Les Contre-révolutionnaires jugés par eux-mêmes

Les Contre-révolutionnaires jugés par eux-mêmes, comédie en trois actes, de Dorveau, cannonier. 14 Nivôse an 2 (3 janvier 1794).

Théâtre de la République

Titre :

Les Contre-révolutionnaires jugés par eux-mêmes

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

en vers

Musique :

non

Date de création :

14 nivôse an 2 [3 janvier 1794]

Théâtre :

Théâtre de la République

 

Auteur(s) des paroles :

Dorveau

Almanach des Muses 1795.

Idée ingénieuse, de la facilité.

Une scène du troisième acte, est relative à l'intitulé, plus que le reste de la pièce. On y voit un gentilhomme, un prêtre, un parlementaire et un marchand, tous quatre contre-révolutionnaires, approuver les réformes que la révolution a faites dans les autres états, et ne rien trouver d'injuste que dans ce qui blesse leur intérêt particulier.

L'Esprit des journaux français et étrangers, vingt-troisième année (1794), tome X (octobre 1794 vieux style, vendémiaire an III), p. 286-287 :

[Le compte rendu consacré à cette pièce militante constate d’abord que le titre ne s’applique guère qu’à une scène de la fin. Le résumé de l’intrigue est très rapide, et précède une prise de position favorable : la pièce doit son succès à son patriotisme, mais aussi « à son style élégant abondant &. facile, & au germe du véritable talent ». Son auteur est à la fois écrivain et combattant de la Révolution. La fin est consacrée à souligner la qualité des différents interprètes.]

THÉATRE DE LA RÉPUBLIQUE, RUE DE LA LOI.

Ce spectacle fut toujours aussi recommandable pour les vrais patriotes que pour les vrais amateurs des arts ; les ouvrages & les acteurs ont été républicains long-tems avant la république.

Les Contre-révolutionnaires jugés par eux-mêmes, comédie en un acte [sic].

Ce titre répond moins à la piece entiere qu'à l'avant-derniere scene du troisieme acte. Dans cette scene, dont le motif est très-heureux & très-gai (quoiqu'il n'ait pas produit tout l'effet qu'on en a pu attendre), on voit un gentilhomme, un prêtre, un parlementaire & un marchand, tous quatre contre-révolutionnaires, approuver les réformes que la révolution a faites dans les autres états, & ne trouver rien d'injuste que dans ce qui touche leur propre intérêt.

Dans le reste de la piece, un garçon limonadier se sait passer pour un ambassadeur espagnol, & arrache les secrets & les papiers d'une chanoinesse, d'un abbé & d'un chevalier, qu'il finit par livrer à la justice. Cet ouvrage a réussi ; il étoit recommandé par le .patriotisme qui l'a dicté : mais l'auteur ne lui doit pas tout son succès. Il en doit une grande .partie à son style élégant abondant &. facile, & au germe du véritable talent. Son nom, que l'on a demandé, est Dorveau, canonnier révolutionnaire, qui sert la république de la plume comme de son épée.

Dugazon a joué le rôle du garçon limonadier avec la gaieté & son talent accoutumés ; Desroziere a donné toute la noblesse & la sévérité républicaine au personnage d'un homme-de-lettres indigent, que l'aristocratie s'efforce en vain de séduire ; le rôle le moins important, celui de l'aubergiste, & les rôles ingrats des aristocrates, ont été joués avec succès par la citoyenne Candeille, & les citoyens Vigny, Baptiste, &c.

La citoyenne Dumont a été fort applaudie dans le personnage d'une jeune servante d'auberge, qui est prête à sacrifier son amant lorsqu'elle le croit coupable de projets contre-révolutionnaires.

E. Jauffret, le Théâtre révolutionnaire (1788-1799) (Paris, 1869), p. 275 :

[Le point de vue d’Eugène Jauffret, à la fin du Second empire, est nettement moins positif que celui du crique de il’Esprit des journaux...]

On s'étonnerait qu'il se fût trouvé des hommes pour approuver ce système de destruction [la Terreur] ; se figure-t-on qu'il s'en soit trouvé pour le glorifier ? La première pièce de l'année 1794, les Contre-révolutionnaires jugés par eux-mêmes, comédie en trois actes et en vers, par Dorvo, n'était qu'une provocation au meurtre, au pillage, à tous les crimes. La scène se passe dans un café. Les contre-révolutionnaires sont un noble, un prêtre, un parlementaire et un marchand. Un garçon limonadier, déguisé en ambassadeur, après avoir pénétré leurs secrets, les livre au tribunal révolutionnaire, qui en fait ce que vous savez.

La base César ne connaît pas la pièce. Elle ne figure pas dans la liste des pièces de Hyacinthe Dorvo. Dorveau n'y est pas connu non plus.

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