Charles et Caroline, comédie en cinq actes et en prose, de M. Pigault-Lebrun, 28 juin 1790, reprise en 1815.
Théâtre du Palais Royal (1790), Théâtre de l’Odéon (1815).
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Titre :
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Charles et Caroline
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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5
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Vers / prose ?
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en prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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28 juin 1790
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Théâtre :
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Théâtre du Palais Royal
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Auteur(s) des paroles :
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Pigault-Lebrun
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Cailleau et fils, 1790 :
Charles et Caroline, comédie en cinq actes et en prose. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Palais-Royal, le 28 juin 1790. Par M. Pinault-Le Brun [sic].
[Le nom de l’auteur est évidemment Pigault-Lebrun. Quant à la pièce, elle est parfois pourvue d’un sous-titre sur certaines brochures ultérieures : Charles et Caroline, ou les Abus de l’ancien régime.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome IV, p. 207-209 :
[Compte rendu de la reprise d’une pièce, 25 ans après sa création : c’est présenté comme le signe que le Théâtre de l’Odéon est en panne de nouveautés. Avant de résumer l’intrigue, le critique dit de quelle source il est inspiré, une anecdote pleine d’émotion. La pièce, qualifiée de comédie sur les brochures, lui apparaît plutôt comme un drame, « mais qui a le mérite d'exciter beaucoup d'intérêt. » (le « mais » montre que cela n’allait pas de soi, encore en 1815). Le résumé de l’intrigue nous plonge dans une sombre histoire de fils renié par son père parce qu’il s’est marié sans son autorisation, un père déchiré « entre la tendresse et l'orgueil ». Un constat : « le style n'est pas exempt d'emphase et de déclamation », mais c’est gage de succès d’après le critique, et l’auteur ne fait que suivre d’illustres exemples (Diderot, Mercier : exemples de la seule responsabilité du critique !). L’article s’achève par la liste des « principaux rôles », qui ont joué « avec talent et ensemble » (jouer avec ensemble, ce n’est pas toujours le cas dans les interprétations du temps).]
THEATRE DE L’ODÉON.
Faute de nouveautés, ce Théâtre vît de reprises. On y a remis dernièrement Charles et Caroline, comédie en cinq actes de M. Pigault-le-Brun, jouée pour la première fois en 1790.
L'anecdote qui lui a fourni le sujet de sa pièce, est assez curieuse ; un magistrat, indigne de ce nom, se rendit coupable d'une odieuse prévarication, et parvint à prouver juridiquement la mort d'un malheureux qui du fond de la Hollande invoquoit une loi positive qui l'autorisoit à disposer de sa main. Le mort en appela au parlement ; la première sentence fut confirmée, et l'appelant condamné aux frais, « Cependant, dit l'auteur de la pièce, comme le procureur connoissoit le défunt et son domicile, il lui fit signifier l'arrêt de la chambre qui le déclarait bien et dûment mort, avec l'invitation de l'aller payer sans délai, sous h peine d'y être contraint par corps. Charles, tout mort qu'il étoit, fut en personne payer le procureur, afin de ne plus entendre parler de tous les coquins à qui il avoit eu affaire dans ce malheureux procès. »
M. Pigault-le-Brun a fait sur ce sujet un ouvrage qui ressemble plutôt à un drame qu'à une comédie, mais qui a le mérite d'exciter beaucoup d'intérêt.
L'héritier d'un grand nom et d'une grande fortune épouse, sans le consentement de son père, une orpheline qui n'a que ses attraits et ses vertus. Abandonné par tout le monde, réduit à la plus affreuse misère, il a le courage, pour nourrir sa femme et son enfant, d'exercer le métier de commissionnaire et de portefaix. Un corrupteur pénètre dans son triste asile; c'est un jeune Seigneur qui veut enrichir et déshonorer Caroline. Les persécutions de ce scélérat, qui égare le cœur du père de Charles, et abuse de l'autorité du ministre, la courageuse fidélité des deux époux, le dévouement du bon Basile, pauvre commissionnaire qui a tendu à Charles une main secourable, l'amitié active du jeune frère de Charles, les combats qui s'élèvent dans le cœur du père entre la tendresse et l'orgueil, voilà les traits dont se compose ce tableau dramatique ; le style n'est pas exempt d'emphase et de déclamation, mais c'est le moyen de se faire applaudir, et rarement un auteur a le courage d'y renoncer. Diderot et Mercier l'ont employé; M. Pigault-le-Brun a pu le faire sans déroger.
La pièce est jouée avec talent et ensemble; Clausel, Perroud, Leborne, Thénard, Pélicier et Mademoiselle Délia remplissent les principaux rôles.
D’après André Tissier, les Spectacles à Paris pendant la révolution, tome I (1992), la pièce, créée le 28 juin 1790, a été jouée au Théâtre des Variétés 17 fois en 1790 et 2 fois en 1791 (p. 108). Le sous-titre ou les abus de l’ancien régime date de la deuxième édition en 1793. En 1791 et 1792, elle a été jouée 5 fois au Théâtre Français de la rue de Richelieu (p. 234). Soit un total de 24 représentations de 1789 à 1792.
La base César permet de suivre la carrière de la pièce de 1790 à 1799. Du 28 juin 1790 au 19 mars 1791, elle est jouée 20 fois au Théâtre du Palais Royal (que Tissier appelle théâtre des Variétés). Elle est également jouée, en 1791, deux fois au Théâtre de Caen. A partir du 8 septembre 1791, elle est reprise par le Théâtre Français de la rue de Richelieu : 4 représentations en 1791, 1 en 1792, 18 en 1794 (dont une au Théâtre Feydeau), 14 en 1795, 2 en 1796, 17 en 1797 (dont 4 au Théâtre des Victoires, 2 au Théâtre Molière, 1 au Palais des Variétés. En 1798 et 1799, elle est jouée 7 fois, dans 5 théâtres différents (Théâtre Français de la rue de Richelieu, Théâtre du Marais, Palais des Variétés, Théâtre Molière, et Théâtre des Victoire, où elle est donnée 3 fois).
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