Le Comte de Waltron ou la Subordination,drame en cinq actes et en prose, pièce allemande de H. F. Moeller, traduite par J. H. Eberts, arrangée par Dalainval, 16 septembre 1789.
Théâtre de Monsieur.
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Titre :
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Comte de Waltron (le) ou la Subordination
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Genre
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drame
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Nombre d'actes :
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5
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Vers / prose ?
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prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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16 septembre 1789
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Théâtre :
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Théâtre de Monsieur
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Auteur(s) des paroles :
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Möller, Eberts et Dalainval
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Vente, 1789 :
Le Comte de Waltron, ou la Subordination, pièce en trois actes, Arrangée pour le Théâtre de Monsieur, frère du Roi, Par M. Dalainval, D’après la Traduction de J. H. E. Associé Honoraire de l’Académie Impériale des Beaux-Arts.
J. H. E., c'est Jean-Henri Eberts, traducteur d'allemand en français. La base César le dit actif en 1781. Le Comte de Waltron est une pièce de H. F. Möller. Sa traduction par J. H. E. a été publiée en 1789.
Le texte de la pièce est précédé par une dédicace de Dalainval au marquis de La Fayette :
A Monsieur le Marquis de la Fayette, commandant général de la Garde-nationale Parisienne.
Monsieur de marquis,
En formant le projet de faire connaître à la nation le Comte de Waltron, je cherchai en même temps à lui offrir un modèle du caractère & des hautes qualités de ce héros, & votre nom s’est le premier offert à mon esprit.
Formé comme le comte de Waltron, dès l’âge le plus tendre, à la subordination ; promoteur zélé de ces loix nécessaires pour la sûreté des états ; distingué, comme ce héros, par cette valeur intrépide que vous avez déployée sous les yeux de l’univers, & surtout à Boston ; doué de ce caractère ferme, mais noble & généreux, qui sait tout à la fois faire respecter le commandement & tempérer la rigueur de la loi ; enfin, réunissant, comme le comte de Waltron, l’amour & l’estime des corps illustres que vous avez commandés, vous lui ressemblez par tant de traits, que j’ai cru ajouter au pathétique de situation que caractérise cette pièce, en rapprochant votre nom de celui de ce grand capitaine.
Plus cette ressemblance m’a frappé, plus j’ai frémi de penser que l’héroïsme même n’est point un rempart contre les malheurs auxquels un caractère fougueux expose un grand homme, & plus aussi j’ai admiré en vous cette sagesse qui met le sceau à vos rares qualités.
Si mon but n’est pas rempli auprès de ceux qui n’ont pas l’avantage de vous connaître, M. le Marquis, du moins suis-je certain qu’il n’y a pas un homme parmi ceux que vous commandez, qui n’ajoute encore au portrait que l’amitié même pourrait faire de vous.
J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect,
Monsieur de Marquis,
Votre très-humble & très-obéissant serviteur,
Dalainval
Mercure de France, n° 39 (samedi 26 septembre 1789), p. 95 :
[Après deux œuvres lyriques, une comédie, une pièce militaire (le public aime les évolutions militaires sur scène). La pièce devait réussir : « intérêt pressant », « appareil magnifique », mais elle a été accueilli assez froidement, ce que le critique explique par plusieurs causes possibles, l’influence néfaste de coupures excessives, réticence du public à voir sur le théâtre de Monsieur une sorte de comédie, jeu des acteurs, trop froid et manquant d’ensemble. Les qualités de la pièce sont pourtant réelles : elle a d’ailleurs réussi dans les représentations suivant la première.]
THÉATRE DE MONSIEUR.
Nous avons à parler de plusieurs Nouveautés qui ont éprouvé diverses fortunes.
[...]
Il nous reste à parler d'une 3me. Nouveauté dans le genre de la Comédie, c'est le Comte de Waltron, Pièce militaire, jouée sur tous les Théatres de Province avec le plus grand succès, Ce Drame, qui offre un exemple d’insubordination punie, ne pouvoit être donné dans des circonstances plus heureuses, L'intérêt pressant de plusieurs situations, & l'appareil magnifique dont l'Ouvrage est orné, devoient faire croire qu'il ne seroit pas moins heureux à Paris qu'en Province, cependant, soit qu'en y faisant des coupures pour en rendre la marche plus rapide, on en ait trop énervé les caractères & les motifs, soit quc le Public tienne toujours à l'idée que le genre de la Comédie ne convient point à cc Théatre, soit que dans cette défiance, les Acteurs eux-mêmes n'aient pas pu mettre assez de chaleur & d'ensemble à la première représentation, elle n'a pas produit tout l'effet que l'on en attendoit : mais elle a réussi complètement aux représentations suivantes ; les situations intéressantes ont beaucoup attendri ; les évolutions militaires ont été fort applaudies, & l'on a demandé l'Auteur avec empressement. Cette Pièce, traduite de l'Allemand par M. Ebers, a été réduite & arrangée pour la Scène par M. Dalainval, Acteur de ce Théatre. Les deux rôles principaux ont
été très-bien joués par Madame Lavigne & M. Chevalier. Ce dernier prouve toutes les fois qu'il en a l'occaſion, que la réputation qu'il avoit acquise en Province étoit bien méritée, & qu'il ne lui a manqué pour la soutenir, que des rôles plus brillans & plus dignes de lui.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1789, tome X (octobre 1789), p. 333 :
[Jugement positif : il a certes fallu beaucoup couper dans la pièce telle qu’elle a été publiée, mais le spectacle a plu, par les vertus qu’il illustre et par la qualité de l’interprétation.]
Le comte de Waltron, qu'on a donné avec succès, est un drame imité de l'allemand. Le même sujet avoit été traité sur la scene françoise, il y a quelques années, sous le titre de la discipline militaire du nord ; mais cette premiere imitation n'avoit pas été heureuse. Le nouvel ouvrage est imprimé ; on l'a donné avec des retranchemens considérables Le sujet, en deux mots, c'est un militaire condamné à mort pour un acte d'insubordination, & sauvé par un prince qui lui est redevable de la vie Il y a dans ce genre d'ouvrage peu de conception dramatique ; mais on a justement applaudi dans le comte de Waltron, du courage, de la noblesse & de la sensibilité. En général l'ouvrage intéresse , & il a été bien joué.
La Discipline militaire du nord est un drame en cinq actes (puis quatre) de Friedel, arrangé pour la scène par Moline, sur la pièce de Moeller. César lui connaît trois représentations, le 12 novembre 1781 à la Comédie Française, et les 4 et 12 mars 1785 à Bruxelles, au Théâtre de la Monnaie.
D’après la base César, le Comte de Waltron a été jouée 12 fois au Théâtre Feydeau (le Théâtre de Monsieur) du 16 septembre 1789 au 15 janvier 1790. Elle est jouée à nouveau 6 fois au Théâtre de Montansier du 24 juin 1791 au 10 janvier 1792. Elle avait été jouée d'abord à Nancy en 1782, en 1786 à Gand, puis en 1791 au Théâtre de Caen.
Dans la base César, la pièce de Möller traduite par J. H. Eberts et arrangée par Dalainval fait l'objet de quatre notices différentes, mais les quatre ne font probablement qu'une.
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