Canardin ou les Amours du quai de la volaille, comédie du gros genre, en deux actes, en prose, mêlée de chantes et de danses, avec un divertissement, de Joseph Aude, 24 vendémiaire an 9 [16 octobre 1800].
Théâtre de la Cité-Variétés.
Le Courrier des spectacles du 28 vendémiaire an 9 [20 octobre 1800] n'annonce pas la première de la pièce : il annonce « Canardin ou le Quai de la volaille, folie mêlée de chants, avec le prologue et le nouveau second acte », comme le faisait le numéro des 25 (deuxième représentation), 26 (troisième représentation), 27 vendémiaire. C’est le 24 vendémiaire [16 octobre] que la première a eu lieu. Et la pièce a été jouée une dizaine de fois jusqu’au 10 brumaire [1er novembre 1800].
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, se vend au théâtre de la Cité-Variétés, an neuvième :
Canardin, ou les Amours du quai de la volaille, comédie du gros genre, en en deux actes, en prose, mêlée de chantes et de danses, avec un divertissement, Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de la Cité-Variétés, 28 vendémiaire an 9.
La pièce est précédée d’un prologue en vers entre le directeur du théâtre et son associé.
Courrier des spectacles, n° 1322 du 25 vendémiaire an 9 [17 octobre 1800), p. 2 :
[La pièce est annoncée en première page : « Aujourd., la deuxième représentation de Canardin , ou le Quai de la volaille, com. «du gros genre en 2 actes, en prose, mêlée de vaudevilles, précédée d’un petit Prologue en vers, par l’Auteur de Mad. Angot au Sérail ».
En évoquant le nom d’autres « héros » de pièces du même genre, le critique range Canardin dans une catégorie qu’il estime peu. Le premier paragraphe commence par cette présentation peu favorable, avant de résumer rapidement une intrigue plus que convenue, rappelant combien le mariage était une affaire compliquée en ce temps. Le second paragraphe évoque l’ambiance électrique de la représentation à travers une métaphore filée de l’orage qui aurait éclaté après le prmeier acte, et aurait même empêché que les acteurs chantent le dernier couplet. Après les cris divers, c’est donc « une pluye abondante » qui a mis fin à la représentation, sans que le nom de l’auteur ait été demandé.]
Théâtre de la Cité.
Pour payer mes acteurs il me faut du nouveau.
Prologue de Canardin.
Canardin ! quel nom ! Ce n'étoit pas assez des dénominations burlesques de Nigaudin, de Jocrisse, etc., il falloit enrichir notre langue du mot de Canardin. Ce n’étoit pas assez des halles pour débiter mille phrases en style harenger ; il falloit nous transporter sur le quai de la volaille. Ce n’étoit pas assez des acteurs costumés en forts de la halle, charbonniers, charretiers, etc. ; il falloit nous présenter encore de la volaille, et de la volaille vivante, parlante, chantante. A vrai dire, ce n’étoit pas ce qu’il y avoit de moins intéressant dans la pièce. — Au fait, au fait, citoyen Rédacteur, au fait. — Canardin fils, placé pour une décade seulement, commis a l’inspection de la volaille sur le quai de la Vallée, fait la cour à Suson, qui lui préfère Godard, charretier de Chartres. La mère de Suson, après avoir obstinément refusé sa fille à ce dernier, apprend que Canardin n’a sa place que pour dix jours. Madame l’Intérêt se dédit et permet à Godard d’espérer la main de Suson.
Le premier acte entendu paisiblement et exécuté avec fracas, n’essuya aucun orage. Au commencement du second, le tems s’obscurcit, et après quelques moments de calme, le tonnerre gronda avec violence : les paix-là ! les sifflets, les bravo! les silence ! les applaudissemens auxquels se mêloient les cris des Oies et des Dindons, formoient un concert unique dans son genre. On se tait enfin, on écoute, le tonnerre s’éloigne insensiblement. . . — La pièce a-donc été jouée entièrement, me dira-t-on ? —. Pas tout-à-fait : la nuée éclate au couplet au public; une pluye abondante force les acteurs de se retirer sans pouvoir le chanter.
F. J. B. P. G ***.
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