Le Canal de l’Ourcq, ou la Promenade de l’Hiver, vaudeville, hiver 1815
Théâtre du Vaudeville.
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Titre :
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Canal de l’Ourcq (le), ou la Promenade de l’Hiver
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Genre
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vaudeville
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Nombre d'actes :
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Vers / prose
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prose, couplets en vers
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Musique :
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vaudeville
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Date de création :
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début 1815
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Mercure de France, journal littéraire et politique, tome soixante-deuxième, n° DCLXXII (samedi 25 février 1815), p. 363-364 :
[Le critique, qui n’a pas vu la première de la pièce, n’a pu constater son échec qu’à la deuxième représentation, renonce à en faire l’analyse, puisqu’on ne peut pratiquer cet exercice que sur les pièces qui ont un plan, et non sur une pièce épisodique, comme le Canal de l’Ourcq. C’est le défilé « plus fidèle que piquant » de ceux qu’on voit au bord de ce canal un peu passé de mode, défilé auquel les auteurs ont ajouté des personnages destinés à « animer l’action », au détriment de la vraisemblance. Les couplets uniformément construits sur des antithèses manquent de piquant. Le vaudeville final, au refrain bien choisi, a été accompagné de manifestations de désapprobation empêchant de comprendre les paroles des couplets. Peut-être que la pièce aurait été mieux à sa place au Théâtre des Variétés (on retrouve l’idée courante de la hiérarchie des théâtres comme des genres).]
Théâtre du Vaudeville. — Le Canal de l’Ourcq, pièce de circonstance, un peu hors de propos, puisque le canal n'est plus fréquente depuis long-temps, a éprouvé, m'a-t-on dit, une chute complète à la première représentation : je n'ai vu que la seconde, et je crois qu'on ne m'a pas trompé. Je ne m'engage point à donner l'analyse de ce vaudeville : on ne peut analyser que les plans, et non les scènes épisodiques : celles de la nouveauté offrent aux regards le tableau plus fidèle que piquant de tout ce qu'on voit sur les bords du canal : un marchand de marrons, un marchand de tisane, un maître de patin, etc., etc. Les auteurs y ont joint, pour animer l'action, une madame de Saint-Charles, qui a pris une pelisse à crédit chez son fourreur, et qui le rencontre à la promenade ; celui-ci lui fait une scène pour être payé, et la dispute devient très-vive, lorsqu'un vieux baron allemand, doublement ridicule, et par ses prétentions, et par son amour pour madame de Saint-Charles, acquitte la dette, et satisfait l'honnête fourreur.
Les. couplets ne m'ont pas paru piquans : presque tous les traits sont dans le genre de celui-ci:
Et c'est en courant sur la glace
Que j'enflamme les cœurs.
L'antithèse est toujours dans le mot, et jamais dans l'idée.
Le refrain du vaudeville était fort bien choisi: Glissez, n'appuyez pas. Je n'ai pas entendu les couplets, ils ont été chantes avec un accompagnement général de cannes, qui m'a fait perdre les paroles : toute la salle a pris part à ce concert bruyant : il me serait facile de prouver que le public avait en gaîté toute celle qui manquait à la pièce. Je pourrais indiquer aisément tous les défauts, mais il me semble que j'entends les auteurs me dire : Glissez, n'appuyez pas. Je me bornerai donc à leur faire remarquer qu'ils auraient peut-être été moins malheureux au théâtre des Variétés ; je regarde leur pièce comme une hostilité ; c'est une véritable violation de territoire.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome I, p. 400-401 :
[Pièce de circonstance : elle prend tout son sens quand le bassin de la Vilette gèle entièrement, ce qui n’est pas certain tous les ans. La pièce est purement épisodique, et le critique donne quelques exemples de ces situations qui réunissent des originaux, « plus ou moins plaisans ». Tableaux assez vrais, gaîté « quelquefois assez vive ». Les acteurs sont jugés assez sévèrement (à l’exception de Joly), et il faudra revoir la pièce quand les acteurs connaîtront leur rôle et que les scènes auront été raccourcies.]
Le Canal de l'Ourcq, ou la Promenade de l'hiver.
Une bonne et longue gêlée qui eût mis à la mode pendant quelques semaines la promenade au canal de l'Ourcq, eût ajouté beaucoup au mérite de circonstance de cette pièce. Son succès dépendoit un peu du degré du thermomètre; mais comme il est probable que l'hiver finira sans que le bassin de la Villette soit entièrement pris, les auteurs se sont résignés à lancer leur pièce.
Cette bluette offre une réunion d'originaux, plus ou moins plaisans. L'action principale se réduit à ceci : Un M. Glaçon recherche en mariage la nièce d'un fourreur ; l'amant aimé s'entend avec l'entrepreneur de traîneaux pour éloigner l'oncle et la tante, et se procure ainsi un entretien avec la jeune personne. Le rival, en prenant une leçon de patin, tombe dans l'eau, d'où on ne le retire qu'à condition qu'il renoncera à ses prétentions.
Les tableaux sont assez vrais, la gaieté quelquefois assez vive, et plusieurs couplets piquans. La pièce n'est composée que de scènes épisodiques.
M. Glaçon a été joué froidement par Hippolyte ; les auteurs peuvent se plaindre qu'il les a trop bien servis. Les acteurs ont souvent manqué de mémoire, ce qui n'a peu contribué à ralentir la pièce et à indisposer les spectateurs. Quand les rôles seront sus, et les scènes raccourcies, on pourra s'amuser de plusieurs détails plaisans, et de la vérité avec laquelle Joly représente un marinier à qui l'amour a fait quitter le Gros-Caillou pour le précipiter dans le canal.
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