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Le Chien de Montargis, ou la Forêt de Bondy
Le Chien de Montargis, ou la Forêt de Bondy, mélodrame historique en trois actes et à grand spectacle, de Guilbert de Pixerécourt ; représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté, 18 juin 1814.
Théâtre de la Gaîté.
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Titre :
Le Chien de Montargis, ou la Forêt de Bondy
Genre
mélodrame historique à grand spectacle
Nombre d'actes :
3
Vers / prose ?
en prose
Musique :
non
Date de création :
18 juin 1808
Théâtre :
Théâtre de la Gaîté
Auteur(s) des paroles :
R. C. Guilbert de Pixerécourt
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1814 :
Le Chien de Montargis, ou la Forêt de Bondy, mélodrame historique en trois actes et à grand spectacle, de R. C. Guilbert de Pixerécourt, 18 juin 1814. Seconde édition.
L’Ambigu, ou variétés littéraires et politiques, volume XLVI, n° CCCCVI (10 juillet 1814), p. 46-48 :
[Ce compte rendu du Chien de Montargis est à la suite de celui de Barbanera.]
Parmi toutes les nouveautés, le Chien de Moutargis parait devoir, lui seul, fournir une longue et honorable carrière. La foule abonde tous les jours au théâtre de la Gaieté pour y jouir des talents mimiques de ce célèbre barbet, si novice encore dans l'art qu'il professe, et déjà investi de tant de gloire. Il est vrai qu'on n'a rien épargné pour appeler sur lui l'intérêt des spectateurs, pour l'en rendre l'objet exclusif, ou au moins privilégié ; et le peuple, toujours disposé à relever la renommée des personnages illustres par des mensonges romanesques, s'est empressé d'enrichir l'histoire de Dragon de ses fictions merveilleuses. S'il faut en croire cette déesse aux cent voix qui proclame les faits mémorables, Dragon avait un pere destiné comme lui à la carrière périlleuse du théâtre, et doué par la nature de cette pureté d'intelligence, de cette chaleur d'âme et de cette délicatesse de sentiments qui font les grands acteurs. Déjà quelques répétitions à huis clos avaient signalé ses jeunes talents à l'admiration d'un petit nombre de connaisseurs qui jouissaient discrètement de ce plaisir mystérieux ; mais le silence et les ténèbres qui entouraient leurs assemblées n'en dérobèrent point le motif à la pénétration de l'envie, qui veille au seuil des palais, à la porte des académies et à 1’entrée des coulisses ; elle pressentit avec effroi cette gloire nouvelle dont les rayons devaient avant peu tourmenter ses regards ; elle arma contre le pere de Dragon la jalousie d'un théâtre rival, et l'infortuné périt à la fleur de son âge, on ne sait si c'est par le fer ou par le poison, frustré des longs succès que lui préparait l'avenir ; tant il est vrai que le berceau du génie, comme celui d'Hercule, est entouré de serpents !
Dragon vivait : une physionomie heureuse, une grande facilité de conception, et des dispositions innées pour l'expression théâtrale, parlaient aussi puissamment en sa faveur que le souvenir de son pere. Il devint un objet d'espérance et bientôt de consolation pour les instituteurs de sa famille; aussi, de quels soins touchants sa jeunesse ne fut-elle pas entourée ! quelles précautions tendres la sollicitude inquiète de ses patrons n'opposa-t elle pas à toutes les manœuvres, à tous les dangers, et quel prix glorieux elle en a reçu ! Je me défie autant qu'un autre de ces données historiques, parce que je connais les illusions de la sensibilité qui laisse déterminer sa croyance par la vivacité des impressions plutôt que par la vraisemblance des faits. Je sais qu'en portant le flambeau de la critique dans ces traditions touchantes, à la manière de Bayle, on verrait probablement s'évanouir toutes les probabilités sur lesquelles elles s'appuyent ; mais j'ai essayé de ne les présenter que sous leur rapport idéal, sous leur point de vue poétique ou pittoresque et indépendamment de leur certitude. L'art vient de faire un pas de géant au mélodrame; les ressources de l'imagination se renouvellent ; les procédés de la composition dramatique, épuisés par tant de génies routiniers, font place à des procédés nouveaux ; la comédie ne restera pas pétrifiée, comme les bons esprits le redoutaient. Après avoir usé tous les caractères, tous les vices, tous les ridicules de la société, et même tous les portraits, ce qui paraît bien plus difficile, où pouvait-elle chercher des modèles, si ce n'est dans les races voisines, qui offrent tant de caractères nouveaux à exploiter, tant de nouveaux ridicules à peindre ? le genre classique ne se serait jamais permis cette licence. Mais nous vivons heureusement dans un âge romantique, où les folles lois d'Aristote sont estimées à leur juste valeur ; le règne animal enclavé dans le domaine de Thalie, est une des conquêtes de la nouvelle école. Le sujet du dernier mélodrame est une idée mère, une idée féconde qui va enrichir tous les théâtres, doubler tous les répertoires; et si l'esprit de nos poëtes paraît lent à la saisir, c'est qu'il erre encore étonné entre les sujets innombrables qu'elle lui présente, depuis le cheval de Pallas jusqu'à l'araignée de Pélisson.
Dans le Tableau chronologique de mes pièces, dressé par l’auteur, on relève que le Chien de Montargis a été représenté 462 fois à paris et 696 fois en province, ce qui fait 1158 représentations de la création à la publication du Théâtre choisi de Pixerécourt, tome 1 (1841) (p. 70). C’est un des très beaux succès de Pixerécourt.
Le tome 3 de ce même Théâtre choisi comporte un dossier de Jugements des journaux, p. 110-116:
Le tome 3 de ce même Théâtre choisi comporte un dossier de Jugements des journaux, p. 110-116 :
Gazette de France. 23 Juin 1814.
Vu l'importance de l'acteur qui remplit le principal rôle dans cette pièce, il est juste de parler de lui avant tout. Le jour qu'il a paru pour la première fois, ses prôneurs et ses amis, tranquilles sur son débit, sur ses intonations, craignaient seulement qu'il ne manquât son entrée, chose importante dans un début. Leur crainte a été sans aucun fondement. Le débutant n'a montré, ni trouble, ni hésitation en paraissant sur la scène ; et, quoiqu'il ne se soit pas présenté sous les auspices d'un professeur connu, il n'en a pas obtenu moins de succès. A la vérité de son jeu, à son aplomb, à son intelligence, quelques habitués ont cru reconnaître un acteur de la troupe canine qui a fait les délices de Paris, il y a quelques années : ils assuraient que le prétendu débutant, piqué de quelques passe-droits, avait rompu tout à coup les liens qui l'attachaient à son ancien directeur. Sans vouloir approfondir ces mystères de coulisses, contentons-nous de recommander au théâtre de la Gaité, de bien conserver ce nouvel acteur, de ne point le chicaner sur ses émoluments, et de lui accorder, s'il le faut, part entière dès son début ; c'est le moyen qu'il n'ait jamais de caprice, et que le spectacle ne soit jamais suspendu par indisposition. Mais revenons à la pièce.
Il s'agit d'un mélodrame historique. Pour ne rien prendre sur lui, l'auteur a eu soin de citer ses autorités. Avant la première représentation, on a fait circuler dans la salle une notice biographique sur le héros de la pièce, de peur, sans doute, que quelqu'un ne s'avisât de trouver étrange qu'on mît en scène un tel personnage. Ce soin était assez inutile ; l'histoire d'Aubri de Montdidier est fort connue. On sait que ce chien a découvert et vengé la mort de son maitre ; qu'appelé à combattre contre l'assassin, il le défit en champ clos et le força de confesser son crime. La sagacité d'un grand nombre d'historiens s'est exercée pour et contre l'authenticité de cette anecdote, et l'on pourrait encore ajouter à la nomenclature faite par M. de Pixerécourt. Bien plus, quelques historiens prenant parti pour telle ou telle espèce, ont voulu attribuer l'action du chien d'Aubri à celle qu'ils affectionnent le plus. Ainsi , les uns l'ont revendiquée pour les barbets, les autres pour les lévriers. Le théâtre de la Gaité a prononcé en faveur des premiers.
Je me garderai bien d'ôter aux spectateurs, par une analyse détaillée, le plaisir qu'ils auront à voir ce mélodrame tout à fait curieux. L'action est bien conçue et bien conduite, la couleur locale est mieux observée qu'il n'appartient à un mélodrame ; et si l'intérêt n'y va pas en croissant, le dénoûment n'en est pas moins heureux pour être un peu brusque. Il y a deux muets dans la pièce : le héros et le jeune Éloi, dont le personnage est rempli avec beaucoup de grâce et de chaleur par mademoiselle Dumouchel. On doit aussi donner des éloges au jeu pathétique de mademoiselle Bourgeois.
La pièce est montée avec le plus grand soin. Tautin y joue très-bien ; Marty, chargé du rôle de Macaire, peint avec vérité les remords d'un homme qui, sans être un scélérat consommé, s'est laissé entrainer au crime.
Enfin, le Chien de Montargis a le plus grand succès ; il ajoute encore, s'il est possible, à la haute renommée de M. de Pixerécourt.
Colnet.
Courrier de l'Europe. 23 Juin 1814.
Qu'une pièce obtienne de nombreux applaudissements, cela n'est pas très-rare aujourd'hui, que l'on connait parfaitement la théorie des succès. Il est vrai que le chef suprême des applaudissements, l'entrepreneur général des chutes, n'est plus à la tête de cette formidable armée , qui faisait trembler les auteurs, et avec laquelle ils étaient forcés de capituler avant de courir les hasards de la représentation ; mais il existe encore beaucoup de ses soldats isolés qui ne demandent pas mieux que d'avoir de l'emploi, et qui, pour un billet de parterre, sont tout prêts à faire crouler la salle sous l'effort de leurs larges et puissantes mains.
Il ne faut donc pas toujours conclure, de ce qu'une pièce a été applaudie, qu'elle a réellement mérité de l'être. Sans trop de témérité, cependant, on peut affirmer que le succès que vient d'obtenir la nouvelle pièce de la Gaité, ne sera point démenti par les représentations suivantes ; et comment ce succès ne serait-il pas confirmé ? La forme nouvelle de cette pièce, qui ne me semble point jetée dans l'éternel moule d'où sont sortis tant de mélodrames ; l'intérêt toujours croissant des situations, la singularité du personnage principal, tout lui assure une fortune brillante ; tout le monde voudra voir le Chien de Montargis. Mais, dira-t-on, ce chien est donc un acteur bien étonnant ? Sans contredit. Il est vrai que son rôle n'est, ni extrêmement long, ni extrêmement compliqué ; mais enfin, il s'en acquitte à merveille, et il produit un effet admirable, lorsqu'à travers les sinuosités de la montagne, il s'attache à la poursuite de l'assassin, qui s'efforce en vain d'échapper à ce témoin accusateur. L'histoire de ce chien est trop connue pour que je la rapporte ici. Si l'on en croit cette histoire, le chien comparut en champ clos avec son adversaire ; et, après un combat opiniâtre, il obtint une victoire que l'on regarda comme un infaillible garant de la justice de sa cause. Ce dénoûment eût sans doute produit une sensation extraordinaire ; mais il paraft que la puissance de l'éducation sur un animal, n'a pu s'étendre jusque-là. L'auteur a donc été obligé de créer un dénoûment , et celui qu'il a inventé est d'un très-grand effet.
La pièce a été jouée avec beaucoup d'ensemble, et chaque acteur a contribué, autant qu'il est en lui , au succès. Toutefois, mademoiselle Dumouchel, qui remplit le rôle intéressant d'un jeune muet accusé d'être l'assassin, peut en revendiquer la meilleure part ; sa pantomime est pleine de vérité et d'expression. Je n'oublierai point mademoiselle Hugens, qui joue le rôle de la jeune fille avec beaucoup de sensibilité. Le rôle de Bertrand est joué par Duménis, avec un rare talent et une vérité parfaite. Marty fait de l'effet dans le personnage de Macaire ; il crie quelquefois un peu fort, mais c'est un défaut dont il n'est pas facile de se corriger aux Boulevards, où les grands éclats de voix sont toujours applaudis. Il faut savoir gré à Tautin de s'être chargé du rôle secondaire du chevalier Gontran ; il est accoutumé à de plus grands honneurs.
Salgues.
Petites Affiches. 23 Juin 1814.
Le Chien de Montargis est un des plus fameux de l'histoire. II n'y a personne qui n'ait entendu conter l'assassinat d'Aubri de Mont-Didier, le procès qui en fut la suite, et qui fut jugé en dernier ressort sur la déposition de son chien. Tout le monde sait que ce chien, le modèle de l'espèce, fut admis à combattre en champ clos, contre un chevalier déloyal, et qu'il eut les honneurs du tournoi. La tradition n'a rien conservé sur sa devise et sur ses couleurs ; mais elle rapporte qu'on avait déposé au bout de la lice un tonneau dans lequel il allait reprendre haleine. Cette aventure n'est pas très-authentique. Elle a été arrangée sur la foi d'un vieux bas-relief qui ornait autrefois la cheminée du château de Montargis, et qui fournissait de temps immémorial à tous les contes du pays. Il est donc probable que la réputation du Chien de Montargis a été faite sous la cheminée, comme tant d'autres; mais j'y vois peu d'inconvénients. Le chien d’Aubri est bon à montrer, sa conduite honore l'espèce, elle relève la gloire des chiens : il y a tant de dogues féroces, de bassets rampants, et de roquets importuns, que, lorsqu'on rencontre un chien de noble race et de bonne vie, il est permis d'aider un peu à la lettre pour honorer sa mémoire. Celui-ci n'a pas chassé de malheur ; j'ai déjà dit qu'il avait eu son Phidias ; je ne doute pas que M. Fréville, qui a publié l'Histoire des Chiens célèbres, n'ait été son Cornelius-Nepos ; M. de Pixerécourt est son Euripide, et il faut voir à la Gaîté quel excellent parti cet auteur a tiré de ses exploits et de ses vertus. Le rôle du chien était la partie la plus embarrassante de la pièce ; l'artiste s'en est très-bien acquitté, et n'a dérangé en rien l'ensemble agréable et piquant de l'ouvrage. On ne peut lui reprocher, ni cette tenue guindée, ni ces mouvements faux, ni ces prétentions insupportables, ni même ces éclats de voix assourdissants qu'on applaudit sur de plus grands théâtres, et qui mériteraient plus d'indulgence dans son emploi que partout ailleurs. C'est un acteur naturel, sensible, intelligent, et surtout modeste, qui me parait digne d'être encouragé dans ses débuts.
Rojare.
Journal d'Indications. 23 Juin 1814.
Qui n'a pas entendu parler d'Aubri de Montdidier et de son chien ? Qui ne sait que cet animal fidèle, après avoir été témoin de l'assassinat de son maitre, vint chez un des amis du malheureux Aubri, et , par ses hurlements, le conduisit au pied de l'arbre où la victime avait été enterrée ? Qui ne sait aussi, que ce chien merveilleux distingua, parmi une vingtaine de personnes, l'assassin de son maître, lui sauta à la gorge, fut admis ensuite à prouver sa muette accusation en combat singulier, terrassa le coupable, et lui fit avouer son forfait ? Un monument que l'on voyait encore, il y a quelques années, dans la grande salle du château de Montargis, attestait à la postérité ce fait extraordinaire, rapporté d'ailleurs par des historiens dignes de foi, qui le placent sous le règne de Charles V, dit le Sage, et consigné dans le Traité des duels, d'Olivier de la Marche ; le livre de Scaliger, de Exercitatione ; le Vrai Théâtre d'honneur et de chevalerie, de Marc de Vulson, sieur de la Colombière, etc., etc.
Que les lecteurs ne me sachent pas gré de tant d'érudition ; j'en dois rapporter l'honneur à l'auteur du mélodrame nouveau, qui, pour préparer les spectateurs à une aventure si singulière sur la scène, a fait distribuer, avant la représentation, une note historique, dans laquelle il en racontait tous les détails, en s'appuyant sur les autorités que j'ai citées en partie. Il était assez nouveau pour un spectateur du Boulevard, de voir un auteur de mélodrame presque aussi savant qu'un bénédictin.
Au vif intérêt , aux nombreux coups de théâtre de cette pièce, on avait deviné que l'auteur était M. de Pixerécourt, dont le nom a été proclamé au milieu des applaudissements, par le coupable Macaire qui, sans doute , encore tout ému de sa condamnation, a oublié de nous apprendre, suivant l'usage, le nom de l'auteur de la musique.
Le succès a été complet, et l'ensemble avec lequel l'ouvrage a été représenté, a pu étonner les habitués des premières représentations. Mademoiselle Bourgeois joue avec beaucoup de chaleur le rôle de Gertrude ; la pantomime de mademoiselle Dumouchel, dans celui du muet, est pleine d'énergie et de vérité ; enfin Marty, en représentant Macaire, a donné de nouvelles preuves d'un talent qui n'aurait peut-être besoin que d'un peu moins d'exagération pour briller sur une scène plus noble. L'intelligence de l'acteur quadrupède a obtenu aussi de nombreux bravos ; et s'il ne prend pas sa part dans les recettes, il peut du moins la réclamer dans la vogue que tout promet à ce mélodrame qui sort de la route ordinaire.
Babié.
Journal des Arts. 23 Juin 1814.
Une note historique, distribuée dans la salle, avait appris aux spectateurs qui l'ignoraient, les détails de l'assassinat d'Aubri de Mont-Didier, et la manière miraculeuse qui fit reconnaitre le coupable désigné par la haine et la fureur du chien du malheureux Aubri. On sait que, suivant l'usage du temps, lorsque les preuves d'un crime n'étaient pas convaincantes, on ordonnait le combat entre l'accusateur et l'accusé. (Cet événement eut lieu sous le règne de Charles V). L'auteur s'est bien gardé de mettre en scène un tel combat, qui , malgré tout le respect que l'on doit à l'antiquité, eût paru ridicule.
Cependant, on a déjà vu, au Cirque Olympique, le cheval accusateur ; mais cet animal est d'une classe plus élevée que le chien, dont l'aboiement surtout n'a rien de noble.
Il était très-difficile de faire du chien de Montargis le héros d'un ouvrage dramatique ; mais les difficultés qu'offrait un pareil sujet, n'ont pas arrêté M. de Pixerécourt : à la vérité, il a partagé l'intérêt entre ce chien et un jeune muet accusé innocemment d'un meurtre.
Suit l'analyse :
Le chien a joué son rôle en acteur consommé ; il a été très-bien secondé par les autres acteurs. Ce coup d'essai est un coup de maître : aussi, le directeur a-t-il fait, dit-on, signer à Dragon un engagement de plusieurs années. L'ouvrage a obtenu un très-grand succès, qui ne peut manquer d'être durable : l'action en est fort intéressante, et les scènes éminemment dramatiques. Depuis longtemps, M. de Pixerécourt n'avait rien fait d'aussi curieux que le Chien de Montargis.
Sarrasin.
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