Le Cordier de Samarcande

Le Cordier de Samarcande, comédie en un acte, en prose, mêlée de couplets, de Lafortelle et Moreau, 10 avril 1815.

Théâtre des Variétés.

Le nom du coauteur est donné par le Catalogue général des œuvres dramatiques et lyriques faisant partie du répertoire de Société des auteurs et compositeurs dramatiques (Paris, 1863), p. 79.

Titre :

Cordier de Samarcande (le)

Genre

comédie en prose, mêlée de couplets

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en evrs

Musique :

vaudevilles

Date de création :

10 avril 1815

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

M. Lafortelle et Moreau

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mme. Masson, 1815 :

Le Cordier de Samarcande, ou tout tient au bonheur, comédie en un acte, en prose, mêlée de couplets, tirée d’un conte des mille et une nuits, par MM. M... et Lafortelle. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 10 avril 1815.

Qui est caché sous l’anonyme M*** ? Merle, comme le veulent les Supercheries littéraires dévoilées, volume 2, p. 1013 ? Moreau selon le Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’année 1816, p. 153 ? Le  Catalogue général des œuvres dramatiques et lyriques faisant partie du répertoire de Société des auteurs et compositeurs dramatiques (Paris, 1863), p. 79, attribue le Cordier de Samarcande à Lafortelle et Moreau (il répartit les droits entre eux).

Journal de l’Empire, mardi 18 avril 1815, p. 2 :

[Bref compte rendu dans le premier feuilleton que le journal publie après quelques jours d’interruption. Le jugement porté est mitigé, la pièce n’a ni réussi, ni échoué, mais le vaudeville, genre si français, s'accommode mal des sujets orientaux.]

Le Cordier de Samarcande est un petit vaudeville donné aux Variétés : Bosquier en fait à peu près seul tous les honneurs et tous les frais. Le succès foiblement établi a été aussi foiblement contesté. On a laissé applaudir, on a laissé siffler : en général, les histoires et les mœurs orientales conviennent peu au vaudeville qui est né français, et dont la malice n’est jamais mieux exercée que sur les hommes, les anecdotes et les coutumes du jour.

Journal des Dames et des Modes, n° 21 (Dix-neuvième année), 15 avril 1815, p. 161 :

Le Cordier de Samarcande, qu'on vient de donner aux Variétés, est imité d'un conte des Mille et une Nuit  ; le sujet a quelque analogie avec le Savetier qui l'a précédé. Tous deux sont de pauvres diables, heureux malgré leur indigence, et qui disent à-peu-près la même chose. Le Savetier est plus gai, mais les couplets du Cordier sont d'une meilleure facture. En voici un que chante sa femme :

AIR :

Quoi ! ce richard, si méprisant
A pour nous tant de politesse !
J'en suis surprise presqu'autant
Que quand mon mari me caresse.
Car, tout-à-fait indifférens,
Glacés jusqu'au fond de leurs âmes,
Les rich' sont près des indigens
Comm' ben des maris près d' leurs femmes.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome II, p. 418-419 :

[Compte rendu sans enthousiasme d’une pièce à laquelle on fait des reproches portant sur l’exactitude (la géographie, les costumes), et sur la valeur dramatique (manque de gaîté,(sur)abondance de couplets, lenteur). Mais on y apprend enfin le nom de l'auteur (mais sans mention d'un éventuel coauteur).]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Le Cordier de Samarcande, vaudeville en un acte.

Ce sujet est tiré des contes persans. Hassan, pauvre cordier, exerce gaiement son métier dans un des faubourgs de Samarcande, à la porte d'une maison gui appartient au seigneur Aïbou, joaillier du calife : Aibou n'a pas toujours été riche ; lorsqu'il étoit aussi pauvre qu'Hassan, il trouvoit bon que son fils aimât la fille du cordier ; mais la fortune change les hommes. Aïbou veut que son fils épouse une héritière plus riche en ducats qu'en beauté. Deux étrangers se présentent devant Hassan ; ils lui prédisent un meilleur sort, et lui donnent chacun une bourse fermée : l'une contient cinquante pièces d'or, et l'autre un morceau de plomb. Hassan fait grand cas du premier cadeau ; quant au second, il est tenté de le jeter à l'eau, mais il le donne à un pauvre pêcheur, son voisin, pour lester son filet ; celui.ci lui promet le plus beau poisson de sa pêche.

Pour ne pas faire connoître sa fortune à sa femme, Hassan cache sa bourse dans son turban ; mais un maudit milan lui enlève sa coiffure. Voilà son or perdu, et Hassan redevenu aussi pauvre qu'il étoit. Cependant, grâces au morceau de plomb, le pêcheur a été plus heureux. Pour acquitter sa promesse, il apporte à Hassan un gros poisson dans le ventre duquel on trouve une pierre si précieuse, que le joaillier Aïbou, pour en devenir possesseur, enrichit le cordier; et consent au mariage des deux amans.

Il y a peu de gaieté et beaucoup de couplets dans cette pièce. Quelques fautes de géographie et de costume, ont moins nui à son succès que la lenteur de l'action. Le jeu de Bosquier a soutenu l'ouvrage. Il est de M. Lafortelle.

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