Le Choix d'un état

Le Choix d'un état, comédie en un acte, en vers, de Lalanne, 4 janvier 1814.

Théâtre de l'Odéon.

Titre :

Choix d’un état (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

4 janvier 1814

Théâtre :

Théâtre de l’Odéon

Auteur(s) des paroles :

Lalanne

Almanach des Muses 1815.

Victor, très-épris des charmes de Caroline, doit songer à prendre un état : son âge le lui commande et le père de Caroline l'exige. Celui-ci a rassemblé chez lui quelques amis, pour qu'après les avoir entendus le jeune homme puisse décider son choix sur ce que chacun dit de l'état qu'il exerce ; mais chacun d'eux, médecin, avocat ou négociant, se plaint du sien : le père de Caroline s'applaudit seul d'être cultivateur. Victor n'hésite pas, ; il sera cultivateur comme son beau-père. Le voilà en possession d'un état, c'en est assez pour qu'il épouse Caroline.

Peu d'intérêt, mais un style soigné, des détails agréables, du succès.

Sur la page de titre de la brochure, Bordeaux, chez P.re Coudert, avril 1818 :

Les Mécontents, ou le choix d'un état, comédie en un acte et en vers, par Michel Lalanne, Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre de l'Odéon, le 4 Janvier 1814.

Qui fit Mæcenas, ut nemo, quam sibi sortem
Seu ratio dederit, seu fors ojecerit, illâ
Contentus vivat, laudet diversa sequentes.

Horat., Sat. 1, lib. 1.

 

Au début du 19e siècle, il n'est pas encore utile de traduire une telle citation, connue de tous. Peut-être l'est-ce devenu aujourd'hui.

Voilà la traduction qu'en propose L.-V. Raoul, professeur à l'Université de Gand, en 1829 (Satires d'Horace et de Perse traduites en vers français, deuxième édition) :

Cher Mécène, comment se fait-il que personne,
Dans la profession, ou que son choix lui donne
Ou qu'il doit au hazard, ne trouve qu'il est bien
Et préfère toujours le sort d'un autre au sien ?

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, p. 174-175 :

[Le sujet est ambigu : un défilé de personnages cernés convaincre un jeune homme de choisir un état et qui disent tous du mal de leur situation : seul le cultivateur dit aimer sa condition. Qu’en déduire ? « Vivre sans état », ou embrasser la seule profession qui rende heureux, le travail de la terre ? Le critique ironise ensuite sur la « preuve » que donne « cette petite pièce » : quelle preuve tirer d’une comédie ? « D’assez jolis vers », mais ce n’est pas si mal...]

Le Choix d'un état, comédie en un acte et en vers, jouée le 5 janvier 1814.

Le professeur Marville veut donner un état à Victor son neveu et son pupille. Le jeune homme en connoît un qui auroit bien des charmes pour lui : c'est celui d'époux de Caroline, fille d'un honnête cultivateur appelé Saint-Yve, qui sourit à l'amour de ces jeunes gens, et leur a promis de les unir. Mais il trouve de la résistance de la part de Marville, qui, pour faciliter à son neveu le moyen de fixer ses idées sur le choix d'un état, a imaginé de réunir chez lui à déjeuner un médecin, un avocat et un négociant. Ils arrivent successivement, et Victor a un entretien avec chacun d'eux. Marville, caché dans un cabinet voisin, entend la conversation, qui est loin d'avoir le résultat qu'il en espérait. Tous font la critique de leur profession et l'éloge d'une autre. Le médecin conseille à Victor de se faire avocat, l'avocat l'engage à embrasser le commerce, le négociant le presse de se livrer comme son oncle à l'éducation publique. Marville s'élance de son cabinet pour dissuader son neveu de suivre cet avis ; il lui trace le tableau du triste esclavage d'un instituteur. Le cultivateur seul paroît content de son état. L'épreuve que vient de faire Marville le détermine à consentir à l'union de Victor et de Carolime. Doit-on en tirer la conséquence qu'il faille vivre sans état, ou que les cultivateurs soient les seuls qui, satisfaits de leur condition, n'envient celle de personne ?

Voilà ce que semblerait prouver cette petite pièce, si une comédie prouvoit quelque chose. Celle-ci est le début dramatique de M. Delalanne. Elle a réussi, grâce à d'assez jolis vers.

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