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La Capricieuse

La Capricieuse, comédie en un acte, en vers, d'Hoffmann, 30 juillet 1806.

Théâtre de l’Opéra Comique.

Titre :

Capricieuse (la)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en vers

Musique :

non

Date de création :

30 juillet 1806

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Comique

Auteur(s) des paroles :

Hoffman

[La pièce a été créée dans une représentation donnée au bénéfice d’un acteur, en même temps qu’un opéra-comique, Idala, qui a échoué, tandis que la Capricieuse a pu continuer sa carrière au Théâtre Français, auquel elle était destiné.]

Courrier des spectacles n ° 3461 du 30 juillet 1806, p. 2-3 :

[La Capricieuse est une des trois œuvres jouée au cours de la représentation donnée au bénéfice d’un acteur retiré. Elle développe un caractère déjà vu, celui d’une jeune fille qui ne souhaite pas se marier, et dont la pièce montre comment on la conduit à épouser un de ses deux soupirants. La pièce a suscité des sifflets envers une pièce qualifiée de « bluette d’une scintillation inégale, mais souvent agréable et piquante », mais « des acclamations obligeantes ont fait taire ces légers murmures » : peut-on sentir là l’action des amis de l’auteur venus au secours de la pièce ? La pièce a été jouée par des « acteurs très-distingués », et l’auteur n’a pas été nommé, mais le critique pense que ce n’est pas si grave : avec la seconde pièce dont il est aussi l’auteur, il a connu pire.]

En donnant deux pièces nouvelles et un ballet interrompu pendant long-tems, les Comédiens Français, ceux de l'Opéra Comique et de l’Académie Impériale de Musique, ont servi admirablement l’acteur estimable au profit duquel ils ont joué. On a voulu connoitre la Capricieuse, la Sultane Idala et la Rosière.

La Capricieuse est une bluette d’une scintillation inégale, mais souvent agréable et piquante. Une fille bizarre n’est assurement point un caractère neuf ; Virgile a dit depuis long-tems : Varium et mutabile semper fæmina ; mais on peut varier ce caractère de mille manières. L’auteur de la nouvelle pièce a fait de la sienne un personnage extraordinaire. Presque toutes les filles ne désirent rien tant que d’être mariées ; celle-ci ne désire rien tant que de ne l’être pas ; mais son père désire plus vivement encore d’ajouter aux honneurs de la paternité le titre de grand-père, et se met en tête de subjuguer son indocile.

Deux amans sont sur les rangs, l’un petit-maître, aimable roué, ruiné et cherchant à réparer sa fortune ; l’autre franc, honnête, aimant vivement et jouissant d’une grande opulence. Le père prétend que sa fille se décide entre l’un et l'autre ; et, pour arriver à ses fins, il engage les deux rivaux à faire aussi de leur côté tous leurs efforts pour vaincre la résistance de Mathilde. Ces arrangemens fournissent une scène fort agréable ; car Valcourt (celui des deux rivaux qui traite l’amour le plus lestement), persuadé que pour triompher de sa belle il faut attaquer l’esprit de contradiction, lui fait confidence qu’il est amoureux d’une jeune et jolie personne, et qu’il seroit au désespoir qu’on l’obligeât d’en épouser une autre : il pousse l’effronterie jusqu’à la prier de le haïr et de s’opposer aux nœuds que leurs parens ont dessein de former entr’eux. L’artifice réussit ; la capricieuse se sent tout-à-coup éprise de l’homme qui vient de lui déclarer qu’il ne l’aime pas. Elle congédie le rival. Valcourt profite de sa bonne fortune, et revient un instant après avec un notaire pour signer un acte de mariage. Mathilde, qui se voit jouée, donne sa main à Linval, compétiteur de Valcourt.

Quelques sifflets modestes ont annoncé que ce dénouement n’avoit point les suffrages publics ; mais des acclamations obligeantes ont fait taire ces légers murmures, et l’on a attendu paisiblement l’opéra-comique.

Les rôles étoient joués par des acteurs très-distingués : celui du Père par Michot, de Valcour par Fleury, de la Soubrette par Mlle. Devienne, de la Capricieuse par Mlle. Mézerai ; Armand a rempli avec succès celui de Linval.

L’Auteur n’a point- été nommé ; si c’est un malheur, c’est le moindre qu’il ait éprouvé ; car la Sultane qui est, dit on, de la même main, elle n’a pas été, pour le parterre, la Sultane favorite.

[Le compte rendu continue avec la critique d’Idala, puis de la Rosière.]

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 11e année, 1806, tome IV, p. 450 :

THÉATRE DE L'OPÉRA.

La brillante représentation donnée au bénéfice de Philippe, ancien acteur de l'Opéra-comique, n'a pas été fort heureuse pour l'auteur qui en a fait les frais. Idala et la Capricieuse étoient de M. Hoffman. Soit que le public fut mal disposé, soit que la salle fut trop vaste pour ce genre d'ouvrage , ni l'Opéra-comique, ni la petite comédie n'ont obtenu de succès. On les a rejoués depuis, et la Capricieuse seule paroît devoir rester au Théâtre français.

Eugéne Laugier, Documents historiques sur la Comédie Française pendant le règne de S.M. l’Empereur Napoléon Ier(Paris, 1853), p. 180, parle de chute à propos de la représentation du 30 juillet 1806, sans dire où elle a eu lieu, mais il dit qu’elle « se relève à la deuxième représentation ». D'après la base La Grange de la Comédie Française, cette deuxième représentation, qui a eu lieu le 2 août 1806, a aussi été la dernière.

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