Le Cousin et la cousine

Le Cousin et la cousine, opéra en 2 ou 3 actes, en prose avec des couplets en vers, par M. Savin Desplasses, musique de M. Cimarosa, 21 germinal an 6 [10 avril 1798].

Théâtre Feydeau.

La pièce est mal connue : nombre d'actes très incertain, représentation incertaine (une est pourtant bien attestée, mais elle est la seule), nom des auteurs incertain.

Dans la Bibliothèque de M. de Soleinne, tome 3, p. 45, la pièce figure sous le numéro 3144 dans un recueil d’opéras comiques non représentés, en 3 actes, par Savin-Desplasses. Mais la représentation du 10 avril, sans doute unique, est pourtant avérée

Une brochure publiée à Nice en 1787 (et que je n'ai pas vue) accorde par contre deux actes à la pièce et appelle son auteur Sevin Desplasses, quand la base César, qui connaît la représentation du 10 avril 1798, parle de 3 actes et nomme comme auteur Savin Desplasses, dont ce serait la seule œuvre connue (mais une autre notice attribue la pièce, en deux actes cette fois, à Sévin-Desplasses dont ce serait aussi la seule œuvre).

La représentation du 10 avril au Théâtre Feydeau est annoncée dans le Courrier des spectacles n° 413 du 21 germinal an 6 [10 avril 1798] :

Aujourd., la première repr. du Cousin et la cousine, opéra en un acte.

Le lendemain, le même journal (n° 414 du 22 germinal an 6 [11 avril 1798], p. 2-3) publie un compte rendu de la représentation de la veille.

[Pour savoir quoi penser de la pièce nouvelle, il faudra attendre les derniers mots du compte rendu, qui commence par un résumé précis d'une intrigue peu surprenante, une affaire de mariage entre cousin et cousine, rendue difficile par la mauvaise entente au sein de la famille. Le conflit opposant oncle et neveu finit par s'apaiser, et les jeunes gens sont mariés en profitant de la donation fait à sa nièce. Une dernière phrase souligne la médiocrité de la pièce, pour « le poëme et la musique », jugés tous deux « très-foibles » au point que la pièce, « écoutée avec indifférence » est restée anonyme : « les auteurs n'ont point été demandés », signe de son insuccès.]

Théâtre Feydeau.

Un opéra nouveau en un acte a été donné hier à ce théâtre sous le titre du Cousin et la Cousine, et présente le sujet suivant :

Justin, obligé de se .rendre à Lyon pour des affaires de famille, y a trouvé Caroline sa cousine pour laquelle il nourrissoit au fond de son cœur les plus tendres sentimens ; mais une longue inimitié désunit depuis long-tems les deux familles ; Justin espérant que les préjugés de ses parens céderont aux rares talens dont cette jeune personne est pourvue, l’amène à Paris.

Caroline arrive au milieu des parens de son amant, mais n’y paroît que sous le nom d’Adelaïde, et comme une infortunée que le malheur n’a cessé d’accab1er. Ce stratagème réussit d’autant mieux, que la famille de Justin qui n’a jamais vu Caroline, la croit à Rouen et non pas à Lyon. L’oncle de Justin, bienfaisant par caractère, faisoit passer des secours fréquens à Caroline, et veut que la mère d’Adélaïde ait part aussi à ses générosités : cet homme aime la musique, a ordonné un concert, et apporte même un air italien très-difficile, que la prétendue Adélaïde s’offre de chanter aussi-tôt et chante effectivement en perfection. Bientôt l’admiration fait place chez lui à un sentiment très-vif; il remarque qu’Adelaïde est jolie, et comme il est très-riche , il lui fait l’offre de sa fortune, en lui déclarant son amour ; on juge qu’il est refusé : l’oncle s’irrite, en se doutant que son neveu, plus heureux que lui cause le refus d'Adélaïde.

Lui-même informé des vues du vieillard, lui propose un cartel ; l'oncle, en ayant l'air d’accepter, feint de dresser d'avance la donnation en forme de tous ses biens à Adélaïde, comme l’une des clauses de son mariage, et fait signer à la mère de Justin cette donation, qui se trouve au fond établie en faveur des deux jeunes gens.

Cette pièce dont le poëme et la musique sont très-foibles, a été écoutée avec indifférence, quelque fois même avec défaveur, et les auteurs n’ont point été demandés.

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