La Bonne mère, arlequinade en un acte et en prose de Florian, créée en 1785, reprise avec des couplets de Vallé, 3 juillet 1806.
Théâtre du Vaudeville.
Almanach des Muses 1807.
C’est la pièce que Florian a fait jouer sur un théâtre de société en 1785 et dont Cubières Palmézeaux dit s'être inspiré pour sa Bonne mère ou les Cousins amans, et si le Magasin encyclopédique l’attribue de façon ambiguë à un certain Vallé, dont je ne sais rien par ailleurs, c'est sans doute qu'il parle des couplets ajoutés peut-être par un auteur qui n'a même pas craint de se faire connaître.
L’Almanach des Muses de 1786 la présentait ainsi :
Petite pièce dans le genre des autres Comédies du même Auteur, qui réunissent l'esprit à la naïveté : peut-être cependant que l'esprit domine trop dans celle-ci.
Lucette se brouille avec Arlequin parce qu'un jeune fat de la ville vient lui faire sa cour. Mathurine, sa mère, entreprend de lui faire sentir tous ses torts : elle persuade au jeune homme qu'elle est plus riche que sa fille, & feint de vouloir l'épouser ; celui-ci donne dans le piège : mais la mère déclare qu'elle fait donation de tous ses biens à Lucette, qui se raccommode avec Arlequin, & le jeune fat refuse de l'épouser après avoir écrit à sa fille qu'il ne l'a jamais aimée ; ce qui achève de découvrir la bassesse de ses vues.
Courrier des spectacles, n° 34535 du 4 juillet 1806, p. 2 :
[Une pièce écrite avec élégance, mais « peu propre aux effets de théâtre » : Arlequin, malgré le talent de l'acteur qui l'interprète, n'est pas fait pour faire pleurer, et la représentation devant une salle peu remplie n'a suscité aucune réaction favorable, les couplets n'ayant pas « réchauffé le dialogue » (c'est ce qu'on attend d'eux...). L'identité de l'auteur des couplets n'est pas indiquée.]
On a remis au Théâtre du Vaudeville la Bonne Mère de Florian, en y jognant [sic] quelques couplets. Cette pièce écrite avec beaucoup de grâce est peu propre aux effets de théâtre. L’élégance du style n’en sauve pas la froideur. Un Arlequin pleureur est un personnage un peu hors de nature. Cette représentation qui n’avoit attiré personne, s’est passée fort pacifiquement, sans applaudissemens et sans approbation. Les couplets n’ont pas réchauffé le dialogue ; mais l’Arlequin joue très-bien ; il pleure sur-tout de manière à faire rire.
Magasin encyclopédique, année 1806, tome IV (juillet 1806), p. 183 :
Arlequinade de Florian, refroidie par des couplets à la glace. Les arlequins sont passés de mode, du moins au théâtre, qu’on juge si ceux de Florian, qui sont pleureurs et moralistes, doivent plaire aujourd'hui. Tout le talent de Laporte n'a pu égayer cette pièce.
L'auteur a pourtant voulu se faire connoître. C'est M. Vallé.
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