Opéra Buffa (Théâtre de l'Impératrice).
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mme. Masson, an 13 – 1805 :
Il Barone deluso, opera-buffa in due atti. / Le Baron trompé, opéra-bouffon en deux actes. Représenté pour la première fois à Paris, Sur le Théâtre de l'Impératrice, le 13 Thermidor an 13.
Livret bilingue, qui signale que la musique est du célèbre Cimarosa.
Le livret est-il celui de Giuseppe Petrosellini, déjà mis en musique par Gregorio Sciroli à Rome en 1752 ?
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Titre :
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Barone deluso (il) (le Baron trompé)
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Genre
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opéra bouffon
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Nombre d'actes :
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2
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Vers ou prose ,
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en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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13 thermidor an 13 [1er août 1805]
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Théâtre :
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Théâtre de l’Opéra Buffa
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Auteur(s) des paroles :
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Compositeur(s) :
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Cimarosa
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L’Esprit des journaux français et étrangers, tome XII, fructidor an XIII [août 1805], p. 282-284 :
[L'essentiel de ce compte rendu est consacré à évoquer le quatuor de chanteurs italiens qui débutent à cette occasion à Paris. Sinon, l’opéra lui-même est vite présenté : pas besoin de juger un canevas (nul comme tous les canevas italiens), ni une musique comme celle de Cimarosa, dont le talent est connu. Il ne s’agit donc que de juger la nouvelle troupe italienne, belles voix et acteurs passables. Spectacle sans surprise, qui a le mérite de ne pas décevoir.]
THÉATRE DE L'OPÉRA-BUFFA.
Ce n'est ni sur les paroles du Baron trompé (il Barone deluso), ni sur la musique de ce nouvel opéra, que nous avons un jugement à porter. Qui a vu un canevas italien les a vus tous, et le talent même de Cimarosa est apprécié. La nouvelle troupe de bouffons a-t-elle réussi ? Vaut-elle mieux que la précédente ? Voila ce qu'on veut savoir avant tout.
Les nouveaux bouffons ont réussi ; leur succès a même surpassé notre attente, car on nous avait officieusement annoncé, en manière de confidence, que la troupe était détestable, et prévenus comme nous l'étions, d'après ce charitable avertissement, nous n'avons pas été peu étonnés d'entendre de très belles voix, et de voir des acteurs très-passables.
« Fiez-vous maintenant aux vains discours des hommes. »
Les débutans sont au nombre de quatre. Tarulli, Carmanini, Zardi et Mlle. Crespi.
Tarulli est un grand et gros acteur, qui paraît se destiner aux rôles d'amoureux, mais qui représenterait beaucoup mieux les financiers. Il a une basse-taille d'autant plus belle, qu'elle est singulièrement onctueuse, et qu'elle se prête à tous les tons avec une égale facilité. Tarulli tire un grand parti de ce précieux instrument. Sa méthode est pure et gracieuse ; il ne prodigue pas les notes à tout propos, mais quand il se permet des agrémens, c'est toujours avec un goût exquis, et sans jamais étouffer ni dénaturer ses motifs, comme le font tant de virtuoses célèbres.
Carmanini, autre basse - taille, veut imiter la caricature de Rosanelli. Sa voix est médiocre ; mais il chante sagement et joue avec intelligence.
Zardi, tenor, a de la voix, une bonne méthode de chant, et se présente fort bien à la scène.
Mlle. Crespi.... Un moment ; avant de juger son talent, contemplons un peu sa belle taille ; nous serons mieux disposés pour le reste. Est-ce Vénus, est-ce Minerve, ou Mme. T..... qui s'avance ? La belle tête ! Les beaux bras ! Quelle souplesse ! Quelle élégance ! Quelle démarche noble et gracieuse !.... Le moyen de dire maintenant que cette adorable Italienne n'a pas une méthode musicale bien assurée ; qu'elle n'attaque pas toujours les cordes hautes avec justesse ; que tous les agrémens de son chant ne sont pas avoués par le goût ? Laissons cette sévérité cynique aux critiques sexagénaires, Mlle. Crespi est jeune, très-jeune, sa voix a du corps, un beau timbre, une grande étendue. Qu'exige-t-on de plus, d'une belle débutante ?
Au fait, il y aurait de la témérité à dire que la nouvelle troupe vaut mieux que la dernière ; Mme. Strina-Sacchi, malgré ses terribles éclats de voix, qui par fois déchiraient l'oreille, est une de ces cantatrices qu'on ne remplace point, et sa perte sera long-temps regrettée ; mais si nous ne trouvons pas mieux que ce que nous avions, félicitons-nous, du moins, de ce qu'on a trouvé aussi bien, et disons : Bravo à Picard.
Il est inutile de dire que l'assemblée était brillante et nombreuse ; que Nozzari a été vivement applaudi, ainsi que Mlle. Salucci. Tous nos lecteurs le savaient d'avance.
L’Esprit des journaux français et étrangers, tome I, vendémiaire an XIV [septembre 1805]p. 288-289 :
[Bref retour sur il Barone deluso. Le critique n’est toujours pas convaincu de la valeur dramatique de ce genre d’peuvre, et il verrait volontiers ces représentations transformées en concerts, sans doute sans les récitatifs, générateurs de l’ennui que distillent les « poëmes » (les livrets).]
Les Travestissemens. – Il Barone deluso.
Les comédiens que dirige l'ingénieux et infatigable Picard ont été, comme les autres, forcés de rallentir leur zèle et la mise des nouveautés. L'absence de quelques premiers sujets réduisait le répertoire aux pièces qui peuvent s'en passer, et ce ne sont ni les plus nouvelles, ni les meilleures.
Cependant la bluette des Travestissemens, en un acte, a réussi, grace à la gaîté des détails et à la vivacité du jeu de Mlle. Molière. L'auteur, malgré son succès, a désiré garder l'anonyme.
Une nouvelle troupe de chanteurs italiens a débuté par un opéra de Cimarosa, intitulé : il Barone deluso. La curiosité avait attiré l'affluence. On s'accorde jusqu'à présent à les trouver supérieurs à quelques égards à ceux qu'ils remplacent; mais je doute qu'ils puissent convertir jamais nos Français sur la fastidieuse monotonie de leur récitatif et sur l'ennui de leurs détestables poëmes. Est-il donc bien essentiel de leur laisser la forme dramatique ? Et perdrait-on beaucoup à transformer ces représentations en concerts ?
Une nouvelle version du Barone deluso, livret de Giuseppe Petrosellini, que Gregorio Sciroli a mis en musique à Rome en 1752 ?
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