La Donna di genio volubile (la Femme capricieuse); opéra italien en deux actes, musique de Portogallo, 1813.
Opera Buffa.
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Titre :
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Donna di genio volubile (la) (la Femme capricieuse)
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Genre
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opéra italien
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Nombre d'actes :
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2
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Vers / prose
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en vers (?)
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Musique :
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oui
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Date de création :
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1813
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Théâtre :
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Opéra Buffa
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Auteur(s) des paroles :
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Compositeur(s) :
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Portogallo
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Journal des arts, des sciences et de la littérature, troisième volume (quatorzième de la l’ancienne collection), 1813, n° 251, 5 octobre 1813, p. 41 :
[Pour montrer ce qu’est l’opéra buffa, il suffit de dire ce qu’il serait, écrit par un auteur français, d’où on déduit ce qu’il n’est pas : une œuvre pleine d’imagination, une femme séduisante, une agréable comédie. Le résumé de l’intrigue montre combien elle est convenue. Un plan extravgant donc, mais une musique délicieuse, au point que le critique ose dire qu’il s’agit d’« un des premiers ouvrages de notre répertoire ». Deux exemples le montrent, avant de citer les interprètes.]
Opéra-Buffa.
La Donna di Genio volubile (La Femme capricieuse), opéra bouffon en deux actes, musique de Porto Gallo.
Si un pareil sujet avait été destiné à la scène française, l’auteur n’aurait pas manqué de recourir à toutes les ressources de son imagination, pour faire de sa Femme capricieuse un être enchanteur, malgré les défauts de son caractère ; il aurait imaginé sans doute une intrigue intéressante et aurait laissé à l’amour le soin de corriger sa belle capricieuse ; enfin, il aurait donné sinon une bonne leçon de morale, au moins une agréable comédie.
L’auteur italien n’a rien fait de tout cela : la donna di Genio volubile est une comtesse assez étourdie, entourée de quatre soupirans fort ridicules auxquels elle refuse sa main successivement, et en vérité on ne saurait guères blâmer un tel caprice. L'un est un chevalier langoureux, le second un fat imbécille, le troisième un savant en habit galonné, et le dernier un vieux marquis fort ridé, et fort amoureux de sa figure. La comtesse, après avoir congédié ses quatre prétendans, s'avise de vouloir connaître comment on fait l'amour aux champs. En conséquence, elle charge son amie de lui chercher un paysan, et de le lui amener au plus vite. L'amie s'empresse de remplir cet honnête message, et laisse ensemble les deux amans ; mais bientôt la comtesse, rebutée par la grossièreté de l'Homme des Champs, l'exile de sa présence, et ne pouvant absolument vivre seule, elle revient vers le chevalier. – Un mariage termine la pièce.
L'extravagance de ce plan n'a rien qui étonne, puisque l'ouvrage porte le titre d'Opéra-Buffa ; mais en revanche, la musique est délicieuse, et sous ce rapport la donna di Genio volubile peut être regardée comme un des premiers ouvrages de notre répertoire. On a beaucoup applaudi le morceau d'ensemble du premier acte : la Marcia suona,dans lequel les quatre prétendans imitent le basson, les hautbois et les timballes. L’air du second acte : per amore abbiamo il core, a été généralement admiré ; le parterre même l’a fait répéter.
Barilli, Carmanini, Guglielmi, et Mme. Barilli, contribuent puissamment au succès de l’ouvrage.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome V, p. 437-438 :
[Le critique s’acquitte sans enthousiasme de sa mission, rendre compte d’un opéra joué dans un théâtre où « la musique seule [y] est comptée pour quelque chose ». Pas de théorie, pas de critique : l’opera s’adresse à des « amateurs de mauvaises pièces et de bonne musique ». La musique de l’opera est « vive, légère et spirituelle », mais elle pourrait être plus riche de mélodie (beaucoup d’opera buffa sont meilleurs). Des morceaux produisent « un grand effet », l’intrigue est résumée pour en faire ressortir l’inanité, et ce qui relève la pièce, c’est le jeu de Madame Barelli, dont on nous dit que « jamais peut-être elle n'a fait preuve d'un plus grand talent », et c’est l’essentiel.]
OPERA BUFFA.
La Donna di Genio volubile (La Femme capricieuse).
Nous parlons rarement de l'Opera Buffa. C'est un spectacle qui n'intéresse qu'une seule classe d'amateurs ; la musique seule y est comptée pour quelque chose; et qu'importe aux lecteurs qu'on leur dise, l'air Le mie care donne est charmant ; il est chanté à ravir par la Signora Sessi ; qu'importent des dissertations à n'en plus finir sur des airs qu'on ne peut juger qu'en les entendant. Aussi nous suffit-il de dire : on a joué tel ouvrage, amateurs de mauvaises pièces et de bonne musique, courez-y.
La Donna di Genio volubile doit, par sa nouveauté, et le charme qu'y répand Madame Barilli, attirer la foule à l'Opera Buffa.
La musique del maestro Portogallo est vive, légère et spirituelle. Mais on lui avoit donné d'avance des éloges exagérés ; elle n'a pas cette richesse de mélodie à laquelle nous ont accoutumés beaucoup d'ouvrages exécutés à ce théâtre. On nous a rendus difficiles. Plusieurs morceaux ont néanmoins produit un grand effet. Le plus original est un air militaire, chanté par Madame Barilli. La capricieuse Comtesse exige que ses quatre amans l'accompagnent en imitant chacun un instrument ; deux hautbois, un basson, et des timballes, et cet orchestre de nouvelle création a soin de ne pas couvrir la voix de la cantatrice.
Voilà, en peu de mots, le sujet de la pièces : une Comtesse est courtisée par quatre prétendus qu'elle se plaît à tourmenter. Elle veut même essayer le pouvoir de ses charmes sur un paysan, et exige qu'il lui fasse l'amour à sa manière. L'idée de cette scène, fort bien jouée par Barilli, est assez plaisante. Le manant adresse à la Comtesse de rustiques douceurs, lui fait de ces brutales caresses auxquelles une vigoureuse villageoise peut seule trouver quelques charmes, et la fait danser et sauter avec une brusquerie capable de faire évanouir une petite maîtresse. La Comtesse sent qu'elle s'accoutumeroit difficilement à un tel amour et à de semblables plaisirs. Elle se résout à donner sa main et son cœur à un Chevalier qui doit être le plus sot des hommes pour consentir à épouser une pareille femme.
Le rôle de Madame Barilli est très-brillant de musique; c'est à peu près le seul qu'il y ait dans la pièce ; jamais peut-être elle n'a fait preuve d'un plus grand talent.
Je ne connais pas le texte d’Andrea Fabiano. Paris 1804. L'affaire de "La Donna di genio volubile" de Bertati et Portogallo. 1995, France. pp.177-183. 〈halshs-00147897〉
La pièce a été jouée à Reggio en 1798.
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