Les Charbonniers de la Forêt Noire, comédie en trois actes mêlée de vaudevilles, de Sewrin, Servières et Lafortelle 6 vendémiaire an 12 [29 septembre 1803].
Théâtre de la Porte Saint-Martin
Almanach des Muses 1805
Sur la page de titre de la brochure,Paris, chez Mad. Cavanagh (sans date) :
Les Charbonniers de la Forêt Noire, Comédie en trois actes, mêlée de Vaudevilles ; Par MM. Sewrin, Servière et Lafortelle. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur Théâtre de la Porte Saint-Martin, le 6 Vendémiaire an 12.
Courrier des spectacles, 7 vendémiaire an 12 [30 septembre 1803], p. 2 :
[Compte rendu sévère dans son commencement : la pièce est un mélange de genres sans unité, en raison de sa longueur (trois actes, c’est long). Elle a pourtant été bien accueillie : les auteurs ont été demandés et nommés. L’intrigue est ensuite résumée de façon précise (une bien triste histoire, pleine de rebondissements d'une femme qui n'a pas pu, du fait du refus de sa belle-famille, épouser celui qu'elle aime et dont elle a un enfant, et qui se réfugie chez un charbonnier après l'agression dont elle a été victime et au cours de laquelle son compagnon a été laissé pour mort ; miraculeusement,elle retrouve son époux – pour le plus grand bonheur de tous), avant de parler des acteurs, jugés de manière positive, avec un intérêt particulier pour les plus jeunes interprètes.]
Théâtre de la Porte Saint-Martin, ci-devant Salle de l’Opéra.
Première représentation des Charbonniers de la Forêt Noire.
On a qualifié cette pièce du nom de vaudeville ; c’est beaucoup d’honneur pour elle ; elle est plûtôt du genre mixte, vaudeville au premier acte, un peu parade au second, et mélodrame au troisième ; c’est assez dire qu’elle va toujours decrescendo. On auguroit bien du commencement, où il y a de la vérité, du mouvement, des couplets bien amenés et bienfaits. Mais un ouvrage en trois actes est long, et les auteurs n’ont fourni qu’avec peine la carrière. Cependant ils ont été demandés et nommés ; ce sont MM. Sewrin, Servières et Lafortelle.
Verner et son épouse, emportant leur fille, encore au berceau, traversoient la Forêt Noire il y a quinze ans, fuyant le courroux d’une famille qui s’étoit opposée à leur union. Attaqué par des brigands, Verner est laissé pour mort sur la place. Sa femme s’est enfuie avec son enfant, et a trouvé un asyle chez Niger, charbonnier. Là, elle a vu s’élever une cabane où elle vit retirée et inconnue sous le nom de la bonne Marie.
Un régiment, logé pour une nuit dans le village voisin, envoie un détachement chez les Charbonniers. Niger, qui connoît le nom et les malheurs de Marie, soupçonne que ces soldats ne viennent que dans l’intention d’enlever cette femme et de servir la vengeance du pere de Verner ; ce qui le confirme dans cette idée, c’est que le colonel s’appelle Verner, et qu’il s’imagine que c’est le beau-pere que c’est le beau-pere lui-même de Marie. Il fait armer ses Charbonniers pour la défendre ; mais bientôt il s’apperçoit de la fuite de Marie et de sa fille. Une lettre que cette mere lui écrit lui apprend qu’elle s’est réfugiée à l’hermitage du Ravin. Il y vole, suivi de ses gens, et se propose de faciliter sa fuite, lorsqu’un Officier vient lui signifier l’ordre de rester. Des soldats l’accompagnent, il leur recommande de fondre sur les Charbonniers, lorsque le fils de Niger, qui s’est engagé la veille dans le régiment, se place entre son pere et les bayonnettes, et que le colonel Verner se présente pour calmer les deux partis. Il se fait connoître à Niger, qui voit en lui non le pere, mais l’époux de Marie, et qui s’empresser de lui amener sa femme et sa fille. Verner, au comble de la joie, raconte comment il a échappé aux assassins, puis récompense Niger en unissant sa Célestine au fils de cet honnête Charbonnier.
Il y a un rôle de vieux Bourgmeistre joué très-plaisamment par M. Châteauneuf, un autre de soldat, nouvelle recrue, rendu avec assez de vérité par M. Armand.
Un petit enfant nommé Barre a fait un petit tambour avec une assurance et une intelligence bien au-dessus de son âge. Mlle Laure a eu souvent occasion d’être applaudie et pour le chant et pour le jeu dans le joli rôle du fils du Charbonnier.
Ajouter un commentaire