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Le Bon père, ou la Suite du Bon ménage

Le Bon père, ou la Suite du Bon ménage, comédie en un acte et en prose, de M. Florian, 2 février 1790.

Théâtre Italien.

Titre :

Bon père (le), ou la Suite du Bon ménage

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose

Musique :

non

Date de création :

2 février 1790

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

M. Florian

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Brunet, 1788 :

Le bon Père, ou la Suite du bon ménage, comédie en un acte et en prose. représentée sur un Théatre de Société, le 2 Février 1783.

Le nom de l’auteur figure sous la dédicace de la pièce au duc de Penthièvre, que Florian présente comme le modèle de son personnage de bon père.

Mercure de France, tome CXXXVIII, n° 7 du samedi 13 février 1790, p. 81-83 :

[La pièce faussement nouvelle s’insère dans un ensemble de pièces dont Arlequin, leur personnage principal, passe à travers les grands moments de la vie, depuis sa tentative de séduction de celle qu’il épousera jusqu’à son veuvage et le besoin de marier sa fille (les Deux Billets, 1779, la Bonne Mère, 1785, le Bon Ménage, 1786). L’intrigue est d’une belle simplicité : Arlequin doit marier sa fille, mais il ne veut pas la forcer de prendre celui qu’il lui propose comme époux (c’est un « bon père »). Elle aime le secrétaire de son père, mais il est sans fortune, jusqu’à ce qu’il retrouve ses riches parents : au lieu de le congédier, Arlequin lui rend sa fortune et l’accepte pour gendre (et le mot invraisemblable n’est même pas employé ! L’analyse de la pièce a été rapide : le critique n’a pas pu évoquer « une foule de charmans détails qui ajoutent à l'intérêt de l'Ouvrage », et le ne fait qu’évoquer « cette ingénieuse naïveté, cette délicatesse de sentimens, et cette élégance d'expression » commune aux pièces de Florian. On attend d’ailleurs le symétrique du Bon père, la Bonne mère. Les interprètes sont très bons. Le compte rendu est très élogieux, très sensible aux bons sentiments qui abondent dans la pièce.]

THÉATRE ITALIEN.

Les Pièces que M. le Chevalier de Florian a données à ce Théatre, ont une physionomie, un caractère qui lui est propre. On sait que sa Comédie du Bon Ménage faisoit suite aux Deux Billets ; celle du Bon Père, qu'on a représentée avec beaucoup de succès le premier de ce mois, fait suite au Bon Ménage. C'est toujours Arlequin, représenté d'abord comme Amant, et qui reparoît ensuite dans les deux positions les plus délicates de la vie, comme époux et comme père.

Dans ce dernier Ouvrage, Arlequin est veuf, et il pleure encore son épouse, mais il est père d'une jeune personne, pour qui il a le plus tendre amour, et qui le console par l'attachement le plus affectueux. Il est devenu riche par hasard. Se trouvant cn Italie , il a rendu des services à un homme de qualité, qui, en mourant, lui a laissé une fortune considérable.

Arlequin a chez lui une espèce de Secrétaire, jeune homme aimable et plein de délicatesse, qui s'est fait aimer de sa fille, sans avoir osé se déclarer, parce qu'étant sans fortune, il ne croit pas devoir espérer d'obtenir sa main En effet, le père a fait un choix; et il le propose à sa fille dans une Scène très intéressante, mais dès qu'il s'apperçoit de l'éloignement de Lisida, il renonce à son projet de la manière la plus touchante, et conforme à son caractère.

Ayant appris le motif qui empêche le mariage proposé, Arlequin croit devoir renvoyer son Secrétaire ; la bonté naïve qu'il met dans ses expressions en le congédiant, rend la Scène gaie et piquante. Mais enfin il découvre que ce même Secrétaire est le fruit d'un hymen secret, contracté par le bienfaiteur dont il a hérité : il est assez généreux ou assez reconnoissant pour lui rendre la fortune de son père ; et le jeune homme se propose, et est accepté pour gendre (1).

Nous n'avons pu rendre dans cette analyse rapide une foule de charmans détails qui ajoutent à l'intérêt de l'Ouvrage. On y retrouve cette ingénieuse naïveté, cette délicatesse de sentimens, et cette élégance d'expression qui caractérise tous les Ouvrages de M. de Florian. On prépare sur ce même Théatre la Bonne Mère, et c'est faite présumer un nouveau succès pour son Autcur.

La Pièce a été fort bien jouée, mais on doit des éloges particuliers à la manière dont M. Coraly a joué le rôle de père.

(1) Cet Ouvrage cet imprimé dans les Œuvres de M. de Florian.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome IV (avril 1790), p. 330-332 :

[L’auteur du compte rendu est plein d’indulgence pour une pièce à la fois nouvelle et déjà connue. Il souligne combien elle est émouvante.]

THÉATRE ITALIEN.

M. de Florian, qui, depuis long-tems, s'est plu à embellir le caractere d'arlequin, après avoir présenté successivement ce personnage, comme amant dans les deux Billets, & comme époux dans le bon Ménage, l'a offert ensuite comme pere dans la comédie de ce nom, qu'on a jouée le 1er. février à ce spectacle. Cette piece ayant paru sur différens théatres, & étant d'ailleurs imprimée, nous n'en donnerons qu'une très-courte analyse. Voici, à-peu-près, tout le fond de l'intrigue :

Arlequin, après avoir perdu sa chere Argentine & ses deux fils, a quitté Bergame, & est venu avec Nisida, sa fille unique, s'établir à Paris, où, jouissant de 60 mille livres de rente que lui a laissées un comte de Valcour, il tient un état très-brillant. Un jeune-homme, nommé Cléante, a rencontré Nisida à la promenade, & en est devenu éperduement amoureux ; mais, sans nom & sans fortune, il ne conçoit aucun espoir. Seulement, pour voir de plus près l'objet de sa tendresse, il s'introduit chez Arlequin, &, quoique capitaine de cavalerie, se donne à lui comme secrétaire.

Là il voit tous les jours, depuis six mois, sa chere Nisida ; &, sans lui avoir jamais parlé de l'amour qu'il ressent pour elle, il a su lui en inspirer un très-violent. Nisida, instruite qu'on veut hui faire épouser un marquis, avoue franchement à son pere, les sentimens qu'elle a conçus pour Cléante, & le supplie de la mettre au couvent, espérant que l'absence pourra guérir sa passion. Ce bon pere s'y refuse, & lui promet seulement d'éloigner son secrétaire ; mais sa joie est au comble, lorsqu'en s'acquittant de cette commission pénible pour son cœur, il apprend que Cléante est le fils de son bienfaiteur le comte de Valcour. Il se dispose aussi-tôt à lui remettre tout le bien dont il jouit, en le priant simplement d'assurer de quoi vivre à sa fille. Cléante reprend cette immense fortune ; mais c'est pour la mettre aux pieds de Nisida , dont la main, comme on le pense bien, ne lui est pas refusée.

Cette jolie comédie, que M. de Florian semble avoir plutôt écrite avec son cœur qu'avec son esprit, a été généralement goûtée, tant pour les caracteres heureux qu'elle renferme, que pour les traits de sentiment dont elle est semée.

Ce tableau touchant de l'Amour paternel, doit faire désirer que les acteurs de ce théatre s'empressent d'en offrir deux autres du même auteur, l'Amour filial & l'Amour paternel, productions également imprimées depuis long-tems, qui respirent, d'un bout à l'autre, la sensibilité la plus douce, & qui figureront parfaitement à la suite de celle dont nous venons de rendre compte.

D’après la base César, le Bon père, ou la Suite du Bon ménage a d’abord été jouée le 2 février 1783 chez le comte d’Argental, et a été publiée en 1784 chez Didot. Et elle a été jouée au Théâtre Italien à partir du 1er février 1790. Elle y est jouée 8 fois jusqu’au 5 septembre 1791. Jouée au Théâtre Français de la rue de Richelieu le 28 mai 1792, elle s’installe au Théâtre des Amis de la Patrie pour 72 représentations du 14 octobre 1793 au 6 juin 1796. Elle est également jouée au Théâtre des Jeunes Artistes (17 représentations, du 1er octobre 1795 au 16 avril 1796), au Théâtre de société de Momus (2 représentations les 11 et 16 janvier 1796), au Théâtre d’Emulation (2 représentations les 11 et 13 mars 1796), au Théâtre de Montansier (9 représentations du 14 mai au 22 août 1796. Soit 102 représentations en six ans et demi.

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