Le Baron de Trenck ou le Prisonnier prussien

Le Baron de Trenck ou le Prisonnier prussien, fait historique, en un acte et en vers, de Gabiot, 8 Juin 1788.

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Cailleau, 1788 :

Le Baron de Trenck ou le Prisonnier prussien, fait historique, en un acte et en vers ; Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique, le Mardi 8 Juin 1788.

Avant la liste des personnages, un texte d'une page explique le décor à mettre en place pour jouer la pièce :

LE PRISONNIER PRUSSIEN.

« Le Théâtre (comme le décrit lui-même le Baron de Trenck dans son histoire, & pour exécuter la pièce, je crois qu'il est impossible de s'en passer) ; le Théâtre, dis-je, représente un cachot très-obscur ; sa largeur est de huit pieds, & sa longueur de dix. Dans un angle, est construit, en briques, une espèce de banc destiné à asseoir le Baron de Trenck ; & vis-à-vis, une fenêtre en demi-cercle garnie de barreaux très-gros & très-serrés ».

« A côté du siége de briques, on voit scellé dans le mur l'anneau auquel sont attachées les chaînes du Baron. Ses deux pieds sont serrés dans des chaînes qui tiennent à cet anneau ; ses deux mains dans d'autres chaînes qui répondent à une large bande de fer qu'il a autour du corps. A chaque menote est un anneau dans lequel passe une barre longue de deux pieds, pour empêcher que les deux mains ne se joignent ; & en outre le Baron a, autour du col, un carcan de fer, d'où pend une grosse chaîne qui va se rejoindre à celle des pieds.

« Sur, & dans le mur opposé au siége, est gravé, en briques rouges, le nom de Trenck ; & sous ses pieds, on voit une tombe sur laquelle est » incrusté le même nom, au-dessus d'une tête de mort. C'est sous cette tombe que Trenck doit être enterré après sa mort, que l'on croit infaillible dans ce cachot ».

Le baron de Trenck est un prisonnier illustre, emprisonné en 1745 en Prusse sur ordre de Frédéric II après la découverte de sa liaison avec la princesse Anne-Amélie, la sœur du roi. Il fait plusieurs séjours en prison, dont il s'évade, ou dont il est libéré sur l'intervention de Marie-Thérèse d'Autriche (en 1763). Il mène ensuite une vie d'aventures, voyageant, faisant des affaires et écrivant le récit de sa vie. Il vient à Paris au début de la Révolution dont il partage les idées, mais, considéré comme un espion prussien, il est arrêté en1793 et est guillotiné le 25 juillet 1794.

Dans la base César, la pièce, attribuée à Gabiot, est présentée comme un fait historique en un acte, en vers. Elle est créée sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique le 8 juin 1788. Puis elle est jouée sur le même théâtre 36 fois en 1789 et 11 fois en 1790. S'y ajoutent 2 représentations en 1790 sur le Grand Théâtre de la Monnaie à Bruxelles.