Clémentine, ou les deux Portraits, vaudeville, 2e jour complémentaire an 7 (18 septembre 1799).
Théâtre des Troubadours.
[Dans l’Esprit des journaux français et étrangers, vingt-neuvième année, tome I, vendémiaire an 8 [septembre 1799], p. 220-222, la pièce est présentée sous le titre de Clémentine et Victorin. De façon surprenante, il n’est pas question de portraits dans ce compte rendu...]
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Titre :
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Clémentine, ou les deux Portraits
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Genre
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vaudeville
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Nombre d'actes :
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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2e jour complémentaire an 7 (18 septembre 1799)
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Théâtre :
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Théâtre des Troubadours
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Auteur(s) des paroles :
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Les deux Clémentine, Clémentine, ou la Belle-Mère et Clémentine, ou les deux portraits, ont bien été créées le même jour, et ont fait l’objet d’un compte rendu dans le Journal de Paris, 4e jour complémentaire an VII.
Courrier des spectacles, n° du 3e jour complémentaire [19 septembre 1799], p. 3 :
Théâtre des Troubadours.
Des tableaux jolis, édifians, des scènes tendres et sentimales [sic], voilà ce qui distingue le vaudeville donné hier pour la première fois sur ce théâtre , sous le titre de Clémentine, ou les Deux Portraits.
Victorin, époux de Clémentine, s’absente depuis quelque temps, et s’attache à Isabelle, qu’un faux ami, de concert avec elle, lui a fait connoitre ; cet ami nommé Léandre a des vues à son tour sur Clémentine. Au moment où il est chargé par celle-ci de redemander son portrait à son époux, il instruit par une lettre Isabelle du succès de ses démarches, mais il oublie sur la table la lettre d’Isabelle. Victorin qui étoit prêt à quitter le portrait de son épouse, et à le lui remettre, est ébranlé par les caresses de son enfant, et instruit des pièges qu’on tendoit à sa bonne foi par la lettre que l’on trouve sur la table, il abjure son erreur et se reconcilie avec Clémentine.
On y a beaucoup applaudi divers couplets ; l’auteur ayant été généralement demandé, et gardant l'anonyme , on est venu chanter le couplet suivant que le public a fait répéter :
Air : Femmes, voulez-vous éprouver.
Sans en bien connoitre l'auteur,
Nous avons reçu cet ouvrage :
Par vous accueilli, son bonheur
Va dater de votre suffrage.
Puisqu’il vous plaît, venez souvent
Sans vous offenser du mystère,
Et caressez ce foible enfant
Que semble abandonner son père.
G....
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome III, p. 416-417 :
[Une histoire de portrait (de qui ?) demandé (mais à qui ?) qui permet à un mari prêt à quitter son épouse de se reprendre, grâce à la tendresse de son enfant : son couple est sauvé ! L’auteur a choisi de ne pas être nommé, ce que confirme le couplet chanté ensuite (préparé d’avance ?).]
THÉATRE DES TROUBADOURS.
Clémentine, ou les deux Portraits.
Victorin, époux de Clémentine, s'absente depuis quelque temps, et s'attache à Isabelle, qu'un faux ami, de concert avec elle, lui a fait connoître. Cet ami, nommé Léandre, a des vues à son tour sur Clémentine. Au moment où il est chargé par celle-ci de redemander son portrait à son époux, il instruit, par une lettre, Isabelle, du succès de ses démarches; mais il oublie, sur la table, la lettre d'Isabelle. Victorin, qui étoit prêt à quitter le portrait de son épouse, et à le lui remettre, est ébranlé par les caresses de son enfant ; et, instruit des pièges qu'on tendait à sa bonne foi, par la lettre qu'on trouve sur la table, il revient de son erreur, et se réconcilie avec Clémentine.
L'auteur de cette pièce, jouée, pour la première fois, le deuxième jour complémentaire, a été généralement demandé ; il a gardé l'anonyme, et on est venu chanter le couplet suivant, que le public a fait répéter:
Air : Femmes, voulez-vous éprouver, etc.
Sans en bien connoître l'auteur,
Nous avons reçu cet ouvrage ;
Par vous accueilli, son bonheur
Va dater de votre suffrage.
Puisqu'il vous plaît, venez souvent,
Sans vous offenser du mystère,
Et caressez ce foible enfant
Que semble abandonner sou père.
L’Esprit des journaux français et étrangers, vingt-neuvième année, tome I, vendémiaire an 8 [septembre 1799], p. 220-222 :
[La pièce, à l’évidente portée morale, raconte les tribulations conjugales de Clémentine, négligée par son mari, et le retrouvant finalement. Son succès ne vient pas du fonds, qui « n'offre rien de neuf », ni des moyens employés, qui « sont même un peu communs » ; il s’explique « par des détails gracieux, par une excellente morale, & surtout par cette teinte de mélancolie qui plaît tant aux femmes sensibles » (faut-il comprendre que le critique pense que la pièce vise le public féminin ?). Deux couplets sont reproduits, dont celui par lequel les acteurs informent le public de la volonté d’anonymat de l’auteur. Un dernier paragraphe fait l’éloge de deux acteurs qui incarnent Cémentine et Léandre le fat. Et tant pis pour l’acteur qui joue le mari, non nommé.]
THÉATRE DES TROUBADOURS, SALLE DE LOUVOIS.
Clémentine & Victorin.
La jeune & vertueuse Clémentine est délaissée par son mari (Victorin), qui est devenu éperdument amoureux d'une aventurière ; un fat, nommé Léandre, d'accord avec cette intrigante, s'efforce de brouiller ces deux époux, pour les amener à un divorce dont il compte profiter pour lui-même ; mais au moment où il croit recueillir les fruits de son intrigue, il est démasqué par sa propre faute : une lettre confidentielle où il dévoiloit ses projets, tombe entre les mains du mari volage, qui revient aussitôt de son égarement ; la réconciliation de Clémentine & Victorin, provoquée d'ailleurs par leurs jolis enfans, suit de près cette découverte, & le fourbe Léandre est ignominieusement chassé.
Tel est le sujet de Clémentine, pièce en un acte, mêlée de vaudeville, dont la 1re. représentation a obtenu un succès complet. Le fonds n'offre rien de neuf ; les moyens secondaire sont même un peu communs ; mais l'auteur a su dédommager de ces deux défauts par des détails gracieux, par une excellente morale, & surtout par cette teinte de mélancolie qui plaît tant aux femmes sensibles. Parmi les couplets qui ont été le plus applaudis, nous avons distingué les deux suivans.
CLÉMENTINE.
AIR : ô Mahomet.
Lorsqu'en mon cœur, son absence cruelle
Fait trop souvent maître un dépit jaloux,
Mon fils est là, tremblante je l'appelle ;
En le voyant je crois voir mon époux.
Touché des pleurs qui mouillent ma paupière,
Il me caresse, & moi je lui souris.
Est-il de maux que n'oublie une mere,
En recevant les baisers de son fils !
L'auteur ayant été demandé, a voulu garder l'anonyme ; voici comment on a instruit les spectateurs de sa modeste résolution.
AIR : Que d'orgueil prêt à s'enflammer.
Sans savoir quel en est l'auteur,
Nous avons reçu cet ouvrage ;
Par vous accueilli, son bonheur
Va dater de votre suffrage ;
Puisqu'il vous plaît, venez souvent,
Sans vous offenser du mystère,
Caresser ce trop foible enfant,
Que semble abandonner son père.
On ne sauroit trop donner d'éloges à la citoyenne Laporte, pour le talent qu'elle a déployé dans le rôle de Clémentine. Ses grâces & 1a profonde sensibilité ont singulièrement contribué au succès de la pièce. Le C. Frédéric a aussi mérité beaucoup d'applaudissemens, dans le rôle de Léandre ; cet acteur acquiert de jour en jour, & fait surtout de rapides progrès dans l'art de chanter le vaudeville.
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