Le Brave Thénard ou le Soldat de la liberté, anecdote du 8 mai, de Plancher de Valcourt, 28 mai 1792.
Théâtre de Molière.
Chronique de Paris, n° 157 du 4 juin 1792, p. 622 :
[Le sujet de la pièce, c'est une attaque des Autrichiens contre une patrouille française, à cinquante contre huit. Les Autrichiens tuent d'emblée sept Français, et reste seul le courageux Thénard, qui vend chèrement sa peau. Le critique se limite à se demander comment son acte de courage a pu être connu, puisqu'il ne reste aucun survivant de la malheureuse patrouille, et que personne ne peut donc témoigner. Sous la protection de Boileau (« rien n'est beau que le vrai »), il constate qu'il n'est pas utile de mettre en avant des « traits généreux »impossibles à prouver, alors qu'il y en a tant d'avérés, et que le fait que Thénard soit en sentinelle enlève beaucoup à son héroïsme : « son noble dévouement » en devient simplement « un devoir indispensable ».]
On a donné au Théâtre de Molière le Brave Thénard. anecdote du 8 Mai, avec succès Cette histoire a été racontée par M. Gorsas. Il dit que Thénard étoit en patrouilles avec sept autres soldats; cinquante autrichiens les attaquent ; ils résistent ; sept sont couchés par terre : Thénard reste seul Rends toi, ou tu es mort ! crie un hulan [sic]. Vivre libre ou mourir, répond Thénard, en lui brûlant la cervelle; & aussi-tôt il tombe percé de coups. Certes ce trait est digne d'être mis au nombre de ceux qui honorent le patriotisme & la valeur de nos soldats : mais on peut demander qui a rapporté cette nouvelle, puisque Thenard, le héros de cette histoire, étant mort le dernier, n'a pu la raconter à personne. On demandera pourquoi les généraux qui ont rendu compte du beau trait du grenadier Pie, & de celui du brave caporal fait officier, n'ont-ils pas parlé de celui-là. Comme rien n'est beau que le vrai, & qu'assez de traits généreux signaleront cette révolution, nous demandons les preuves de ce fait. Nous observerons que l'auteur de la pièce a gâté un peu la beauté de l'action, en supposant Thénard en sentinelle au moment où il est attaqué. Son noble dévouement ne paroit plus qu'un devoir indispensable.
On a donné après Cahin-Caha, parodie allégorie de la Mort d'Abel.
La pièce de Plancher de Valcourt a connu, d'après la base César, 8 représentations, du 28 mai au 19 août 1792, toutes au Théâtre Molière.
Représentations annoncées dans la Chronique de Paris :
lundi 28 mai 1792
mardi 29 mai 1792
mercredi 30 mai 1792
dimanche 3 juin 1792
lundi 4 juin 1792
dimanche 10 juin
dimanche 17 juin
jeudi 21 juin
mercredi 27 juin
vendredi 13 juillet
dimanche 19 août
vendredi 24 août
Soit douze représentations entre le 28 mai et le 24 août. Il ne semble pas qu'il y ait d'autres représentations après cette date.
Ajouter un commentaire