La Descente en Angleterre

La Descente en Angleterre, prophétie en 2 actes et en prose, de Mittié, musique de Rochefort, 4 Nivôse an 6 [24 décembre 1797]. Paris, Toubon.

Théâtre de la Cité

Almanach des Muses 1799.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, au café du Théâtre de la Cité, chez Girardin, chez la C.ne Toubon, an 6 – 1798 :

Descente en Angleterre, prophétie en deux actes et en prose ; Représentée pour la première fois le 4 nivose, an 6, au Théâtre de la Cité-Variétés ; Paroles et pantomime du C.en Mittié, musique du C.en Rochefort, maître de musique du Théâtre des Arts (ci-devant Opéra.) Marches et combats, siége et évolutions militaires dirigées par le citoyen Deshayes, maître de l'école de danse du Théâtre des Arts.

Possunt quia posse videntur.

La citation de Virgile, extraite de l'Énéide, chant 5, vers 231, signifie « ils peuvent parce qu'il leur semble qu'ils peuvent ».

Courrier des spectacles, n° 307 du 5 nivôse an 6 [25 décembre 1797], p. 2 :

[Compte rendu un peu étonnant, puisqu’il ne donne pas le nom de la pièce ! Il s’ouvre sur le résumé de l’intrigue, une histoire sentimentale, politique et militaire, puisqu’elle raconte comment un complot prétend renverser le roi d’Angleterre, comment les troupes françaises prennent Douvres, sans oublier bien sûr une belle histoire d’amour entre un prisonnier français en Angleterre et une jeune anglaise, l'ensemble étant une fiction pleine d'imagination. Occasion de faire du grand spectacle : assaut contre la ville, combats, et même suicide du général anglais. Le jugement porté ensuite est peu enthousiaste : si le public a aimé, c’est grâce aux actions militaires, « évolutions, marches, combats, assauts, échelles et canons » qui « formoient un spectacle agréable et terrible » : la pièce est par elle même languissante, et il ne faut féliciter que l’administration du théâtre, seule responsable du succès.]

Théâtre de la Cité.

Alphonse, jeune Français prisonnier en Angleterre, s’est sauvé de sa prison. Clémentine, fille de Vergusson, patriote de Douvres, l’a caché à l’insçu de son père dans un souterrain ; mais Vergusson, en instruisant sa fille de la rumeur qu’ont excitée à Douvres le bruit de la descente prochaine des Français, et l’évasion du prisonnier, surprend son secret, et se félicite d’avoir un ami de plus dans l’entreprise qu’il forme de délivrer son pays des tyrans qui l’oppriment, sa maison est le rendez-vous des conjurés. On y décide qu’il faut d’abord s’assurer de la bonne volonté de la garnison. Murray se propose pour cette mission ; mais le traître revient bientôt à la tête d’une force armée nombreuse. Les conjurés sont saisis, ainsi qu’Alphonse, qui se dévoue avec eux, et vont subir leur jugement. Cependant le général Anglais a fait le tour des remparts : tout est bien garni en cas de surprise de la part des Français. Bientôt la flotte de ceux-ci paroît ; le canon gronde, le général Français a débarqué avec l’élite de ses troupes. On marche vers la ville : sortie des assiégés, combat furieux dans lequel ils sont repoussés. Le général ordonne l’assaut ; les échelles sont dressées. La ville est prise, ainsi que son commandant qui ne veut quitter son épée qu’avec la vie. Le général Français le désarme, mais l’Anglais saisit le pistolet d’un officier, et se brûle la cervelle. Les conjurés sont délivrés par le peuple qui se porte en foule au-devant des vainqueurs ; et Clémentine retrouve son père et Alphonse.

Le public a vu avec satisfaction cette pièce qui par elle-même seroit languissante, si de beaux sentimens exprimés avec chaleur, si de belles décorations, des évolutions, marches, combats, assauts, échelles et canons ne formoient un spectacle agréable et terrible. L’administration de ce théâtre n’a rien négligé de ce qui pouvoit contribuer à l’embellissement et au succès de la pièce , et aux plaisirs des spectateurs.

D’après la base César, la pièce a été jouée 9 fois, 2 fois en 1797, 7 fois en 1798, 7 fois au Théâtre de la Cité, 2 fois au Palais des Variétés.

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