Clavijo ou la jeunesse de Beaumarchais, drame en trois actes en prose par M. C. Palmézeaux. Paris, Ant. Beraud, imprimeur, rue Mazarine, n° 20, derriere le college des Quatre-Nations, et chez tous les marchands de nouveautés ; 1806.
La pièce appartient à la catégorie des "Comédies imprimées et non représentées".
Almanach des Muses 1807.
De l'intérêt dans plusieurs scenes. Un rôle de journaliste espagnol qui ferait croire que l'auteur en veut un peu à quelque journaliste français.
Paul Philippe Gudin de la Brenellerie, Histoire de Beaumarchais (1888), p.123-124 :
Lorsque Beaumarchais s'occupait obscurément de ces opérations secrètes, le public s'occupait de sa gloire. Un homme de lettres, pénétré de la lecture de ses Mémoires, crut devoir mettre au théâtre l'héroïsme avec lequel il avait défendu sa sœur en Espagne, et il en fit un drame très-intéressant qu'il fit jouer dans une société particulière (1). Beaumarchais assista à cette représentation ; il est, je crois, le seul homme qui se soit vu jouer sur la scène avec éloges ; car, depuis Aristophane, qui calomnia Socrate sur le théâtre d'Athènes, jusqu'au jour où la plume glacée d'un froid imitateur (2) du poëte grec a défiguré J. J. Rousseau sur la scène française, les auteurs comiques ont pris souvent la liberté de traduire sur le théâtre des hommes vivants pour les tourner en ridicule; mais il fallait qu'il arrivât toujours à Beaumarchais, soit en bien, soit en mal, ce qui n'arrivait point aux autres.
(1) Ce drame, intitulé Norac et Javolci (Caron et Clavijo), fut représenté au Temple, ainsi que le dit Gudin, puis à Lyon, le 3 mars 1785, au profit des pauvres mères nourrices et imprimé la même année et dans la même ville (in-8', 76 p.). Il a été réimprimé en 1825, sous le titre de Beaumarchais à Madrid, dans les Œuvres choisies de l'auteur, réunies par sa nièce, madame de Beaufort d'Hautpoul (tome III), mais avec la date erronée de 1780. Beaumarchais écrivait à Marsollier, le 26 germinal an VII (15 avril 1799), qu'en passant à Augsbourg, il avait également vu jouer le Clavijo de Goëthe. « Mais, ajoutait-il, l'Allemand avait gâté l'anecdote de mon Mémoire, en la surchargeant d'un combat et d'un enterrement, additions qui montraient plus de vide de tête que de talent, et vous, vous l'aviez embellie. » Le dix-neuvième siècle n'a pas été moins séduit par cet épisode romanesque, et l'on a vu paraître tour à tour : Clavijo ou la Jeunesse de Beaumarchais, par Cubière-Palmezeaux (drame en 3 actes, 1806); un second Beaumarchais à Madrid, par Léon Halévy (Porte-Saint-Martin, 1831) ; Beaumarchais, drame historique, par Roland Beauchery et L. Cordier (1846) ; enfin, le Pamphlétaire, de M. E. Legouvé (1857), où Clavijo joue également un rôle. Voy. un article de M. A. Bettelheim, dans Die Gegenwart du 19 juin 1880, et la Bibliographie de M. Cordier.
(2) Palissot, dans la comédie des Philosophes. Le Mss. L. porte : « d'un singe maladroit».
Le Mss. L. désigne le manuscrit des Mémoires de Beaumarchais.
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