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Constance et Colignan

Constance et Colignan, drame en 4 actes, en prose, de Desriaux, 1er ou 2 mars 1792.

Théâtre de Molière.

L'attribution de la pièce à Desriaux vient de la base César, qui fixe aussi la première (et unique) représentation au 2 mars 1792.

André Tissier, Spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 1, p. 244 signale que la pièce n'a connu qu'une représentation, le 2 mars 1792. Mais il ne donne pas de nom d'auteur.

Gazette nationale ou le Moniteur universel, n° 61 du 1er mars 1792, p. 508 : « première représentation de Constance et Colignan, drame en 4 actes ». Cette première a été annoncée à partir du 12 février. Et l'annonce n'apparaît plus après le 1er mars : le 2 mars est la date de la première représentation de la pièce et, semble-t-il, de la dernière.

Chronique de Paris, n° 64 du dimanche 4 mars 1792, p. 254-255 :

[Compte rendu d'une pièce éphémère (la base César ne connaît qu'une représentation, le 2 mars 1792 au Théâtre de Molière). Le critique se contente de résumer l'intrigue, plutôt conventionnelle (encore une jeune femme qui s'est mariée secrètement et de refuser de ce fait celui qu'il était prévu qu'il épouse, ce qui fâche fort son père qui la fait enfermer et veut l'empoisonner ; mais elle est délivrée par son mari et son père finit par lui pardonner et approuve son mariage). Il juge de façon positive l'écriture de la pièce, dans laquelle il souligne l'efficacité de l'opposition entre « sévérité du père » et « la sensibilité inquiète d'une tante ». Les interprètes sont excellents.

Après la pièce jouée par des adultes, la pièce jouée par des « enfans de 10 ans » est parfaitement bien interprétée malgré l'invraisemblance de ces petits acteurs jouant la Servante maîtresse.]

SPECTACLES.

Théâtre de Moliere.

On y a donné, vendredi dernier , la première représentation de Constance & Collignan, drame en 4 actes & en prose. Constance, fille de dom Pedre, est promise à Ferdinand, jeune Castillan ; mais elle le refuse, étant mariée secrètement à Collignan, neveu de l’ambassadeur de France, dont son père a à se plaindre. Cet amour ayant transpiré, Constance est jettée dans une tour, où la colère de son père devient plus forte contre elle, en apprenant qu’elle est mariée & qu’elle a un enfant. Il lui envoie., dans la prison, une lettre & du poison. Sur ces entrefaites, Collignan arrive avec quelques amis, force la prison., & delivre Constance, dont le père, désarmé par Collignan qui lui donne la vie, & sollicité par Ferdinand lui-même, finit par approuver l’union.

Cette pièce est écrite avec pureté & chaleur. La sévérité du père est bien en opposition avec la sensibilité inquiète d'une tante de Constance. Ce dernier rôle est rendu avec beaucoup de vérité par madame Boursault. M. Boursault fait l’officier français ; & cette pièce est en
général fort bien jouée.

Après, on a donné la Servante maîtresse, jouée par des enfans de 10 ans. Chant, applomb, connoissance de la scène & finesse, il n’ont rien laissé à désirer. Les éloges qu’ils méritent justifient ce vers de Boileau :

Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable.

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