Caroline et Storm, ou Frédéric digne du trône, mélodrame à grand spectacle de Mlle Le Riche, musique de Quaisain, ballets de Richard, 3e jour complémentaire de l'an 12 [jeudi 20 septembre 1804].
Théâtre de l'Ambigu-Comique.
Corse, acteur du Théâtre de l'Ambigu-Comique, est un probable coauteur.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, an 13 [1804] :
Caroline et Storm, ou Frédéric, digne du trône, mélodrame, en trois actes, A grand Spectacle, orné de Danses, Pantomime, Evolutions Militaires, etc. etc. Par Mademoiselle L. R***. Musique de M. Quaisain ; Ballets de M. Richard, Pensionnaire de l'Académie Impériale de Musiqu. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique, le 3e. Jour complémentaire de l'an XII (Jeudi 20 Septembre 1804.)
Le Catalogue général de la BNF associe Corse à cette pièce, sans dire quel rôle il tient. Une autre notice associe M. C*** à mademoiselle L.R. (et M. C*** pourrait être Corse). Mais on donne aussi comme coauteur Labenette).
Courrier des spectacles n° 2764 du vendredi 4 Complémentaire an 12 [21 septembre 1804] , p. 2-3:
[Pas d'entrée en matière : l'article commence par le résumé de l'intrigue, assez longuement détaillé. Il ne réserve pas de surprise : un méchant qui veut s'emparer de la femme d'un honnête homme qui a tenté de la garder en se battant en duel contre l'odieux séducteur, et qui a perdu : il est en prison. C'est un geôlier compatissant qui lui permet de s'échapper. Il rencontre sa femme qui lui apprend toute l'étendue du malheur qui les frappe : elle a de nouveau été enlevée, son oncle a tenté de la défendre, mais ila provoqué son ennemi en duel, si bien qu'il va être jugé. Le ravisseur arrive à l'auberge où les époux se cachent, nouvel enlèvement, arrestation de son mari, provcès d el'oncle. Mais le Roi, informé, arrive et rend la justice : l'épouse persécutée et son mari sont délivrés, et les deux hommes qui se sont battus en duel sont condamnés à mort, avant d'être graciés. Seul le méchant colonel est condamné à être dégradé. Après ce dénouement digne de Salomon, le critique commence par constater le succès : « il y a de l'intérêt », mais il faudrait varier les moyens pour le faire naître. En particulier, les « trois enlèvemens de la même femme » paraissent un procédé facile. La fin de l'article est consacré à souligner la qualité du ballet (juste un peu trop long), et de ses interprètes, et à féliciter les acteurs. Il ne reste plus qu'à nommer l'auteur des paroles (la seule à être nommée).]
Théâtre de l’Ambigu-Comique.
Première représentation de Caroline et Storm,
ou Frédéric digne du trône.
Belmann, ancien page de Frédéric, et époux de Caroline, vaincu en duel par le colonel Wester qui vouloit lui ravir sa femme, a été renfermé par son rival dans un souterrain où il a souffert pendant deux ans toutes les horreurs de la plus dure captivité. Un geolier plus humain que son persécuteur facilite son évasion, et Belmann, après une course pénible, arrive à une auberge, où on lui accorde un gîte. C'est là que vient de se réfugier une jeune femme qu’il reconnoît bientôt pour la sienne, et qui lui raconte en peu de mots le malheur qui la poursuit. Le Colonel Wester venant de la faire enlever de la maison de son oncle le capitaine Storm, qui avoit voulu vainement la défendre, et elle ne pouvoit s’empêcher de pleurer sur le sort de ce bon parent qui , dans son emportement contre le Colonel, lui avoit arraché sa décoration, et qui, par sa provocation au duel, avoit encouru la peine de mort. Effectivement, Storm désarmé par sou adversaire, avoit été conduit au camp, et devoit être jugé par un conseil de guerre. Tandis que Belmann se livre au plaisir d’avoir retrouvé son épouse, Wester arrive. Caroline se cache d’un côté, son mari de l’autre.
L’indiscrétion de l’hôtesse instruit le Colonel de l’arrivée de celle qu’il a fait arracher de sa maison. Il enfonce la porte du cabinet où elle s’est retirée Dans le même instant, Belmann qui s’est empare de deux pistolets, fond sur lui, mais désarmé par les gens de la suite du Colonel, il est reconduit dans son cachot, et Caroline reste au pouvoir de ce scélérat.
Cependant Storm a été conduit au camp, son procès s’instruit. Le Roi informé de son arrestation, le fait paroitre devant lui, et content de sa franchise , il le renvoie devant le conseil de guerre. Un mémoire que Belmann a adressé le matin à Frédéric, l’a instruit des attentats de Wester ; il l’interroge, et le fait conduire en prison.
D'un autre côté, Caroline et son époux, délivré par les gardes que le Roi à envoyés au château du Colonel, viennent se jetter à ses pieds ; mais Belmann à enfreint la loi contre le duel en se battant avec Wester, et Frédéric veut que le Conseil de Guerre prononce en même tems sur les trois accusés. Storm, le premier, est coudamné à mort, ensuite Belmann ; quant à Wester, on le renvoye devant les tribunaux civils. Frédéric, mécontent de ce jugement, fait grâce à Storm et à Belmann, en faveur de l'intéressante Caroline, et condamne le Co1onel à être dégradé à la tête de son corps.
Tel est le fonds de ce mélodrame en trois actes, représenté avec succès sur cc théâtre. Il y a de l’intérêt, mais les situations qui le font naître sont trop souvent répétées.
par exemple, il y a jusqu’à trois enlèvemens de la même femme, dont deux au premier acte, et un au second. C’est trop recourir aux mêmes moyens.
Le ballet du second acte est très-bien dessiné et bien excécuté ; mais il est un peu long. Du reste, ou a beaucoup applaudi plusieurs scènes, entr’autres celle de la reconnoissnce entre Caroline et Belmann, scène qui a été parfaitement rendue par mademoiselle Lévêque et M. Vigneaux.
Le rôle du roi de Prusse est joué avec assez de vérité par M. Tautin ; celui de Storm a été bien saisi par M. Carle, et M. Defresne a déployé du talent dans celui de Wester.
Dans le ballet, le public a distingué d’une manière particulière Mlle Gérard qui a exécuté plusieurs pas avec beaucoup de grâce et de légèreté.
Le public a demandé l’auteur, on est venu nommer Mlle. Leriche.
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