La Ci-devant jeune femme, vaudeville en un acte, de Simonnin [et Chazet], 24 mai 1813.
Théâtre des Variétés.
La présence d’un coauteur n’est pas signalée par la brochure ni par les comptes rendus dans la presse, mais elle est admise par le catalogue général de la BNF comme par la Bibliothèque dramatique de M. de Soleinne.
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Titre :
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Ci-devant jeune femme (la)
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Genre
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vaudeville
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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24 mai 1813
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Simonnin [et Chazet]
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Gardy, 1813 :
La ci-devant jeune femme, comédie en un acte, mêlée de couplets, Par M. Simonnin, Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 24 mai 1813.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome III, p. 447-448 :
[Le critique fait dans son compte rendu un aveu rare : il n’a pas bien compris la pièce, ce qui donne à penser qu’elle n’est ni simple ni claire. Il attribue son succès à l'interprète masculin. Après quelques lignes de résumé de l’intrigue, il donne son verdict : « beaucoup de moqueries et fort peu de raison et de naturel », ce qui est une condamnation sévère.]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
La ci-devant Jeune Femme, vaudeville en un acte, joué le 24 mai.
L'excellente caricature de Potier dans un rôle de fat miope, de petit-maître du plus mauvais ton a fait le succès de cette pièce, dont le sujet n'est qu'une mystification que je n'ai pas bien comprise. Une vieille femme veut se moquer de sa nièce, laquelle, pour se moquer de sa tante, est venue se mettre à son service. Cette tante, qu'elle a appelée ci-devant jeune femme, quitte ses robes de damas pour une tunique de mérinos. Le fat lui fait une déclaration, et est, à la fin de la pièce, congédié par la tante et par la nièce, qui se moquent de lui. Voilà, comme on peut le voir, beaucoup de moqueries et fort peu de raison et de naturel. L'auteur de cette pièce est M. Simonnin.
Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, tome 4, p. 285 :
[On est un peu surpris de trouver dans un dictionnaire, fût-il universel, un si long article sur une pièce somme toute mineure. Mais il manifeste une compréhension de la pièce que le critique du Magasin encyclopédique ne revendiquait pas.]
Ci-devant jeune femme (La), comédie en un acte, mêlée de couplets, de Simonnin, représentée sur le théâtre des Variétés le 24 mai 1813. La pièce précédente [le Ci-devant jeune homme] a donné l'idée de celle-ci ; mais la ci-devant jeune femme n'a pas, comme le ci-devant jeune homme, la manie ridicule de se croire encore à l'âge où l'on fait tourner les têtes ; elle accepte ses cinquante ans fort spirituellement, et ne cache point qu'elle a enfants et petits-enfants, au contraire. Elle est veuve, n'oublions pas de le dire, elle est vive encore et gracieuse, si bien qu'elle a conquis sans y prendre garde le cœur d'un jeune fat à la mode, qui répond au nom de de Clignotte. Ce volage personnage a soupiré naguère pour la belle Honorine, la cousine même de Mme de Melcourt (c'est ainsi que s'appelle notre aimable ci-devant jeune femme), et Honorine, qui a connaissance de l'infidélité du sieur de Clignotte, veut essayer de s'amuser aux dépens de ce dernier, et, par la même occasion, aux dépens d'une ci-devant jeune femme. A cet effet, elle songe à s'introduire en qualité de femme de chambre, et sous un costume d'emprunt, chez sa parente et rivale. Oui, mais elle a confié ses projets à une de ses meilleures amies. Faut-il le dire ? la femme ne sait que difficilement garder un secret : l'indiscrétion,
C'est là son moindre défaut.
Et la confidente d'Honorine n'a rien de plus pressé que d'aller charitablement tout conter M. Lerond, homme de cinquante ans, ami de Mme de Melcourt. Celle-ci juge que sa cousine Honorine et son amoureux de Clignotte, jeunes tous les deux, ont tous les deux besoin d'une bonne leçon. Elle essaye de la leur donner d'abord en rendant intolérable le service de sa nouvelle femme de chambre, puis en parlant de mariage à notre jouvenceau au moment môme où ses enfants et petits-enfants, chargés de bouquets, viennent lui souhaiter sa fête. Vous voyez d'ici le jeune de Clignotte faire la grimace ; l'idée d'avoir à ses noces une si respectable lignée ne lui sourit qu'à moitié ; il ne se soucie plus guère d'épouser une mère-grand qui ne lui apportera en dot qu'un ci-devant jeune cœur. Mme de Melcourt lui dit pourtant avec un sourire charmant, en lui montrant tous les siens : « Vous voyez qu'il y aura du monde à notre mariage. » Il commence à réfléchir : « C'est bien intéressant, pense-t-il, mais, d'honneur, je ne peux pas épouser tout ça. » Il est au supplice. La ci-devant jeune femme est bonne, heureusement pour lui. Pour ne pas prolonger plus longtemps le martyre d'Honorine, elle lui découvre que, sous ses vêtements de soubrette, elle l'a parfaitement reconnue, et, séance tenante, réconcilie les deux amants. « Vous avez voulu rire, j'ai ri, dit-elle. Appréciez mes intentions. Vous, jeune homme, respectez mon âge, et pardonnez ce tour de jeunesse à la ci-devant jeune femme. » Clignotte pardonne avec joie, et tout le monde est satisfait. Cette bluette, fort amusante, relevée de couplets piquants, a continué le succès du Ci-devant jeune homme. Potier qui avait créé le vieux fat Boissec, jouait ici le jeune fat de Clignotte, et on l'a vu dans la même soirée triompher dans ces deux rôles qui exigeaient des qualités différentes.
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