La Constitution à Constantinople, pièce allégorique, suivie d'un divertissement de chant et de danse, de Joseph Lavallée, 15 août 1793.
Théâtre National.
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Titre :
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Constitution à Constantinople (la)
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Genre
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pièce allégorique suivie d’un divertissement
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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prose
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Musique :
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oui
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Date de création :
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15 août 1793
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Théâtre :
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Théâtre National
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Auteur(s) des paroles :
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Lavallée
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L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 2 (février 1793), p. 336-339 :
[Une pièce et un divertissement... La pièce est assez maltraitée : ce qui est raconté n’a guère de rapport avec le sujet, « le caractere de l'Espagnol est absolument manqué », la pièce pourrait se passer dans n’importe quelle autre ville (il suffirait de changer les costumes). Le divertissement est bien mieux traité : il représente « l'inauguration de l'arbre de la liberté à Constantinople » et consiste, comme les cérémonies réelles, en un défilé de multiples groupes patriotiques, jusqu’à l’arrivée du « char qui porte l'arche de la liberté », avec force slogans en rapport avec la constitution ; à ce défilé s’ajoutent des danses, qu’on ne trouve pas dans les fêtes, et qui permettent d’admirer les exhibitions de très bons danseurs dans des costumes variés.]
La Constitution à Constantinople, piece allégorique, suivie d'un divertissement de chant et de danse ; par M. Lavallée.
Le turc Achmet entend le bruit du canon ; il veut savoir ce que c'est, & son valet Mahmud lui apprend que ce sont les ça ira, ou s'il aime mieux, les François qui font une grande fête. Bientôt le consul de France, qui vient demander à Achmet la permission de la célébrer dans son jardin, lui apprend que c'est celle de l'acceptation de l'acte constitutionnel.
Cependant Achmet est sur le point de marier sa fille à l'Espagnol don Lopez, & il est si pressé de terminer ce mariage, qu'il ne se souvient plus que jamais les Mahométans ne se sont alliés avec les chrétiens, sans que ceux-ci ne se soient préalablement soumis à une certaine cérémonie qui, d'après l'Alcoran, est indispensable. Mais Achmet est philosophe, & il se propose d'aller vivre en Espagne avec son gendre.
Sa fille Zulime est bien loin d'être de son avis ; elle aime un François, nommé Mordeil, & elle déteste d'autant plus l'Espagnol don Lopez, qu'il se vante d'avoir fait prisonnier, & même d'avoir tué, dans un combat naval, l'amant de Zulime. Heureusement il n'en est rien. Mordeil arrive ; la soubrette Fatmé détrompe son maître sur le compte de Lopez, qui n'est qu'un menteur, un fanfaron, & ce qui n'est pas commun chez les Espagnols, un petit-maître fort ridicule. Bien loin d'avoir pris Mordeil, c'est au contraire Mordeil qui lui a pris son vaisseau, & de-là un récit & un développement d'aventures, qui pour être fondées sur un trait d'histoire, n'en sont pas moins de la plus grande invraisemblance, à cause de la maniere dont elles sont présentées.
Achmet, qui déteste les menteurs, se dégoûte de Lopez, & donne sa fille à Mordeil. On voit que le cadre de cette piece n'est rien moins que neuf ; mais elle plaît par des détails, & des personnages accessoires de Dupuy, qui se montre comme un républicain prudent, & de Fatmé, qui n'aime rien tant au monde que les François.
Mais on ne sauroit se dissimuler que la plupart des idées que fournit cette piece, ne sont pas assez fortement liées au sujet ; que le caractere de l'Espagnol est absolument manqué, & que le titre est d'autant plus vague, qu'en faisant changer d'habit à quatre acteurs, la piece pourroit être la Constitution à Londres, à Amsterdam, à Madrid, à Venise, à Rome ou à Vienne, comme elle est la constitution à Constantinople.
Le divertissement qui termine cette piece, & qui, sans doute, auroit dû seul composer avec un bon prologue, le spectacle de ce jour, offre ce que la pompe du théatre peut fournir de plus grand. Aux coups de théatre près, c'est tout ce que Servandoni auroit pu mettre sur la scene. L'inauguration de l'arbre de la liberté à Constantinople, en est le sujet ; la marche civique des François, que des hommes & des femmes de toutes les nations accompagnent, nous retrace tout ce que nous présentent de pompeux, les cérémonies qui ont lieu, depuis quelque tems, dans des circonstances semblables. Des grouppes de citoyens, de citoyennes, d'enfans, de jeunes filles, de vieillards & de musiciens, des pelotons de gardes nationales, de canonniers, de troupes de ligne, des escadrons de cavalerie, le char qui porte l'arche de la liberté, & auquel sont attelés quatre superbes chevaux, tout cela défile sur la scene, & tout cela porte sur des bannieres, des devises & des emblèmes analogues à la cérémonie.
Mais ce qu'on ne trouve point dans les fêtes réelles, & que nous voyons ici sur la scene, c'est une troupe nombreuse de fort bons danseurs, qui exécutent une foule d'entrées & de pas aussi variés que leurs costumes. On distingue parmi eux plusieurs émigrés de l'opéra, du nombre desquels sont MM. Didelot & Laborie, & Mlle. Rose.
Servandoni est un peintre et un décorateur de théâtre franco-italien (1695-1766). Il est resté célèbre pour ses décors animés et ses machines de théâtre.
César : pièce en un acte et en prose. Première le 15 août 1793. 31 représentations jusqu'au 11 avril 1794.
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