Drelindindin, ou le Carillonneur de la Samaritaine, parade en un acte, mêlée de vaudevilles, de Charles Henrion et Joseph Servières, 23 brumaire an 11 [14 novembre 1802].
Théâtre de la Cité-Variétés.
Le Courrier des spectacles n° 2078 du 23 brumaire an 11 [14 novembre 1802] annonce ainsi le programme du Théâtre de la Cité :
Théâtre de la Cité.
Aujourd. par la nouvelle administration, la première représ. du Siège de la Rochelle, mélodrame en 3 actes, suivi de la première représ, de Drelindindin, ou le Carillonneur, parade en 1 acte
Deux nouveautés le même soir, c'est pour célébrer la renaissance du théâtre sous une « nouvelle administration ».
Courrier des spectacles, n° 2079 du 24 brumaire an 11 [15 novembre 1802], p. 2-3 :
[Une nouvelle administration, deux pièces nouvelles, et un double compte rendu, très différent pour chacune des deux. Après une démolition systématique du mélodrame, le critique peut faire preuve d'indulgence pour la « parade » qui a terminé la représentation, et qui, comme le mélodrame, a fait naître des rires, mais justifiés cette fois par la drôlerie de la pièce.
La Samaritaine est une fontaine à pompe prélevant l'eau dans la Seine. Située sur le Pont-Neuf, construite au 17e siècle, elle comportait un carillon avec un jacquemart qui sonnait les heures ; elle a été détruite en 1813 (une pièce de ce moment commémore cette destruction, les Adieux de la Samaritaine aux Parisiens, vaudeville grivois en un acte, de Du Mersan et Dartois (1814).]
Théâte [sic] de la Cité.
C’étoit hier l'ouverture de ce théâtre par une nouvelle administration. Les pièces nouvelles étoient le Siège de la Rochelle, mélodrame et Drelindindin, comédie burlesque mêlée de couplets.
[C'est d'abord du Siège de La Rochelle que le critique s'occupe. Son compte rendu est un terrible réquisitoire contre une pièce qui n'a que des défauts (et le fait que ce soit un mélodrame n'y est pas pour rien).]
Après cette pièce on a joué Drelindindin, qui a obtenu quelque succès, confirmé par les nombreux éclats de rire des auditeurs.
Les auteurs sont les citoyen» Servières et Henrion.
C’est une bluette dans le genre de l'Enrôlement supposé, et le style en est aussi noble et aussi relevé.
Drelindindin, carillonneur de la Samaritaine, est aimé de Fanchette, que sa mère ; madame Portugal, marchande d’orangas sur le Pont-Neuf, veut donner en mariage à la Sellette, artiste décroteur, mais Fanchette pour prouver à sa mère que Drelindindin l’aime mieux que la Selletle, feint de se jeter à la rivière, et n’y laisse tomber que son bonnet. Drelindindin s’y précipite après elle, rapporte le bonnet ; mais il croit que son amante est noyée. La Sellette, dans cet embarras, ne s’étoit pas donné beaucoup de mal. Ainsi madame Portugal le renvoie, et donne sa fille à Drelindindin.
F. J. B. F. G***.
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