Le Chanteur éternel

Le Chanteur éternel, vaudeville en un acte, de Marc-Antoine Désaugiers et Dumersan, 2 frimaire an 14 [23 novembre 1805].

Théâtre Montansier-Variétés.

Les deux D*** de la brochure sont identifiés comme étant Désaugiers et Dumersan.

Titre :

Chanteur éternel (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

2 frimaire an 14 (23 novembre 1805)

Théâtre :

Théâtre Montansier-Variétés

Auteur(s) des paroles :

D*** et D*** (Marc-Antoine Désaugiers et Dumersan)

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mme Masson, an 14 (1805) :

Le Chanteur éternel, vaudeville en un acte par MM. D***, et D***. Représenté, pour la première fois, le 2 frimaire an 14. (23 novembre 1805.)

Courrier des spectacles, n° 3225 du 4 frimaire an 14 [25 novembre 1805], p. 2 :

[Les auteurs sont gentiment accusés d'avoir imité une pièce qui était elle même une imitation : ils se rangent dans la catégorie des copistes. Le sujet est ensuite discuté : le personnage d'un chanteur éternel « n'est pas trop dans la nature », mais on peut l'admettre comme une exception source de comique. Ce « chanteur éternel » inflige aux spectateurs 48 couplets, « qui contiennent l’exposition du sujet, l’intrigue, le dialogue et le dénouement ». L'intrigue consiste dans les efforts de l'oncle de l'amant d'une jeune femme d'empêcher son mariage avec « un niais » en chantant inlassablement, jusqu'à obtenir satisfaction. Un seul personnage parlant (ou plutôt chantant), joué par un acteur très volubile, les autres acteurs n'ont que des gestes à faire. « Les auteurs ont gardé l’incognito. »

Le Babillard est une comédie en un acte et en vers de Louis de Boissy (1725).]

Théâtre Montansier.

Le Chanteur éternel.

On peut diviser tous les artistes et tous les poëtes en deux classes, les inventeurs et les copistes. Le Chanteur éternel appartient aux copistes ; c’est une imitation du Parleur éternel, qui lui-même n’est guères qu’une imitation d’une scène du Babillard. On a dit assez impoliment : Imitatorum servum pecus, parce-qu’en effet, il y a un peu de servilité à se traîner sur la trace des autres. Le véritable auteur est celui qui n’emprunte qu’à la nature ; c'est la source unique de toute richesse.

Il n’est pas trop dans la nature qu’un homme parle toujours, encore moins qu’il chante sans cesse ; mais il y a des exceptions ; et c’est peut-être dans ces exceptions que consiste le principe comique. Nous n’aurions jamais à rire, si tout se passoit dans une ponctuelle exactitude. On peut donc s'amuser un instant d’un homme qui a la manie de parler seul et de parler toujours.

Tout le rôle du Chanteur éternel est renfermé dans quarante-huit couplets qu’il chante sans reprendre haleine, et qui contiennent l’exposition du sujet, l’intrigue, le dialogue et le dénouement.

Une jeune personne doit épouser une espèce de niais qui arrive du département de l’Ardèche, mais elle en aime un autre qui n’est ni niais, ni de l’Ardèche. L’oncle de ce jeune homme se met en tête d’empêcher le mariage du niais, et il en fait le pari avec la mère de la jeune personne. Il chante en effet avec tant de volubilité, il fatigue tellement de son babil tous ceux qui pourroient mettre obstacle à ses desseins, qu’il arrive à son but, tout essoufflé, en disant à la mère : Je suis rendu, et au parterre : Ne m’en demandez pas davantage.

Ce rôle est joué avec beaucoup de volubilité par Joli ; les autres personnages n’ont que quelques gestes à faire ; le Niais s’acquitte fort bien des siens ; et s’il ne parle pas, il est aisé de deviner qu’on n’a rien à perdre.

Les auteurs ont gardé l’incognito.

L’Opinion du parterre, troisième année (février 1806), p. 72 :

2 Frimaire.

Première représentation du Chanteur Eternel, vaudeville en quarante-huit couplets. Succès.

Le 5 frimaire, le spectacle gratuit donné en réjouissance de la prise de Vienne comprenait Jocrisse changé de Condition, le Chanteur Eternel, Sapajou, le Pont des Arts.

P. 71, dans une revue des acteurs du théâtre Montansier-Variétés, une phrase concerne Joly : « Joly n’est pas sans talent pour le vaudeville ; il s’est sur-tout fort bien tiré du tour de force qu’exige le Chanteur éternel. »

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