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La Dame du lac, ou l'Inconnu

La Dame du lac, ou l'Inconnu, pantomime en trois actes, à grand spectacle, de Franconi jeune, musique d'Alexandre, divertissement de Jacquinet, 11 décembre 1813.

Théâtre du Cirque Olympique.

Journal de Paris, 12 décembre 1813, p. 3-4 :

[L'article commence sans préambule par le résumé d'une intrigue plutôt compliquée, avec beaucoup de personnages respectant le schéma classique de ce genre de pièce (une jeune fille dont le père est obligé de fuir celui qui l'héberge et veut en récompense épouser sa fille). Bien sûr, tout s'achève au mieux : un mystérieux inconnu bat le méchant seigneur, et ce bel inconnu est justement le roi : la jeune fille peut l'épouser. Mais ce résumé est incomplet, et le critique précise qu'il a dû simplifier l'intrigue qui contient des épisodes accessoires, d'un grand intérêt pour certains. Le jugement sur la pièce est positif : la pantomime est « montée avec soin », comme tout ce que produisent les Franconi. Et la nouvelle pièce devrait plaire à un public qui aime de genre de pièces aux événements surabondants : beaucoup de morts dans cette Dame du lac, et une seule sera regrettée. Pour finir, le critique décrit un combat très complexe, à douze, sur fond de naumachie nocturne. Il ne reste plus qu'à nommer les auteurs, intrigue, musique, divertissement qui « a paru avoir le mérite de la couleur locale ».]

CIRQUE OLYMPIQUE.

Première représentation de la Dame du Lac,
pantomime en trois actes, à grand spectacle.

Le comte de Douglas, un des seigneurs les plus distingués de l’Ecosse est poursuivi par une accusation calomnieuse. Il se derobe à la rage de ses ennemis et trouve un asile dans les domaines du prince Roderic, qui prétend lui faire payer son hospitalité. Il aime la belle Hélène fille du comte, et veut que sa main soit le prix des secours qu'il accorde à son père. Mais le cœur d'Hélène n’est plus libre.... , pouvoit-elle le refuser à un bel inconnu qui a sauvé la vie au comte de Douglas, et qui lui a fait, à elle, cadeau. d'un anneau mystérieux, dont la puissance doit lui donner un libre accès auprès du roi d’Ecosse ? Irrité des refus d'Hélène, le prince Roderic change son amour en haine et devient le plus cruel ennemi de Douglas.

Le malheureux proscrit, obligé de fuir une seconde fois, voit sa vie menacée de toute part. Il prend la résolution de se livrer lui-même entre les mains de son souverain, et de provoquer sur sa tête un jugement solennel. Hélène suit les traces de son père, traverse au milieu de mille dangers les postes de l'armée de Roderic, et arrive à la court. Elle éprouve alors que son chevalier inconnu ne l'a point flattée d'un vain espoir ; elle est admise en présence du roi... O surprise ! ô bonheur ! Ce prince est l'inconnu lui-même. Dans un combat singulier il a fait mordre la poussière à Roderic. L'innocence de Douglas est reconnue; et le roi offre à Hélène son cœur et son trône.

J'ai passé sous silence l'épisode d'un magicien farouche et celui d'une folle par amour conjugal, parce qu'ils ne tiennent pas essentiellement à l'action ; mais ils contribuent à y jeter de la variété : le dernier surtout présente de l'intérêt. Annoncer que cette pantomime est montée avec un soin qui s’étend jusqu’aux moindres détails, c’est répéter ce qu’on dit toutes les fois que MM. Franconi offrent au public un nouvel ouvrage : il est rare qu’un grand succès ne soit pas la récompense et de leur peine et de leurs frais.

La Dame du Lac peut figurer avec honneur au milieu de toutes les pantomimes qui l’ont précédée. Elle plaira surtout aux spectateurs qui aiment à voir les événemens se succéder avec rapidité dans un court espace de temps, et à ceux pour qui la tragédie muette a des charmes. Il meurt beaucoup de monde dans cette pièce ; mais la pauvre folle est la seule qu’on regrette.

On a vivement applaudi un combat à douze, exécuté, avec la plus vigoureuse précision, sur le devant de la scène, pendant que le fond du théâtre qui représente un lac, offre le spectacle d’une naumachie nocturne, ou combat naval aux flambeaux.

Le nom de M. Franconi jeune qui a composé et mis en scène cette pièce, a été annoncé au milieu des plus flatteuses acclamations. La musique est de M. Alexandre, et un divertissement de montagnards écossais qui a paru avoir le mérite de la couleur locale, est dû à M. Jacquinet.

A. Martainville.          

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