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Crispin tout seul

Crispin tout seul, scène comique, mêlée de vaudevilles, par H. Pessey, 3 floréal an 10. [23 avril 1802].

Théâtre de la Gaîté

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 10 (1802) :

Crispin tout seul, scène comique, mêlée de vaudevilles ; Par H. Pessey. Représenté, pour les premières fois, à Paris, les 3, 4, 5, 6, 7 et 8 floréal an 10.

D'elles tout le mal qu'on l'on dit,
Prouve tout le bien qu'on en pense.

Pour et Contre.

Courrier des spectacles, n° 1875 du 4 floréal an 10 [24 avril 1802], p. 2 :

[Nouvelle extension du domaine des « tout seul » : après les personnages de la parade (le critique cite le quatuor de base des arlequinades), voilà un valet de comédie « tout seul ». Et la facilité du procédé est soigneusement soulignée : il a suffi d'enchaîner des couplets, certains bien tournés, d'autres « peut-être trop satyriques contre les femmes », auprès desquelles l'auteur finit par s'excuser (c'est d'elles que dépendrait le succès des pièces). L'intrigue est fort simple : Crispin se retrouve enfermé dans une maison inconnue, avec une lettre qui lui annonce qu'il en saura plus plus tard. Et quand il peut ouvrir la lettre, il apprend que l'auteur de la plaisanterie, c'est Carlin qui en profite pour dîner en tête à tête avec Marton. L'auteur a été demandé, et le comédien est cité lui aussi de façon élogieuse.]

Théâtre de la Gaîté.

Encore un tour de force ! Après avoir mis tout seul en scène chacun des personnages qui figurent ordinairement dans les parades, tels qu’Arlequin, Cassandre, Colombine et Gilles, on a voulu y mettre de la même manière un valet de comédie, et on nous a donné Crispin tout seul.

Voilà le champ ouvert pour tous les autres, et il n’y a pas de raison pour que cela finisse. Quoi-qu’il en soit l’auteur de la bagatelle représentée hier n’a pas eu à faire un grand effort d'imagination, il n’a pas mis son génie à la torture, mais il s’est tiré d’embarras avec assez d’esprit. La pièce se soutient par une série continuelle de couplets, parmi lesquels quelques-uns sont agréablement tournés, plusieurs peut-être trop satyriques contre les femmes à qui il finit par demander pardon, car il sait que c'est d’elles que dépendent les succès ou les chûtes.

Crispin a été transporté pendant son sommeil dans une maison étrangère, et à son réveil il se trouve près d'une bouteille et d’une tranche de jambon. Il cherche à découvrir chez qui il peut être ; il ne trouve dans l’appartement que des épées, et une lettre qui lui annonce qu’à dix heures on lui signifiera son arrêt contenu dans un autre billet qu’il ne doit ouvrir qu’à cette heure. Craignant qu'on n’en veuille à ses jours, il cherche les moyens de s’échapper par-dessus les toits lorsque l’heure fatale sonne. Il ouvre le billet. il est de Carlin, qui l'a fait enfermer dans ce lieu afin de profiter de son absence pour un déjeuner qu’il devoit donner à Marton.

Tel est le fonds de cette bleuette dont l'auteur a été demandé, c’est le citoyen Pessai. Le rôle de Crispin a été joué avec intelligence, par le cit. Melcour.

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