Démosthènes, tableau patriotique en 1 acte. Par le c. Jacques, 2 Germinal an 2.
Opéra comique national de la rue Favart
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Titre :
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Démosthenes
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Genre :
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tableau patriotique
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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2 germinal an 2 (22 mars 1794)
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Théâtre :
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Opéra comique national de la rue Favart
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Auteur(s) des paroles :
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Louis-Abel Beffroy de Reigny, dit le Cousin Jacques
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Compositeur(s) :
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Louis-Abel Beffroy de Reigny, dit le Cousin Jacques
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Almanach des Muses 1795.
Sujet mal choisi. Il offre la réunion de tous les peuples libres de la Grèce, contre Philippe ; mais ce dernier fut vainqueur ; et Démosthènes qui voulut ranimer le patriotisme des Grecs, s'enfuit à la bataille de Chéronée.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1794, volume 8 (août 1794), p. 325-327 :
[Compte rendu très sévère d’une pièce dont le principal défaut est de ne pas présenter un modèle « à un peuple qui se régénere » : il ne fallait pas montrer la défaite d’un peuple qui lutte pour sa liberté, ni un chef qui, après avoir enflammé l’âme des Athéniens, prend la fuite dans la défaite. La fin du compte rendu atténue pourtant la dureté du propos : « Le but de cette piece patriotique est néanmoins estimable », et « la piece offre néanmoins de l’intérêt », malgré une femme « qui dégrade son sexe par un assassinat » et « un transfuge du camp de Philippe, qui devient le plus chaud partisan de la liberté, transfuge à qui des vrais républicains n'auroient jamais dû accorder leur confiance ». Et aussi une pièce qui contient « de beaux vers, & qui est très-bien jouée.
Clairement, la condamnation de la pièce repose sur des raisons idéologiques qui éclairent sur le rôle qu’on veut voir jouer au théâtre : un théâtre au service d’une cause.]
Démosthenes, tableau patriotique en un acte, en vers.
Quand on cherche des sujets républicains pour les offrir à un peuple républicain, on deyroit bien choisir des tableaux d'un effet agréable, & ne point nous peindre les efforts d'un peuple libre, quand ces efforts n'ont pas été couronnés du succès. C'est le reproche le plus grave qu'on puisse faire à la piece intitulée Démosthenes, tableau patriotique en un acte, en vers, donné sur ce théatre. Démosthenes , ainsi -que Toute la Grece de l'opéra national, nous offre la coalition des peuples libres de la Grece contre les rois ligués pour leur donner des fers. Mais falloit-il choisir la bataille de Chéronée, où les Athéniens furent battus par Philippe, le tyran de Macédoine ? Et n'est-il pas bien douloureux, quand, à la fin, on voit partir tous les Grecs pour combattre les despotes qui veulent les asservir, de se rappeller qu'ils font revenus vaincus, & que ce même Démosthenes, qui ne veut pas qu'on idolâtre un homme, & qui devient l'objet de l'idolâtrie de ses concitoyens, a pris lâchement la fuite devant les satellites de Philippe ?..,.. Sont-ce là des héros, sont-ce là des tableaux à offrir pour modeles à un peuple qui se régénere ? Tel est pourtant le fond de la piece de Démosthenes, qui, à quelques changemens près, rappelle toute la Grece, opéra du même auteur ; car Démosthenes est aussi du Cousin-Jacques. Le but de cette piece patriotique est néanmoins estimable : on sait que les Athéniens, par leur mollesse, étoient devenus, pour ainsi dire, les complices des tyrans qui vouloient les asservir. Démosthenes ranima leur patriotisme : il tonna, il éclata contre Philippe de Macédoine, & inspira à ses concitoyens la haine dont il étoít pénétré ; mais les Athéniens furent vaincus à Chéronée ; mais Démosthenes y prit la fuite !..... On voit que ce sujet ne repose pas l'ame sur des succès consolans..... La piece offre néanmoins de l'intérêt, & à l'exception de quelques critiques que nous pourrions faire encore sur une femme dont on ignore le nom, la condition, & qui dégrade son sexe par un assassinat ; sur un transfuge du camp de Philippe, qui devient le plus chaud partisan de la liberté, transfuge à qui des vrais républicains n'auroient jamais dû accorder leur confiance, on peut trouver un véritable mérite dans cette petite piece, qui offre souvent de beaux vers, & qui est très-bien jouée.
(Journal des spectacles ; Annonces & avis divers.)
Dans la base César : paroles et musique de Louis-Abel Beffroy de Reigny, dit le Cousin Jacques.
2 représentations, les 1er et 8 avril 1794.
D’après André Tissier, les Spectacles à Paris pendant la révolution, tome 2 (2002),p. 410, la pièce a eu 6 représentations.
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