La Boucle de cheveux

La Boucle de cheveux, opéra en un acte d'Hoffman, musique de Dalayrac. 8 brumaire an 11 [30 octobre 1802].

Théâtre de l'Opéra Comique, rue Favart

Titre :

Boucle de cheveux (la)

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

8 brumaire an 11 (*[30 septembre 1802]

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Comique, rue Favart

Auteur(s) des paroles :

Hoffman

Compositeur(s) :

Dalayrac

Almanach des Muses 1804

Une boucle de cheveux, qu'un valet mal-adroit substitue à une autre, forme le nœud de ce petit ouvrage, qui n'a pas eu le succès qu'obtiennent ordinairement ceux de l'auteur et du compositeur.

Courrier des spectacles, n° 2064 du 9 brumaire an 11 [31 octobre 1802], p. 2 :

[La pièce nouvelle n'a pas rencontré le succès que pouvait promettre un titre qui rappelle un poème très célèbre de Pope. Mais elle n'a rien de commun avec cette autre Boucle de cheveux : un sujet « mesquin, sans intérêt », et les acteurs n'ont pu que retarder « la chute de l'ouvrage ». L'intrigue met en scène une veuve entre deux amants, entre lesquels la veuve a bien sûr un favori, chacun tentant de s'imposer auprès de sa bien aimée. La bouche de cheveux de sa maîtresse que la soubrette doit donner à son favori est à l'origine d'un quiproquo facile à dénouer (le valet qui remplace la boucle blonde par ses propres cheveux, noirs : l'amant aimé se croit trahit, mais tout finit par s'arranger. La représentation avait bien commencé, en raison d'un dialogue « soigné et spirituel », mais le public s'est lassé des trivialités et des jeux de mots (la mode de cette forme d'esprit est en train de passer). Les interprètes ont été applaudis, mais ils n'ont pas pu sauver la pièce. Petit regret : le compositeur ne méritait pas de partager la chute d'une pièce dont la musique vaut ieux que le dialogue, l'ouverture étant « extrêmement jolie ».]

Théâtre de l'Opéra-Comique , rue Feydeau.

Première représentation de la Boucle de cheveux.

Ce n’est point la fameuse Boucle de cheveux, de Pope, ce poëme qui a fait en Angleterre autant de bruit que le Lutrin, de Boileau en France, que l’on a transporté sur notre scène. C’est un autre sujet . . . Mais quelle différence ! Celui-ci mesquin, sans intérêt, ne s’est soutenu pendant quelque tems qu’à l’aide des acteurs dont le jeu a retardé, autant qu’il a été possible, la chute de l’ouvrage :

Constance, jeune et jolie,veuve depuis deux ans, a deux amans qui aspirent à sa main : l’un froid, compassé, grand complimenteur, nommé Derville, est son cousin ; l’autre est Valcour vif, impétueux et jaloux. On estime assez le cousin , mais on aime mieux l’étourdi. Un rendez-vous a été donné à celui-ci, mais la porte n’est pas fermée à celui -là. De-là une scène où Valcour qui avoit espéré de passer la journée avec Constance, s'oppose à l'admission de son rival, et force par son obstination la jeune veuve à lui céder la place et à le laisser seul maître de faire à Derville les honneurs de la maison. Derville arrive, on lui dit que madame est absente, il se détermine à l’attendre ; on lui avoue ensuite qu’elle est dans son appartement ; il y entre sans cérémonie, et laisse Valcour en proie à la colère et à la jalousie.

Pendant ce tems, Frontin, le valet de notre étourdi vient lui dire que son rival est dans la maison, et lui-même s’imagine que le valet de Dorville est avec Lisette. Il devient aussi jaloux que son maître. Constance envoie Lisette porter à Valconr une boucle de ses cheveux qui sont blonds. Frontin croit que la Soubrette les destine à son rival, et tandis qu’elle va chercher de la lumière, il substitue aux cheveux blonds une boucle de ses propres cheveux qui sont noirs. Lisette cachete le paquet sans s’appercevoir de la métamorphose, et le remet à Valcour. Que l’on juge de la fureur de celui-ci. Il appelle Derville en duel pour le lendemain, et écrit une lettre très désobligeante à Constance. Cependant il interroge son valet qui lui avoue le tour qu’il a joué par Lisette à son rival préféré. Tout s’explique alors  Valcour obtient sa grâce, et Derville ne reçoit que les protestations qu’il lui fait de son repentir.

Le dialogue au commencement avoit paru soigné et spirituel, et l’enthousiasme avec lequel on applaudissoit présageoit une fin plus heureuse à cette représentation. Mais bientôt les trivialités, les jeux de mots, dont par bonheur le goût commence à se passer, ont fait changer ces favorables dispositions.

Elleviou, Martin, et mesd. Philis ainée et Pingenet ainée ont reçu durant la représentation de nombreux témoignages de la satisfaction du public. Mais que faire lorsque l'arrêt est prononcé contre l’ouvrage ?

L’auteur de la musique n’a point mérité autant que l’auteur des paroles, la disgrâce qu’il a partagée néanmoins avec lui. L’ouverture est extrêmement jolie.

F. J. P. B. G***.          

Magasin encyclopédique ou Journal des sciences, des lettres et des arts, VIIIe année (an XI-1802), tome troisième, p. 401 :

[Compte rendu qui laisse le lecteur sur sa faim : si on sait que l’ouvrage n’a eu qu’un demi-succès, qu’il n’a pas de rapport avec le poème de Pope (que tout le monde connaît apparemment), et qui sont les auteurs, on ne sait pas de quoi il parle, ni ce qu’il faut en penser. Pas grand chose, sans doute.]

Théâtre Feydeau.

La Boucle de Cheveux.

Cet opéra en un acte, joué le 8 brumaire, n'a eu qu'un demi-succès. Il n'y est pas question de la Boucle de Cheveux, chantée si agréablement par Pope. Les auteurs sont les CC. Hoffman et Dalayrac.

[La Boucle de cheveux enlevée (The Rape of the Lock) est un poème narratif d'Alexander Pope (achevé en 1717), une satire de la société anglaise et de son intolérance envers les catholiques. Pope y ridiculise les traditions de l’épopée.]

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