Le Billet au porteur. Comédie en un acte et en prose de Corsange, 3 juin 1797.
Théâtre des Jeunes Artistes.
La pièce a été publiée chez Lacourière, mais elle n'est pas disponible sur Internet, du moins je ne l'ai pas trouvée.
Courrier des spectacles, n° 149 du 16 Prairial an 5, 4 juin 1797, p. 2-3 :
[Demi-succès pour une pièce reposant sur une intrigue financière : un homme qui doit de l'argent et qui est menacé de saisie de tous ses biens. Sa fille qui tente de l'aider en cherchant de l'argent. Un propriétaire qui exige son argent avec tant de violence que la pauvre Adélaïde se trouve mal. Et celui qui détient le billet au porteur, pris de pitié, paie les dettes du père et devient ainsi son bienfaiteur. Le père, qui vient d'apprendre fort opportunément que son oncle, qui revient d'Amérique, lui apporte « une fortune considérable », propose à son bienfaiteur d'épouser sa fille. De l'intérêt, de la froideur, une morale excellente, faite de bienfaisance et d'humanité.]
Théâtre des Jeunes Artistes.
La comédie du Billet au Porteur, donnée hier à ce théâtre, a réussi sans avoir un grand succès ; l’auteur n’a pas été demandé.
Monville a perdu tous ses biens ; il doit un billet de six mille livres qui vient d’écheoir ; de plus , il est poursuivi par son propriétaire, qui lui demande deux termes de son loyer, et le menace, faute de paiement, de faire vendre ses meubles. Monville sort pour aller chercher de l’argent chez un de ses amis. Adélaïde, fille de Monville, fait vendre par Justine, ancienne soubrette de la maison, beaucoup d’ouvrages de broderies. Celle-ci craignant de ne pas toucher la somme aussitôt qu’elle le voudroit, emprunte 20 louis à Charles, domestique de la maison, et qui possède un certain avoir, fruit de ses économies : Charles les lui promet. Le propriétaire vient réclamer son argent ; Adélaïde ne peut le satisfaire ; il menace des huissiers ; elle se trouve mal, on l'emmène. Durval, possesseur du billet de 6000 liv., a été présent à la fin de cette scène ; il est touché du sort de son débiteur ; il fait venir Adélaïde, la rassure, paie le propriétaire, et déclare à la fille de Monville tout ce que la beauté malheureuse lui a inspiré d’amour et d’intérêt : il sort. Monville rentre, il n'a pu trouver d'argent ; sa fille lui déclare ce qui vient de ce [sic] passer, et nomme Durval son bienfaiteur ; le père est transporté de joie au récit de cette belle action. Durval revient, demande Adélaïde en mariage. Monville qui vient de recevoir une lettre d'un de ses oncles, qui lui mande de l’Amérique qu’il arrive avec une fortune considérable ; Monville éprouve un instant Durval, et lui dit que sa fille n’a rien. Durval les presse de les unir toujours ensemble ; le père, sensible à cette marque de désintéressement, consent au bonheur de sa fille avec Durval.
Cette petite comédie a de l’intérêt, et cependant elle est parfois très-froide ; la morale répandu dans la pièce est excellente, et on y respire par-tout la bienfaisance et l’humanité.
D. S.
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