Delmon et Nadine, opéra en deux actede Delrieux, musique de Gaveaux. 23 prairial an 3 [11 juin 1795].
Théâtre de la rue Feydeau, ou des Comédiens françois
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Titre :
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Delmon[t] et Nadine
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Genre :
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opéra
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Nombre d'actes :
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2
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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23 prairial an 3 [11 juin 1795]
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Théâtre :
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Théâtre de la rue Feydeau, ou des Comédiens françois
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Auteur(s) des paroles :
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Delrieu
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Compositeur(s) :
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Gaveaux
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Almanach des Muses 1796.
Anecdote d'un jeune homme et d'une jeune fille, enfans de père et de mère condamnés par un tribunal révolutionnaire et généreusement recueillis par leur fermier.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1795, volume 3 (mai juin 1795), p. 237-238 :
[La pièce s’inscrit dans la lignée des nombreux ouvrages qui condamnent les excès de la Terreur après la chute de Robespierre. L’intrigue est résumée de façon très rapide, avant de critiquer le choix de l’auteur du « poëme » de montrer les débordements des « agens du crime ». Il aurait fallu, pour suivre les prescriptions des « maîtres de l'art dramatique », ne pas mettre l’horreur sous les yeux des spectateurs, sur qui elle fait une trop forte impression. La solution, c’était de placer toute la pièce dans la ferme où les héros sont recueillis, et de réduire cette horreur à des récits. C’est d’autant plus justifié que « nous sortons à peine de ces scenes d'horreur, & que c'est pour ainsi dire nous y ramener ».Les auteurs ont été demandés, mais le journaliste qui assistait à la représentation n’a pas une très bonne ouïe, puisqu’il se trompe sur le nom du poète comme sur celui du musicien, dont ilr appelle qu’ilétait à la fois compositeur, chanteur et acteur.]
Delmont & Nadine opéra en deux actes.
L'anecdote insérée il y a six mois ou environ dans plusieurs journaux, d'un jeune homme & d'une jeune fille, enfans de pere & mere condamnés par un tribunal révolutionnaire, & qui ont été recueillis par leur fermier pour y jouir de toute l’aisance qu'il pouvoit leur procurer, a fourni le sujet de la piece de Delmont & Nadine.
Une partie du premier acte est consacrée aux actes de brigandage & de férocité que facilite l'apposition de scellés, en livrant la maison des prévenus aux agens du crime : les détails soulevent l’ame des spectateurs sans la toucher On est témoin dans le cours de l'acte des mouvemens convulsifs du frere & de la sœur, qui mesurant l'abîme du malheur dans lequel ils sont plongés,.& qui n'en pouvant supporter le poids, perdent alternativement & à plusieurs reprises l'usage de leurs sens.
S'il est vrai, comme l'ont dit tous les maîtres de l'art dramatique, que l'horreur n'est point un ressort qui lui soit propre, il ne saut pas s'étonner que cet acte n'ait fait passer dans l'esprit des spectateurs qu'une impression désagréable. L'auteur d'ailleurs n'a pas fait attention que nous sortons à peine de ces scenes d'horreur, & que c'est pour ainsi dire nous y ramener.
Nous pensons que l’auteur auroit beaucoup gagné en plaçant la scene entiere dans la ferme, il aurait mis en récit ce qu'il étoit bon de reculer des yeux des spectateurs. & n'auroit mis en action que des actes qui honorent l'humanité & seuls peuvent la consoler.
Les auteurs ont été demandés. L'auteur des paroles est le citoyen Derieux, celui de la musique, le cit. Savaux, auteur du chant du cri du peuple.
Ce dernier a été vivement applaudi comme compositeur, comme chanteur & comme acteur. Il remplit avec beaucoup de talent le rôle de Delmon.
Dans la base César : paroles de Etienne-Joseph-Bernard Delrieu, musique de Pierre Gaveaux. La pièce a été jouée 9 fois du 10 juin au 29 juin 1795, sur le Théâtre Feydeau.
André Tissier, les Spectacles à Paris pendant la révolution, tome 2 (2002), p. 106, donne la date du 11 juin 1795, et connaît 10 représentations.
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