Claudinet, ou le Dernier venu engraine, comédie en un acte et en prose, de Bosquier-Gavaudan, 21 avril 1808.
Théâtre des Variétés-Panorama.
Almanach des Muses 1809.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez madame Cavanagh, 1808 :
Claudinet, ou le dernier venu engraine, comédie en un acte et en prose, par M. Bosquier-Gavaudan. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des Variétés, boulevard Montmartre, le 21 avril 1808.
L'Opinion du parterre, sixième année, janvier 1809, p. 282 :
21 Avril.
Première représentation de Claudinet, ou le Dernier venu engrène, comédie en un acte et en prose, de Bosquier-Gavaudan, qui n'aurait eu aucun succès, si le rôle de Claudinet n'avait été joué par le coryphée de ce théâtre.
Le « coryphée de ce théâtre », c’est Brunet, l’acteur vedette du théâtre des Variétés-Panorama.
Le titre pose un problème de langue intéressant : les « grands dictionnaires » (TLFi ou Dictionnaire de l'Académie ignorent le verbe « engrainer »). On ne le trouve que dans des lexiques régionaux (dans le Lyonnais, avec le sens d'appâter le poisson, on en province avec le sens de « créer un chemin de grain pour attirer le gibier jusqu'au poste de chasse. Un seul emploi littéraire ancien, chez Buffon, où il signifie « ajouter à la nourriture des chevaux des aliments à base de grains végétaux », ce qui a pour effet de les rendre plus vigoureux, mais aussi moins dociles. Les dictionnaires en ligne signalent des emplois argotiques, illustrés par des exemples contemporains : entraîner, chercher des noises.
Si on regarde du côté du verbe « engrener » parfois employé dans le titre, comme dans l'Opinion du parterre, 1808, p. 282, on trouve trace de deux verbes tous les deux transitifs, avec pour l'un le sens d'emplir de grain, et pour l'autre relier les dents d'un pignon dans celles d'une autre (constituer un engrenage). Pour ce deuxième verbe, on a un sens figuré de « mettre en mouvement, en train » : ce serait commencer une affaire, bien ou mal.
Dans la pièce, le mot « engrainer » (et pas « engrener ») n'est employé que dans le titre, ce qui n'est pas très éclairant, et tout à la fin de la pièce, juste avant le vaudeville final. Claudinet, qui joue le rôle traditionnel de l'amant de la tout aussi traditionnelle jeune fille, a le dernier mot, en inversant le titre de la pièce : tout à sa joie d'épouser Babet, il s'exclame : « Que j'suis donc content ; j'espère que j'fais mentir le proverbe : C'est pas toujours le premier venu qui engraine », où le verbe engrainer pourrait signifier « emporter la mise » (ici, la main de Babet).
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