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Canard et Canardin ou le Père et le fils

Canard et Canardin ou le Père et le fils. facétie-vaudeville en un acte, de Bonel et Jorre fils [Jean-Claude Bédéno Dejaure], 7 nivose an 12 [29 décembre 1803].

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Almanach des Muses 1805

Sur la page de titre de la brochure,Paris, chez Barba, an XII (1804) :

Canard et Canardin, ou le Père et le Fils, facétie-vaudeville en un acte ; Par MM. Bonel et Jorre fils. Représentée sur le théâtre de la Porte S.-Martin, le 12 frimaire an xii.

La date donnée par la brochure est inexacte : elle correspond au 3 décembre 1803. Le Courrier des spectacles du 7 nivôse signale bien que la première a eu lieu à cette date, soit le 29 décembre, et et non au 3 décembre.

Courrier des spectacles, VIIme année, n° 2498 (Dimanche 10 Nivôse an XII, 1er janvier 1804), p. 3 :

[La pièce n’est pas jouée sur le bon théâtre : une fois de plus, le critique montre sa croyance en une hiérarchie des genres et des théâtres. Elle a néanmoins réussi, parce qu’elle utilise des moyens en accord avec les attentes du public. La pièce ne vaut que par des détails piquants, ce que confirme le peu d’intérêt de l’intrigue telle que résumée ensuite. Nom des auteurs : ils ont donc été nommés. Et un petit conseil, respecter les mœurs : il ne faut pas manquer de respect à son père !]

Théâtre de la Porte-St-Martin.

Ce théâtre si favorable aux pièces à spectacle, ne l'est pas autant à celles du genre dit poissard, qui veulent paroitre dans un cadre plus étroit. Aussi la pièce de Canard et Canardin, qui y est représentée depuis deux jours, y a-t-elle obtenu moins de succès qu'elle auroit pu en avoir ailleurs. Cependant elle a réussi, grâce à une ou deux situations plaisantes, à-plusieurs dictums populaires qui y ont trouvé leur place, et aux couplets dont quelques uns ont été applaudis. Le fonds en est bien peu de chose et l'ouvrage ne se soutient réellement que par les détails et par les allusions fréquentes auxquelles donnent lieu les noms de M. Canard et de M. Canardin.

Canardin, fils ds Canard, marchand de volailles, est amoureux de Rose, fille de madame des Sept-Graines, que celle-ci a promise au père parce qu'il lui offre mille écus. Canard s'est débarrassé de son rival en le chassant de sa maison, et pour faire agréer sou amour il fait présent à Rose d'un billet de loterie ; ce billet porte précisément les numéros sortis, et Canardin, qui s'en empare, va toucher le montant d'un terne qui sert à décider madame des Sept-Graines en sa faveur.

Les auteurs de cette bluette sont MM. Bonel et Jaure.

On peut leur conseiller, par respect pour les mœurs, de retrancher de la scène entre Canard et Canardin, les expressions dures et trop peu respectueuses que celui-ci se permet à l'égard de son père.

Courrier des spectacles, n° 3705 du 3 avril 1807, p. 3 :

[Après avoir rendu compte de l'Aveugle du Tyrol, le critique revient sur les débuts d'un jeune acteur venu de province du Théâtre de la Gaîté qui s'illustre dans Canard et Canardin. Il lui promet un bel avenir.]

Nous avons annoncé, il y a quelques jours l'arrivée d’un acteur qui jouissoit en province d’une vogue presqu’égale à celle de Brunet à Paris. Il a fait avant-hier à ce théâtre son premier début dans la pièce de Canard et Canardin. Il représentoit ce dernier personnage, et s’y est montré fort plaisant. Il a un masque heureux et beaucoup d’aisance en scène : il chante agréablement et avec goût. Il a prouvé sur-tout qu’il étoit comédien, lorsqu’il a joué les dernieres scènes de ce vaudeville. Elles appartiennent au genre burlesque ; il les a rendues d’une manière si comique, et avec tant d’à-plomb, qu’il a excité les éclats de rire universels. C’est une fort bonne acquisition qu’a faite le théâtre de la Gaîté, à qui cet acteur appartenoit de droit, puisqu’il doit tout ce qu’il sait aux leçons du directeur.

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