Le Carrosse espagnol, comédie-vaudeville en un acte et en prose, d'Année, Jouy et Gersain. 14 nivôse an 8 [4 janvier 1800].
Théâtre du Vaudeville
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Titre :
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Carrosse espagnol (le)
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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14 pluviose an 8 [4 janvier 1800]
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Année, Jouy et Gersain
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Almanach des Muses 1801
Un carrosse destiné à la reine d'Espagne, et que des curieux allaient voir chez un sellier de Paris, a donné lieu à la jolie bagatelle dont voici le fonds.
Alphonse, espagnol, chargé de conduire à Madrid un carrosse fait à Paris, a perdu chez Rosalie, jeune veuve dont il est amoureux, une somme de dix mille francs ; un jeune homme à la mode, nommé Fierville, les lui a gagnés par supercherie. Fierville et Rosalie veulent voir le carrosse espagnol, et se rendent chez le sellier, qui conseille à Alphonse de se venger d'eux. Alphonse accepte la proposition relativement à Fierville, mais veut ménager Rosalie. Cependant le Sellier confie à Fierville le projet qu'à formé l'Espagnol d'emmener à Madrid un jeune homme et une jeune femme pour établir les modes françaises en Espagne. Fierville les présente, et offre d'emmener avec lui Rosalie. Alphonse accepte, mais ild éclare qu'il veut 10,000 francs de cautionnement. Fierville donne cette somme, Alphonse la reçoit, se decouvre, et laisse à Fierville sa maîtresse.
De l'esprit, des couplets très-piquans et bien tournés.
Courrier des spectacles, n° 1037 du 15 nivôse an 8 [5 janvier 1800], p. 2 :
[Ce carrosse espagnol a, semble-t-il, existé. Et il fallait le conduire de Paris à Madrid. La pièce nouvelle, dont les auteurs sont nommés, transpose au théâtre cette anecdote. Il faut bien sûr l'assaisonner d'un peu de sentimentalité, et les auteurs y ont mis une affaire d'amour et une affaire d'argent, deux affaires que l'intrigue combine. Le compte rendu, sur un ton léger, se limite à conter l'anecdote et de résumer l'intrigue. Rien de plus, ni sur la représentation, ni sur les interprètes.]
Théâtre du Vaudeville.
Un carrosse destiné â la Reine d’Espagne, attiroit naguères tous les curieux chez le Sellier, rue Feydeau. Il est parti, sûr de plaire à la cour de Madrid. D’autres Selliers ont fait de leur côté un Carrosse Espagnol, que tout Paris s’empressera de louer et qui, nous aimons à le prédire, ne restera pas sous la remise. Les citoyens Armée, Jouy et Gersain se sont cottisés, et ont donné naissance à cette jolie production, dont le fonds, très-léger, est enrichi des couplets les plus saillans et les plus agréablement tournés.
Alphonse, Espagnol, chargé de conduire à Madrid, un carrosse fait à Paris, a perdu chez Rosalie, veuve dont il étoit amoureux, une somme de dix mille francs. Fierville, jeune homme du jour, les lui a gagnés par supercherie et Alphonse a presqu’oublié sa perte.
Fîerville et Rosalie se rendent chez le sellier l'lmpériale, pour voir la voiture qui y attire la foule. L’Impériale conseille à Alphonse de se venger de Fierville et de Rosalie. De Fierville, j’y consens ; mais de Rosalie ! d’une femme !
Air : C’est du bien que l'on en dit.
L'amant dont les vœux sont déçus,
Ne se venge pas, il oublie :
Dans la femme qu'il n’aime plus,
Il voit celle qu’il a chérie.
Et jamais l’amour offensé,
Quelque douleur qu’elle lui cause,
De l’épine qui l'a blessé,
Ne doit se venger sur la rose.
L’Impériale confie a Fierville le prétendu projet qu’à formé l’Espagnol, d’emmener à Madrid un jeune homme et une jeune femme, pour introduire les modes françaises en Espagne. Fierville se présente, et offre Rosalie elle-même pour l’accompagner. Alphonse les accepte ; mais il déclare qu’il veut 10,000 francs de cautionnement. Cette somme lui est remise par Fierville, à qui Alphonse se découvre, et qui laisse Rosalie entre les mains de son premier amant.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome V, p. 275-277 :
[Qualifiée de « bluette », cette pièce appartient à la riche catégorie des pièces qui doivent leur succès « à une grande quantité de couplets saillans et spirituels ». Parce que, sinon, « pour l'intrigue elle est presque nulle » (il faut comprendre qu’il n’y a pratiquement pas d’intrigue). Pas d’autre commentaire sur la pièce : le résumé de l’intrigue semble aller dans le sens de l’auteur de la critique. La lecture des couplets reproduits est censée nous amener à les trouver « saillans et spirituels ».]
Théâtre du Vaudeville.
Le Carrosse Espagnol.
Cette bluette donnée au Vaudeville, le I4 nivôse, a dû son succès à une grande quantité de couplets saillans et spirituels : pour l'intrigue elle est presque nulle. Alphonse, Espagnol, chargé de conduire à Madrid un carrosse fait à Paris, a perdu chez Rosalie, jeune veuve dont il étoit amoureux, une somme de dix mille francs, que Fierville, jeune homme du jour, lui a gagné par supercherie.
Fierville et Rosalie se rendent chez l'Impériale pour voir la voiture qui y attire la foule. L’Impériale, de concert avec Alphonse, forme le projet de venger ce dernier de Fierville. Il lui confie qu’Alphonse a formé le projet d’emmener à Madrid un jeune homme et une jeune femme pour introduire les modes françaises en Espagne. Fierville se présente et propose Rosalie, mais l’Espagnol déclare qu’il veut dix mille francs de cautionnement. Cette somme est apportée par Fierville, à qui Alphonse se découvre, et qui abandonne Rosalie à son premier amant.
La pièce est des CC. Jouy, Année et Gersain.
Voici quelques couplets qui ont été redemandés.
Air: Du. Zéphyr.
Agir,
C'est souffrir ;
S'attendrir,
C'est languir ;
Réfléchir,
C'est vieillir ;
Trop sentir,
C'est mourir.
Mais fuir
Et bannir
Le desir,
Pour saisir
A loisir
Le plaisir,
C'est jouir.
Pourquoi
Près de moi,
Quand je vois
A la fois
Se placer,
S'empresser
Tous les jeux,
Tous les vœux ;
Sécher
A chercher
Un bonheur
Peu flatteur,
Dont l'appas
Ne vaut pas
L'embarras
De nos pas ?....
Agir, etc.
Qu'un petit maître,
Qui vient de naître,
Pour tout savoir,
Tout prévoir
Et tout voir,
Par goût
Et partout
Veuille entrer,
Se montrer,
Pénétrer ;
Je m'en rie,
Et je dis :
Agir,
C'est souffrir, etc.
Air du vaudeville d'Arlequin tout seul.
Au bokey, voiture légère,
On attelle un cheval léger ;
Circé, vêtue à la légère,
Va s'y placer d'un pied léger :
Au bois cette nymphe légère
Vole avec son amant léger :
L'amour de son aile légère,
Fait verser le couple léger.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome VI, p. 141 :
[Annonce de la brochure.]
LE CAROSSE ESPAGNOL, ou Pourquoi faire ? comédie-vaudeville en un acte et en prose, par GERSIN, ANNÉE et DEJOUY, représentée pour la première fois, sur le théâtre du. Vaudeville, le 14 nivôse an 8 ; prix, 1 fr. 5o cent., avec des airs notés. A Paris, chez le libraire , au théâtre du Vaudeville, rue de Malthe; et à son imprimerie, rue des Droits-de-1'Homme, n.° 44 ; an 8, in-8.° de 51 pages.
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